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Le Tour des Flandres 1947 : gagner pour l’éternité

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Ces prochains jours, nous reviendrons sur les éditions spéciales (anniversaires) du Tour des Flandres. Aujourd’hui : l’édition de 1947, il y a maintenant 75 ans.

De tout temps, des outsiders ont été capables de lever les bras à l’arrivée du Tour des Flandres. Michel D’Hooghe a été le premier. Ce coureur introverti venu de Flandre-Orientale, adoré par sa mère, était un solitaire dans le peloton. Il ne pouvait compter sur aucun allié en cas de mouvements de course. Cela n’empêche pas D’Hooghe de s’imposer régulièrement sur des courses de catégorie inférieure et de verser ses primes à celle qui l’a mis au monde.

En 1937, Michel D’Hooghe décide de se défaire de son étiquette de coureur de kermesses pour se concentrer sur les classiques. Cependant, il aimait les circuits dans les rues sinueuses des villages. Mais D’Hooghe voulait dépasser ses limites en se frottant à une autre adversité.

Il s’élance au départ du Ronde où il étonne le monde du cyclisme. Après sept heures et demie de course, il remporte le sprint d’un énorme peloton à Wetteren. Le très courageux D’Hooghe est immédiatement rentré chez lui à vélo pour remettre les fleurs du vainqueur à sa mère. Elle vient de subir une attaque cérébrale et décèdera trois jours plus tard.

Feignaert et le Ronde 1947

Le Tour des Flandres sera la seule course notable qui figurera au palmarès de D’Hooghe. Ce sera aussi le cas pour l’élégant et rapide Emiel Faignaert qui triomphe en 1947, voici maintenant 75 ans. A la différence de D’Hooghe, il a aussi gagné presque toutes ses courses dans son pays. On a dit de lui qu’il était trop casanier et attaché à sa région. Ce n’est que partiellement vrai. En raison de la 2e guerre mondiale, le coureur de Sint-Martens-Lierde, a été obligé de rouler principalement en Belgique, l’activité internationale étant forcément très limitée. En tant que néo-professionnel, Faignaert a joué les cascadeurs lors d’un critérim disputé dans le bois de la Cambre à Bruxelles. En tentant de prendre le dessus sur Karel Kaers au sprint, il a chuté et s’est cassé l’épaule.

Emiel Faignaert allait enfin enrichir son palmarès avec un succès sur le Tour des Flandres. Il a remporté la course en 1947, quelques semaines après avoir été battu par Albert Sercu à l’arrivée du Volk. Faignaert a devancé Roger Desmet et Rik Renders au sprint, pas vraiment les plus grands noms de l’histoire. Cette année là fit beaucoup de dégâts au sein du peloton puisque seuls 56 des 213 coureurs qui se sont élancés au départ ont pu rejoindre l’arrivée.

Statue

Après sa carrière, Feignaert a tenu un magasin de vélos dans son village natal de Sint-Martens-Lierde. L’impact d’une victoire dans la Vlaanderens Mooiste est clairement apparu en 2006 lorsqu’une exposition lui a été consacrée dans l’église de la commune. Son nom ne parlait pourtant pas à beaucoup de monde à l’époque.

Plus de 300 personnes sont quand même venues voir l’exposition. Gagner le Tour des Flandres, c’est vraiment pour l’éternité. À Lierde, un buste en l’honneur d’Emiel Faignaert a meême été inauguré en avril 2007.

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