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Le grand bilan de la JPL (7/18) : La Gantoise, un marathon presque parfait

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Suite de notre bilan de la saison des 18 clubs de Pro League. Ce lundi, on s’arrête à Gand pour revenir sur la saison riche en matches des Buffalos. Présents sur trois fronts à un moment, les hommes d’Hein Vanhaezebrouck s’en sortent finalement avec une Coupe de Belgique au compteur, des grandes satisfactions mais aussi des défis pour l’avenir.

Le résultat

Entre un mercato estival inégal et un début de saison surchargé par les tours préliminaires puis les poules de Conference League, les Buffalos ont eu du retard à l’allumage. Il a fallu attendre la quinzième journée de championnat, bouclée par une victoire à Zulte Waregem, pour les voir enfin faire leur entrée dans le top 8. Une course-poursuite qui s’est avérée tout proche de connaître un dénouement heureux, avec seulement trois défaites lors des 24 dernières journées, quand la victoire contre Anderecht a offert aux Gantois une place dans le top 4 à 180 minutes du coup de sifflet final de la phase classique, avant qu’un partage contre le Cercle ne range les rêves au placard.

Quelques semaines, une Coupe de Belgique et une victoire en European play-offs plus tard, Hein Vanhaezebrouck peut néanmoins tirer le bilan des siens avec le sourire. Mis à part Bruges et l’Union, personne ne peut se targuer d’avoir accompli une aussi belle saison que ses Gantois. Le tout grâce à une solidité défensive d’exception, avec seulement 17 buts encaissés lors des 24 dernières sorties en phase classique.

Le jeu

Il n’y a plus vraiment de secret caché derrière la défense à trois d’Hein Vanhaezebrouck, bâtie sur des défenseurs extrêmement costauds et à l’aise pour faire tourner le ballon. Devant eux, le champion de Belgique 2015 s’est néanmoins renouvelé grâce à la présence d’un exceptionnel Julien De Sart, omniprésent à la chasse au rebond et précieux au contre-pressing pour toujours garder le ballon dans l’équipe. Devant la muraille, le coach des Buffalos a donc pu composer à sa guise, déplaçant le virevoltant Alessio Castro-Montes en fonction de l’adversaire et misant toujours sur Tarik Tissoudali pour profiter des espaces et désorganiser individuellement les blocs adverses. Mis en lumière par les courses de Laurent Depoitre et le jeu en combinaisons de Sven Kums et Vadis Odjidja, l’international marocain a permis à Gand de changer de dimension quand il s’est mis à trouver le chemin des filets, rendant ses coéquipiers très efficaces sur contre-attaque. Autour de lui, tout n’était plus qu’une question de maîtrise et d’équilibre. Et ça, Hein Vanhaezebrouck sait les installer mieux que personne.

Les crochets courts, les semelles sorties d'un parquet de futsal et la malice de Tarik Tissoudali ont déboussolé ses adversaires.
Les crochets courts, les semelles sorties d’un parquet de futsal et la malice de Tarik Tissoudali ont déboussolé ses adversaires. © Getty Images/iStock

Le joueur : Tarik Tissoudali

L’histoire de sa saison s’écrit au superlatif. Encore raillé par certains pour sa maladresse la saison dernière, discret en début de saison, Tarik Tissoudali a progressivement augmenté le volume pour casser la tête et les reins de toutes les défenses du Royaume. Ses crochets courts, ses semelles sorties d’un parquet de futsal et sa malice ont déboussolé ses adversaires. Sa surprenante lucidité a fait le reste pour boucler la saison à 27 buts et 9 passes décisives, toutes compétitions confondues.

Le jeune : Matisse Samoise

Il n’a pas fallu longtemps au jeune Matisse Samoise pour devenir l’archétype du joueur-fétiche de son entraîneur. Pas de flamboyances, mais une condition physique qui permet d’enchaîner les courses dans les deux sens sans tomber à court de rythme. De quoi garantir une stabilité sans failles et une fiabilité défensive précieuse. En travaillant encore la qualité de centre du jeune Gantois, Hein Vanhaezebrouck aura sans doute terminé sa métamorphose en nouveau Thomas Foket.

Matisse Samoise, le nouveau Thomas Foket du couloir droit d'Hein Vanhaezebrouck.
Matisse Samoise, le nouveau Thomas Foket du couloir droit d’Hein Vanhaezebrouck.© iStock

Le chiffre : 33,5

Devenue une forteresse défensive grâce à l’acquisition de Joseph Okumu l’été dernier, puis au prêt de Jordan Torunarigha en janvier, venus s’ajouter aux imposants Michael Ngadeu et Andreas Hanche-Olsen, la défense gantoise est l’une des plus impressionnantes de l’élite. Au terme de la phase classique, personne n’avait d’ailleurs fait mieux que les 33,5 expected goals concédés par les Buffalos en 34 journées de championnat.

Le futur

S’il n’a pas écarté publiquement l’idée d’un départ, il serait surprenant de voir Hein Vanhaezebrouck quitter la Ghelamco Arena cet été. Les mots de l’homme fort des Buffalos sont, par contre, un signal clair envers ses dirigeants : le coach souhaite des investissements plus forts pour encore hausser l’exigence d’un cran et réinstaller la Gantoise dans la course au titre.

Le défi est important, notamment pour donner un souffle nouveau à un secteur offensif vieillissant. Les hommes du président Ivan De Witte affichent d’ailleurs la moyenne d’âge la plus élevée de l’élite cette saison (28,1 ans) et doivent plancher sur un chantier marqué du sceau de la fraîcheur et du dynamisme pour pousser plus loin et rendre plus efficace le plan de jeu de Vanhaezebrouck. Pris de court pour la deuxième fois consécutive dans la course au top 4 malgré une phase classique bouclée avec treize points de plus que lors de l’exercice précédent, Gand devra encore hausser le niveau d’un cran pour retrouver son statut de grande puissance nationale.

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