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Wimbledon : victoire de la Française Marion Bartoli

La Française Marion Bartoli a vécu son jour de gloire samedi en remportant le tournoi de Wimbledon grâce à une victoire écrasante 6-1, 6-4 en 1h21 sur l’Allemande Sabine Lisicki en finale.

Bartoli devient la troisième Française depuis le début de l’ère Open en 1968 à gagner l’un des quatre tournois du Grand Chelem après Mary Pierce et Amélie Mauresmo, la dernière à s’être imposée au All England Club, en 2006.

Comme ses deux devancières, la joueuse de 28 ans avait perdu sa première finale dans un « majeur », en 2007 face à Venus Williams, déjà à Wimbledon, avant de réaliser son rêve dans la deuxième, sur un Central baigné de soleil.

A la balle de match, elle est tombée à genoux avant de monter dans les tribunes pour aller embrasser son clan et son père Walter.

« Je n’arrive pas à y croire. Pardonnez mon anglais, car je suis Française après tout. Déjà quand j’étais petite fille j’en rêvais », a dit Bartoli, en recevant le trophée sur le Central.

La victoire de Bartoli est une surprise. Cotée à 125 contre 1 par les parieurs en début de tournoi, la Française, 15e mondiale, a su tirer profit d’un tirage favorable et de l’hécatombe des favorites pour devenir la première à remporter Wimbledon sans avoir rencontré la moindre joueuse du Top 15.

Lisicki en pleurs

Sur le sentier de la gloire, elle a ainsi battu successivement la 82e, la 70e, la 93e, 104e, la 17e, la 20e et la 24e mondiales (58e en moyenne).

Elle a su saisir l’occasion avec une détermination incroyable, gagnant ses sept matches sans perdre un seul set, y compris samedi face à une adversaire extrêmement nerveuse pour sa première grande finale.

L’Allemande, qui restait face à Bartoli sur une victoire en quart de finale… de Wimbledon en 2011, n’a longtemps été que l’ombre de la joueuse qui a battu Serena Williams cette semaine et s’est même mise à pleurer entre deux points en réalisant qu’elle passait complètement à côté de sa finale.

« J’ai juste été submergée par le contexte, mais félicitations à Marion. Elle l’a géré à la perfection. Elle est sur le circuit depuis longtemps et le mérite. J’espère juste que j’aurai aussi une autre chance », a déclaré Lisicki, seulement sortie de sa léthargie lorsque Bartoli s’est procuré trois premières balles de match, à 6-1, 5-1, mais trop tard pour éviter la défaite.

Bartoli a, elle, fait preuve d’une stabilité émotionnelle remarquable, une fois passé un premier jeu fébrile conclu sur deux doubles-fautes.

Sept ans après Mauresmo

La Française a écoeuré son adversaire en retour, renvoyant sans mal les boulets de canon de la meilleure serveuse du tournoi. Ultra agressive, elle a donné une leçon de mental à Lisicki, première Allemande à disputer la finale de Wimbledon depuis Steffi Graf en 1999.

Grâce à cette victoire, Bartoli va retrouver lundi le 7e rang mondial, son meilleur classement, qu’elle occupait déjà en janvier 2012.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avec pas mal de remous à la clé. Cette année, elle a mis du temps à digérer la rupture progressive avec son père et entraîneur de toujours Walter, très ému dans les tribunes dimanche.

Son début de saison a été particulièrement décevant avec en point d’orgue une défaite sèche au troisième tour de Roland-Garros, il y a cinq semaines à peine.

Arrivée en catimini à Londres, malade et avec une douleur à une cheville, elle a franchi les premiers tours dans un anonymat total.

Personne n’aurait alors misé un penny sur un tel parcours, surtout qu’elle devait trouver sur sa route la grande Maria Sharapova en huitièmes de finale.

Mais la Russe s’est pris le nez dans le gazon dès le deuxième tour alors que Bartoli traçait sa route, montant en régime au fil des matches sur une surface qu’elle adore et qui favorise ses puissantes frappes à plat.

Alors que le tennis masculin français cherche désespérément un successeur de Yannick Noah depuis trente ans, le secteur féminin, pourtant moins médiatisé et souvent raillé pour ses piètres résultats, n’aura dû attendre que sept ans pour faire éclore une nouvelle championne, Marion Bartoli.

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