© Image Globe

Van den Brom: un spectateur parmi les autres

David Scoubeau
David Scoubeau Journaliste

19.000 spectateurs s’étaient massés hier dans les travées de Parc Astrid. Ou plutôt 19.012. Tant, aussi bien les joueurs que leur entraîneur, ont paru abattus et peu concernés. Spectateurs de ces stars qui les font rêver. Plus que la défaite, logique, c’est l’attitude du Sporting qui pose question.

La jeunesse est une chose, mais le manque d’envie en est une autre. De l’envie il y en a eu, durant un quart d’heure. Ensuite, les ressources morales ont manqué. Bien sûr, en face ce n’était pas n’importe qui, mais était-ce vraiment une raison pour se résigner ?

Si la planète foot s’extasie en ce moment devant le superbe troisième but d’Ibrahimovic, ce but est aussi un peu l’oeuvre du Sporting. Par sa nonchalance à aller au ballon, la défense, a laissé tout le temps au héros d’hier d’armer sa frappe. Gillet, à quatre mètres de l’action n’aurait-il pas pu faire l’effort et se jeter ? Et pourtant le capitaine fut l’un des joueurs les plus concernés. Lui, ainsi que Denis Praet, ont bien tenté d’aller vers le goal adverse, mais en vain. Cette équipe d’Anderlecht a beaucoup trop vite rendu les armes.

Et ce n’est pas le geste de Mitrovic à la mi-temps qui laissera penser l’inverse. Fasciné par les strass et paillettes du PSG, l’attaquant n’a même pas attendu la fin du match pour aller échanger son maillot avec Ibrahimovic. Une forme de résignation ? Sans doute.

Hier, cette équipe a très certainement manqué d’expérience. À l’image de ce premier but où Kouyaté s’est laissé emporter au premier poteau. Et pour ça, personne ne lui en voudra. Mais elle a aussi, et surtout, manqué d’amour propre, de caractère. Là où le public attendait qu’un joueur secoue les autres « pique une gueulante », chacun regardait ses propres chaussures. Cette nuit, le souvenir de ce guerrier qu’était Wasylewski a du hanter quelques supporters mauves. Si le talent permet au Sporting de gagner face aux « petites » équipes du championnat, dès qu’il faut y aller à l’orgueil, l’équipe se cherche un leader, un modèle à suivre.

Et se tourner vers le banc n’aura certainement pas rassuré les supporters. Pour tous ceux qui espéraient que la motivation et la hargne viendraient du staff, un rapide coup d’oeil vers la touche -ou devrait-on dire : les premières loges- aura suffi à comprendre qu’hier soir, il ne fallait pas attendre de réaction d’orgueil. Van den Brom, impuissant, calé dans son fauteuil, ne s’est jamais levé. Même pas pour recadrer un Matias Suarez qu’il a incendié après le match. Dans une équipe en manque d’expérience et de leader, l’attitude est étonnante. Hier, le Néerlandais était venu grossir le contingent des 19.000 supporters présents.

Des supporters qui ont dès lors fait le choix, en amateur de football, d’applaudir le spectacle proposé par le bourreau des mauves : Zlatan Ibrahimovic. Mais nul doute qu’ils auraient préféré applaudir l’engagement des leurs.

Finalement, ce Sporting d’Anderlecht, toujours en quête de son match référence, sort de ce match avec une certitude : ce vestiaire manque d’un leader.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire