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Le Tour des Flandres il y a 100 ans : le vent, la pluie et le froid étaient les meilleurs alliés de Léon Devos

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Ces prochains jours, nous reviendrons sur les éditions spéciales (anniversaires) du Tour des Flandres. Aujourd’hui : l’édition de 1922, il y a maintenant 100 ans.

Rafales de pluie et vent violent : Léon Devos n’est pas du genre à être dérangé par les conditions météorologiques extrêmes. Plus il faisait froid, plus il se sentait bien sur sa selle. Le Flandrien-Occidental était une vraie force de la nature. Il avait participé pour la première fois à Liège-Bastogne-Liège en 2019. Dans des conditions hivernales extrêmes, seuls 26 coureurs ont pris le départ et six ont finalement rallié l’arrivée. À mi-course, alors qu’il ne restait plus que neuf coureurs en lice et qu’ils devaient se frayer un chemin dans la neige qui recouvrait les pentes des Ardennes, les organisateurs ont invité les coureurs restants à manger un repas chaud. Devos s’est ensuite imposé après une échappée en solitaire en franchissant frigorifié la ligne après neuf heures et 20 minutes d’effort. Il faisait nuit et les spectateurs étaient rentrés chez eux.

Leon Devos a été particulièrement séduit par le Tour des Flandres. Non seulement parce que la course passait par sa région, mais aussi parce que le profil lui convenait très bien.

Il espérait seulement que la météo soit la plus mauvaise possible, comme en 1922. Cette année-là, une pluie battante et un vent glacial de tempête l’ont fait avancer plus vite vers l’arrivée. Sur les 92 participants, seulement 30 ont coupé la ligne finale. Devos est passé à l’attaque dès le début de la course et s’est imposé avec une avance d’un peu moins de huit minutes sur le Français Jean Brunier. Le formidable duo de frères français Francis et Henri Pélissier a terminé troisième et quatrième, à près… d’une demi-heure.

Brunier a été le premier non-Belge à monter sur le podium du Ronde, il n’y arrivera plus vraiment après. Il est remarquable que le futur vainqueur du Tour, Henri Pélissier, ait terminé quatrième. À cette époque, il avait déjà remporté Milan-San Remo, le Tour de Lombardie à trois reprises et Paris-Roubaix à deux.

L’année suivante, Leon Devos semble de nouveau avoir le vent en poupe, même s’il soufflait de face. Dans des températures encore une fois très froides, il a livré une course épatante, mais a eu une crevaison juste avant la montée du Vieux Quaremont. Le cycliste a dû lui-même changer ses chambres à air. Ses mains étaient tellement gelées qu’il a fini par devoir retirer les chambres à air des jantes avec ses dents.

Le Suisse Henri Suter a été le premier étranger à gagner le Tour des Flandres. Ce n’est qu’en 1949 que Fiorenzo Magni, un Italien, l’emporte. Il la remportera ensuite encore deux fois d’affilée pour devenir le premier coureur avec 3 victoires. Un record égalé, mais jamais dépassé par la suite.

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