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Bilan de la dernière semaine de 1/8e de finale en Champions League: le déclin des Goat’s et une Juventus torpillée par un Sous-Marin Jaune

On connaît désormais tous les quarts de finaliste de la Champions League après les deux derniers matches de ce mercredi. Parmi les faits marquants de la semaine, l’on retiendra la fin de la domination des Goat sur la plus prestigieuse des compétitions européennes ainsi que le retour en forme des équipes espagnoles.

La prestation collective de la semaine : des « Matelassiers » qui offrent des nuits cauchemardesques aux Anglais

Avant la rencontre retour entre Manchester United et l’Atlético, la question était de savoir si les Madrilènes étaient capables de conserver leurs filets inviolés. Malgré une belle domination à l’aller, ils avaient été surpris par Anthony Elanga dans les dernières minutes. Mais l’air anglais semble particulièrement plaire aux ouailles de Diego Simeone qui ont retrouvé leurs vertus collective dans le Théâtre des Rêves, même si les Red Devils locaux sont loin d’être fringants pour l’instant. Lancés par un but de Renan Lodi juste avant la pause, les Rojiblancos ont su faire front en seconde mi-temps pour permettre à Jan Oblak de retrouver les joies d’une clean-sheet.

L'Atlético Madrid, une véritable bête noire pour les équipes de Premier League.
L’Atlético Madrid, une véritable bête noire pour les équipes de Premier League.© iStock

Ce succès en terres anglaises permet à l’Atlético de s’offrir un record. C’est la seule équipe de l’histoire de la compéititon à avoir éliminé les trois vainqueurs anglais de la compétition dans des matches à élimination directe. Il y avait eu Chelsea, sorti lors de la demi-finale en 2014, puis Liverpool, déjà en huitième de finale en 2020. Et comme on dit jamais deux sans trois, ManU s’est donc ajouté à la liste.

Les Mancunians ont d’ailleurs été éliminés pour la troisième fois en phase à élimination directe en Ligue des Champions, après avoir obtenu un partage lors de la manche aller. Le cas de figure s’était déjà produit à deux reprises en huitièmes de finale, contre le Real Madrid lors de la saison 2012-13 et le FC Séville en 2018). Même scénario, mais un stade plus tard dans la compétition avec une sortie de route contre le Bayern Munich en quart de finale de l’édition 2013-14.

L’homme de la semaine : Arnaut Danjuma, le Hollandais marquant

Le nom d’Arnaut Danjuma est bien connu des suiveurs de notre belle compétition belge. Depuis son transfert cet été à Villareal, le Néerlandais régale les fans du Sous-Marin Jaune et son entraîneur Unai Emery, décidément bien mieux dans sa peau loin du Parc des Princes. Il s’est encore illustré ce mercredi au Juventus Stadium en torpillant en compagnie de Gerard Moreno et Pau Torres la défense d’une Vieille Dame turinoise qui complètement craqué dans les douze dernières minutes de la rencontre.

Sur la pelouse de la Juventus, Danjuma a remonté le Sous-Marin Jaune à la surface des quarts de finale.
Sur la pelouse de la Juventus, Danjuma a remonté le Sous-Marin Jaune à la surface des quarts de finale.© iStock

Auteur de huit buts en Liga et de cinq en Champions League, l’attaquant néerlandais passé par le FC Bruges, a surtout réalisé un record dans l’histoire de son club. Depuis que Villareal dispute des compétitions continentales, jamais un joueur du Sous-Marin Jaune n’avait secoué les filets à cinq reprises en une seule campagne. En convertissant un pénalty dans les arrêts de jeu, Arnaut Danjuma a effacé des tablettes les quatre buts de Joseba Llorente lors de la saison 2008-2009.

Le retour de la semaine : le foot ibère qui gagne de nouveau

Quiconque prend le temps de regarder l’une ou l’autre rencontre de Liga ces dernières années se rend compte que le niveau de la compétition a quelque peu baissé. Largement présents dans les derniers carrés de la C1 au coeur des années 2010, les clubs espagnols ont soulevé la Coupe aux Grandes Oreilles à cinq reprises entre 2014 et 2018, avec quatre sacres pour le Real Madrid et un pour le Barça. En 2014 et 2016, le finaliste était aussi issu du même pays avec l’Atlético Madrid. Depuis lors, les géants d’Espagne peinent à rivaliser avec leurs équivalents anglais qui ont désormais pris le pouvoir sur la piste aux étoiles européennes.

Bien mal embarqués après les rencontres aller, les trois clubs espagnols ont renversé la vapeur lors des duels retour.
Bien mal embarqués après les rencontres aller, les trois clubs espagnols ont renversé la vapeur lors des duels retour.© iStock

Trois clubs espagnols étaient engagés en 1/8e de finale et après les premiers duels, la situation semblait bien mal embarquée. Le Real Madrid avait été battu au PSG et une qualification semblait impossible après l’ouverture du score de Kylian Mbappé juste avant la pause de la manche retour au Bernabeu. L’Atlético Madrid avait été rejoint dans les dernières secondes contre Manchester United et devait se déplacer en Angleterre sans avance à défendre. Enfin, Villareal avait aussi été accroché sur ses terres après avoir dû remonter le but d’ouverture ultra-rapide de Dusan Vlahovic.

Mais il ne faut jamais enterrer le foot espagnol. La preuve, Karim Benzema a renversé le PSG en seize minutes et Villareal a fait encore mieux en mettant KO la Juventus en seulement douze minutes. Quant à l’Atlético, plus friable défensivement depuis deux, trois saisons, il a retrouvé le plaisir des filets préservés sur la pelouse d’Old Trafford.

