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Jorginho, coeur de la Squadra et cible des Diables ?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

La boussole du jeu italien, indispensable avec ballon, se transforme parfois en point faible quand les hommes de Roberto Mancini perdent la possession.

Son explosion internationale est l’un des symboles de cette nouvelle Italie. Talisman de Maurizio Sarri, qui l’a fait briller à Naples puis l’a emmené dans ses valises à Chelsea, le champion d’Europe en titre avec les Blues s’est installé devant la défense de la Squadra Azzurra, dont le jeu rappelle parfois le Sarriball.

Par ses facilités ballon au pied et son aisance pour casser les lignes adverses avec ses passes, Jorginho pourrait causer des dégâts au milieu de terrain à deux de la Belgique. Qu’il soit associé à Marco Verratti, Nicolo Barella ou Manuel Locatelli, la pointe basse du triangle italien voudra profiter du surnombre azzurro au milieu de terrain pour faire basculer la rencontre dans le sens voulu par ses couleurs.

Preuve de l’importance unanimement reconnue du milieu des Blues, certains adversaires n’hésitent pas à le cibler au pressing pour dérégler le plan de jeu italien. C’était le cas des Gallois, très bien préparés en perte de balle, qui lui avaient collé Aaron Ramsey aux basques lors du dernier match de la phase de poules. Ce jour-là, Jorginho a bien été aidé par la présence à ses côtés d’un Marco Verratti impossible à presser.

En 1/8e de finale contre l'Autriche, Xaver Schlager a quelque peu gêné la pièce maîtresse de Roberto Mancini.
En 1/8e de finale contre l’Autriche, Xaver Schlager a quelque peu gêné la pièce maîtresse de Roberto Mancini.© iStock

LE TALON DE JORGINHO

Si l’Italie aime autant avoir le ballon, c’est peut-être parce que l’atout Jorginho peut devenir une faiblesse en l’absence de possession. Si le pressing à la perte ne s’effectue pas correctement devant lui et que son équipe se coupe en deux, l’Italo-Brésilien n’est pas l’un de ces milieux défensifs capables de couvrir une zone de terrain conséquente et de bousculer ses adversaires au duel. À ce titre, les frêles milieux défensifs italiens doivent se réjouir que les Belges aient éliminé un Renato Sanches dont les percées de rugbyman auraient fait des ravages encore plus conséquents que contre la Belgique ou la France.

Les Diables ne disposent pas d’un milieu de terrain de ce profil, mais pourraient malgré tout exploiter les alentours de Jorginho pour faire des différences conséquentes sur la pelouse. Le plus apte à percer le coeur du jeu italien balle au pied est Kevin De Bruyne, mais sa présence au coup d’envoi est encore une incertitude. Pour exacerber cette possibilité d’exubérance physique dans une zone-clé du terrain, Roberto Martinez pourrait donc éventuellement opter pour Jérémy Doku, moins collé à la ligne que d’habitude mais invité à s’associer à Romelu Lukaku et percuter entre les lignes, de Jorginho à Leonardo Bonucci qui ne brillent pas par leur intensité défensive.

L’autre faiblesse de Jorginho, ce sont ses absences ponctuelles au moment de fermer les portes de sa surface de réparation sur un centre en retrait, un art dans lequel Axel Witsel a particulièrement brillé contre le Portugal. Devant une charnière défensive souvent incontournable dans les airs, le rebond pourrait sourire à des Belges qui seraient assez ambitieux pour s’attaquer à la zone du milieu défensif italien. La clé pourrait être là, et permettre d’inverser la tendance en transformant Jorginho en problème pour ses propres couleurs.

Par Guillaume Gautier

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