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Le Dessert tactique : le péché de Radja, le mouvement permanent des offensifs de Genk et la vie de La Gantoise sans Tissoudali

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Retour en cinq bouchées sur les tendances du jeu de la quatrième journée de Pro League. Au menu, un Genk qui affole les compteurs d’expected goals, le profil « chilien » de Ferran Jutgla ou le manque de précision de Radja Nainggolan.

La machine à créer de Wouter Vrancken

Sans avoir à sa disposition énormément de joueurs capables de faire des différences individuelles, Wouter Vrancken avait installé à Malines un football capable de multiplier les occasions créées. Dans le Limbourg, avec un noyau bien plus riche en qualités et des idées de jeu toujours audacieuses et bien enseignées, le mariage fait forcément des étincelles. Le mouvement permanent des offensifs de Genk, entre changements de position, courses croisées et recherche des espaces entre les lignes, est très vite devenu un casse-tête pour les défenses adverses.

En quatre sorties, le Racing s'est créé 13,56 expected goals, surfant actuellement à une moyenne gigantesque qui dépasse les 3 xG par match...
En quatre sorties, le Racing s’est créé 13,56 expected goals, surfant actuellement à une moyenne gigantesque qui dépasse les 3 xG par match…© iStock

En quatre sorties, le Racing s’est créé 13,56 expected goals, surfant actuellement à une moyenne gigantesque qui dépasse les 3 xG par match. Un rythme maintenu sans Cyriel Dessers, pourtant hyperactif depuis le début de saison, pour un Genk qui a déjà marqué cinq buts de plus que n’importe lequel de ses concurrents après 360 minutes de jeu.

L’attaque latina selon Ferran Jutgla

Si le Barça et ses préceptes ne sont arrivés que très tard dans le parcours de Ferran Jutgla, le football du Catalan est pourtant une incitation aux raccourcis faciles. Aimanté par le ballon, au moins autant que par les filets, l’ancien attaquant du Barça jaillit dès que possible entre les lignes pour servir d’appui à ses milieux de terrain, leur remiser le ballon et repartir dans l’espace dans l’espoir de voir la sphère lui revenir dans les pieds.

Ferran Jutgla a le punch et les cuisses des buteurs chiliens, capables de servir d'ancre au jeu de leurs couleurs avant de plonger dans la grande profondeur.
Ferran Jutgla a le punch et les cuisses des buteurs chiliens, capables de servir d’ancre au jeu de leurs couleurs avant de plonger dans la grande profondeur.© iStock

Malgré ses associations à l’espagnole et son profil atypique au sein d’un championnat qui aime les attaquants d’un mètre nonante, c’est plutôt en Amérique du sud qu’il faut trouver les racines de son jeu. Si ses deux passes décisives sont effectivement autant de preuves de son amour pour la passe, Jutgla a le punch et les cuisses des buteurs chiliens, capables de servir d’ancre au jeu de leurs couleurs avant de plonger dans la grande profondeur. Des mouvements que Bruges apprend encore à apprivoiser, mais qui rapportent déjà leur pesant de buts.

La vie buffalo sans Tissoudali

Dynamiteur en chef du jeu gantois, ingrédient principal de la recette vers un début d’année 2022 hors-normes, Tarik Tissoudali est désormais titularisé à l’infirmerie de la Ghelamco Arena. Sur le pré, Hein Vanhaezebrouck doit donc trouver des alternatives pour créer le danger sans son déséquilibriste préféré. Assis sur des années de succès et de certitudes, le coach des Buffalos s’est retourné vers l’une de ses routes favorites : celle des airs.

Hyunseok Hong a marqué un superbe but sur la pelouse d'Ostende.
Hyunseok Hong a marqué un superbe but sur la pelouse d’Ostende.© iStock

Pour créer de l’espace dans la puissante défense ostendaise, les Gantois n’ont pas hésité à enchainer les changements d’aile, souvent successifs pour ouvrir les lignes adverses. Si le spectaculaire ciseau du nouveau venu Hyunseok Hong a fait oublier le reste de l’action, c’est d’ailleurs un premier centre arrivé de droite, puis un second depuis la gauche qui ont esseulé le Coréen dans la surface côtière. Un plan qui convient à merveille au nouvel attaquant local Hugo Cuypers, artiste du démarquage aux abords du but adverse.

Radja, tireur pas toujours d’élite

Au sommet des artificiers anversois, Radja Nainggolan et ses neuf tirs tentés en quatre sorties font jeu égal avec le déménageur suisse Michael Frey. Évidemment, le Ninja a néanmoins ses préférences personnelles. À huit reprises, c’est depuis l’extérieur de la surface qu’il a pris sa chance. Souvent avec frisson, rarement avec succès. Sur la pelouse du Kehrweg, où l’Antwerp a poursuivi son sans-faute initial, l’ancien Diable rouge n’a cadré qu’une seule de ses trois tentatives.

De ses neuf frappes, une seule a fini au fond des filets depuis le coup d’envoi de la saison. C’était la seule tentée depuis l’intérieur de la surface adverse. La preuve que les zones préférentielles de tir, désormais bien installées sur les parquets de basket de l’autre côté de l’Atlantique mais encore regardées avec suspicion dans le football européen, ont même raison des canonniers de haute réputation.

Renaud Emond en déconnexion

Sur l’herbe d’un Kuipje surchauffé, difficile pour le Standard d’exister offensivement jusqu’aux premiers changements effectués par Ronny Deila. La faute, notamment, à un Renaud Emond qui ne ménage certes pas ses efforts, mais dont l’apport à ses couleurs reste famélique. Du coup d’envoi de la rencontre à son remplacement par Abdoul Tapsoba, le Phénix n’a pas touché le moindre ballon dans la zone de vérité adverse.

Du coup d'envoi de la rencontre à son remplacement par Abdoul Tapsoba, le Phénix Renaud Emond n'a pas touché le moindre ballon dans la zone de vérité adverse.
Du coup d’envoi de la rencontre à son remplacement par Abdoul Tapsoba, le Phénix Renaud Emond n’a pas touché le moindre ballon dans la zone de vérité adverse.© iStock

Un problème qui devient récurrent puisqu’en deux sorties hors de Sclessin cette saison, Emond attend toujours sa première balle jouée dans la surface. Un peu plus en réussite à domicile, le Gaumais a touché trois ballons dans les seize mètres face à La Gantoise et un contre le Cercle. Un peu mieux, mais bien trop peu pour mener l’attaque d’un Standard qui cherche toujours sa référence en zone de finition. Buteur dès son irruption sur le terrain, Tapsoba a-t-il la clé des offensives rouches ?

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