L’Espagne aura donc encore son mot à dire lors des quarts de finale . Cela faisait depuis la saison 2017-2018, année du dernier sacre européen des Espagnols en C1 avec le Real Madrid, que les Ibères n’avaient plus qualifié trois formations à ce stade de la compétition. Avant cela, c’était monnaie courante puisque trois équipes espagnoles ont fait partie des huit meilleures escouades de la compétition pendant six saisons consécutives. L’art de jouer à qui Ibère gagne.

L’infatigable de la semaine: Yilmaz casse la Burak

Alors que l’on vous expliquait ce mercredi que Jonathan David avait pris le relais de Burak Yilmaz dans la production de buts à Lille, le vétéran turc s’est rappelé au bon souvenir de tous ce mercredi au stade Pierre Mauroy en trompant un spécialiste des clean-sheets, Edouard Mendy, sur pénalty. A 36 ans et 244 jours, l’attaquant lillois est devenu le 3e joueur le plus âgé à marquer en phase à élimination directe de Ligue des Champions après Ryan Giggs (37 ans et 148 jours) et Paolo Maldini (36 ans et 333 jours).

Même sur pénalty, il n'est pas facile de tromper Edouard Mendy.
Même sur pénalty, il n’est pas facile de tromper Edouard Mendy.© iStock

Le joueur né à Antalya marque moins que la saison passée où il avait secoué les filets de Ligue 1 à seize reprises pour seulement quatre lors de l’actuelle. En Coupe d’Europe, Yilmaz va terminer sa saison sur un bilan de 3 buts, ce qui est meilleur que douze mois auparavant en Europa League avec deux réalisations. Le Turc avait aussi disputé 454 minutes de moins puisqu’il devait se contenter d’un statut de réserviste pour être plus frais en championnat. Ce n’était évidemment pas le cas cette fois-ci dans la plus prestigieuse des compétitions européennes.

La stat cocasse de la semaine : les clubs français ne rêvent plus plus grand et la Juve perd à nouveau tout sur ses terres

Il n’y aura aucun club français présent en quart de finale pour la troisième fois sur les cinq dernières éditions (2017-2018, 2018-19 et 202-/22), alors qu’on avait eu droit à au moins un représentant tricolore à ce stade de la compétition lors des six précédentes. Si l’élimination de Lille était plutôt attendue vu le nom de son adversaire, à savoir le tenannt du titre Chelsea, les amateurs de foot de l’Hexagone espéraient au moins que l’ambitieux PSG puisse aller plus loin dans la compétion après avoir été finaliste en 2020 et demi-finaliste en 2021. Preuve que les mercatos galactiques où l’on transfère l’un des meilleurs joueurs de l’histoire ne sont pas toujours payants.

Malgré le concours de Dusan Vlahovic, la Juventus a encore pris la porte en C1 après avoir subi une défaite à domicile.
Malgré le concours de Dusan Vlahovic, la Juventus a encore pris la porte en C1 après avoir subi une défaite à domicile.© iStock

L’autre statistique « amusante » de la journée concerne la Juventus. La Vecchia Signora souffrirait-elle d’un complexe dans son antre en Ligue des Champions ? Ce mercredi, Villareal est devenue la sixième équipe à remporter un match de la compétition à l’extérieur contre la Juventus en phase à élimination directe. Les autres précédents étaient Manchester United en 1999 (3-2), le Deportivo La Corogne en 2004 (1-0), le Bayern Munich en 2013 (2-0), le Real Madrid en 2018 (3-0) et l’Ajax en 2019 (2-1).

Le fait de la semaine : Fin de règne pour les Goat’s ?

Attendus par leurs clubs respectifs, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo ne permettront pas au PSG et à Manchester United de pouvoir soulever la Coupe aux grandes oreilles cette année. La finale rêvée entre les équipes des meilleurs joueurs du XXIe siècle ne se fera donc que sur FIFA 22 où le match a déjà été joué par de nombreux gamers. Avoir l’un des deux monstres sacrés dans son équipe n’est donc plus synonyme de succès. C’est la deuxième saison consécutive que les quarts de finale de la Champions League se disputeront sans les présences de Cristiano Ronaldo et/ou Lionel Messi. Les deux stars du ballon rond du XXIe siècle étaient de la partie lors des… 15 éditions précédentes.

Le chemin des quarts de finale n'est de nouveau pas dans cette direction pour Cristiano Ronaldo.
Le chemin des quarts de finale n’est de nouveau pas dans cette direction pour Cristiano Ronaldo.© iStock

Ce mercredi, Cristiano Ronaldo a été impuissant contre un Atlético Madrid qu’il avait tendance à martyriser lorsqu’il portait les couleurs du Real Madrid. Et pourtant à cette époque, les Colchoneros étaient défensivement bien plus solides qu’aujourd’hui. Ce qui n’a pas empêché CR7 d’être complètement muet. Pour la troisième fois seulement dans sa carrière en Ligue des champions, le Portugais a joué plus de 90 minutes dans un duel de la compétition sans avoir tiré une seule fois au but. Ca ne lui était arrivé que lors de son premier passage à Old Trafford contre le Panathinaikos, en novembre 2003, et sous les couleurs du Real Madrid contre le FC Barcelone, en mai 2011.

Il faut désormais se rendre à l’évidence, même s’il ne faut rien exclure avec de tels phénomènes. Ronaldo et Messi n’incarnent plus l’avenir du football. Ce qui est logique à respectivement 37 et 34 ans. Mais on peut aussi se rendre compte de la chance qu’on a eu d’avoir des compétiteurs d’un tel niveau pendant une aussi longue péridoe.

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