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Sergio Busquets, l’homme qui a donné une nouvelle dimension au « numéro 5 »

Au sein de la sélection très rajeunie de Luis Enrique, le milieu du Barça est le dernier des Mohicans d’une Espagne qui avait soulevé la Coupe du monde en 2010.

« Si je pouvais redevenir un joueur, je voudrais ressembler à Busquets », a affirmé un jour Vicente Del Bosque. L’ancien sélectionneur national est un fan inconditionnel du milieu de terrain catalan, qui avait 21 ans lorsqu’il a remporté la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avec l’Espagne.

Alors queLuis Aragonés, lors de l’Euro 2008, avait fait appel à l’expérimenté Marcos Senna comme sentinelle devant la défense, son successeur sur le banc de la Roja avait fait le choix de la jeunesse avec Busquets. Il a immédiatement ajouté une nouvelle dimension au « numéro 5 ».

Juan Roman Riquelme, l’artiste argentin qui a joué brièvement au FC Barcelone lors de la saison 2002-03, l’expliquait encore récemment. « Depuis que Busquets est entré en scène, on a commencé à dire que le numéro cinq doit aussi avoir une bonne passe dans les pieds et que la raison principale du mauvais jeu d’une équipe est souvent liée aux qualités de passe de sa sentinelle…. Et puis on oublie qu’il doit être capable de marquer, qu’il doit savoir quand il doit venir soutenir ses deux défenseurs centraux sur des phases défensives ou savoir couvrir la montée d’un des défenseurs… En fait, il doit savoir tout faire. Et des joueurs comme Busquets, il n’y en a qu’un. »

Mouvements sans ballon

Lorsque Sergio Busquets effectue ses débuts avec le FC Barcelona de Pep Guardiola en 2008, un certain Johan Cruijff décèle immédiatement le potentiel immense du joueur. « Techniquement, il est meilleur que Yaya Touré et Seydou Keita. En termes de jeu de position, il ressemble à un vétéran. Avec le ballon, il donne l’impression que les choses difficiles sont faciles : il sort en un ou deux contacts. Sans le ballon, il maîtrise l’art d’être au bon endroit pour récupérer le cuir. Et tout cela alors qu’il est encore jeune et inexpérimenté. »

Au Barça, on est toujours à la recherche du successeur idéal de Busquets. Frenkie de Jong, Miralem Pjanic, Paulinho, Arturo Vidal… Ce ne sont là que quelques-uns des joueurs recrutés dans cette perspective, mais qui n’ont jamais été en mesure de le remettre en question. Busquets est encore lié jusqu’en juin 2023 avec les Blaugranas. Il compte 679 matches à son actif avec l’équipe première du Barça et il a récemment dépassé le nombre de duels disputés par Andrés Iniesta (674). Seuls Lionel Messi (776) et Xavi (767) font mieux que lui.

Sergio Busquets, ici en 2010, avec l'Espagne qui a remporté le Mondial. Il en est le dernier des Mohicans dans la sélection actuelle. Il ne devrait pas finir sa carrière au Lierse comme Joan Capedevila (à droite) mais en MLS.
Sergio Busquets, ici en 2010, avec l’Espagne qui a remporté le Mondial. Il en est le dernier des Mohicans dans la sélection actuelle. Il ne devrait pas finir sa carrière au Lierse comme Joan Capedevila (à droite) mais en MLS.© iStock

Busi ne perd pas le sommeil pour autant. Il s’est également réconcilié avec son rôle dans l’ombre. « Les gens veulent vivre des moments forts et assister à du spectacle », affirmait-il récemment sur Barça TV. « Ma position est compliquée car je fais le sale boulot, mais celui-ci est très important. Les supporters ne regardent pas les mouvements sans le ballon, mais les entraîneurs et les coéquipiers le font. J’aime ne pas être remarqué. »

Une retraite internationale après le Qatar

En équipe nationale espagnole, Sergio Busquets reste le patron du milieu de terrain aux yeux de son sélectionneur Luis Enrique. On dit parfois que le style de jeu de la Roja convient à Busquets car l’équipe joue de manière très compacte lorsqu’elle exerce une forte pression, ce qui lui évite d’enchaîner trop de longues courses.

Quoi qu’il en soit, le milieu de terrain disputera son 134e match en équipe nationale contre le Portugal. Il va donc dépasser Xavi (133) et entrer dans le top 3 des joueurs les plus utilisés par l’Espagne. Sergio Ramos (180) et Iker Casillas (167) pourraient rester hors de portée.

Contrairement à ce qui se passe au FC Barcelone, il sent le souffle chaud de quelqu’un sur sa nuque avec la Roja. Busquets décrit d’ailleurs lui-même Rodri aussi comme son successeur en équipe nationale.

Le milieu de terrain du Barça souhaitait dans un premier temps prendre sa retraite internationale après l’Euro 2020, mais comme le tournoi a été reporté d’un an, la Coupe du monde 2022 s’est alors placée dans son viseur. Busquets pense terminer sa carrière internationale au Qatar. Lorsque son contrat avec le Barça expirera en juin 2023, il a l’intention de découvrir la MLS, peut-être sous les couleurs de LA Galaxy ou de l’Inter Miami, le club de David Beckham.

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