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Un Oscar pour Will Smith grâce à son interprétation du père Williams?

Dès vendredi, un film sur Richard Williams et la façon dont il a mené ses filles Venus et Serena à leur impressionnante carrière tennistique sera diffusé dans les cinés US et la plate-forme de streaming HBOMax.

« C ‘est le triomphe de la persévérance et des rêves », écrit le magazine Variety propos du biopic. Ou, pour reprendre les termes du trailer sur l’air de « Be Alive » de Beyoncé : « Based on a true story that inspired the world. » C’est l’histoire de Richard Williams, le père de Venus et Serena, qui affirme avoir concocté un plan avant même leur naissance pour faire d’elles les meilleures joueuses de tennis du monde.

Car c’est là un moyen de gagner beaucoup d’argent. Un dimanche, à la télévision, il voit une joueuse roumaine empocher 40.000 dollars grâce à sa victoire. C’est aussi le moyen de fuir leur minable maison de Compton, cette banlieue délabrée de Los Angeles accablée par la criminalité. Venus y voit le jour en 1980, un an avant Serena. Williams peut lancer son projet dans un sport élitiste, dominé par les blancs. Les gens le prennent d’ailleurs pour un fou en le voyant se balader avec un écriteau  » Number 1 girls in the world ». Il est pourtant convaincu de réussir. « Venus et Serena vont bouleverser le monde. On s’en tient à notre plan, on a des championnes. » Ce n’est pas un hasard si cette phrase revient dans la bande annonce de King Richard.

Le film est agréable, mais gomme les côtés les plus durs de l’histoire, comme la sévérité extrême et l’arrogance de Richard.

Son « plan » fonctionne en effet. Ses filles passent des milliers d’heures raquette à la main. À neuf ans, elles intègrent l’école de tennis de Rick Macci à West Palm Beach, en Floride. Venus va s’adjuger sept Grands Chelems, Serena devient la star du tennis féminin avec 23 Majors. Elles continuent à jouer, à 41 et quarante ans, même si Venus ne s’est plus produite depuis la fin août et que Serena est sur la touche depuis Wimbledon, souffrant d’une déchirure aux ischio-jambiers.

Reinaldo Marcus Green a condensé leurs riches carrières dans un biopic. Le réalisateur a pu s’identifier à cette histoire, car son père avait conçu un projet similaire: il voulait sortir son fils de la misère, via le baseball. Mais contrairement aux soeurs Williams, Green n’a jamais rejoint l’élite de son sport. Par contre, il s’est épanoui dans le milieu du cinéma. En 2019, la maison de production Warner Bros l’a donc mis en rapport avec Will Smith, le coproducteur qui allait se glisser dans la peau de King Richard. Avec le soutien de Venus et Serena, qui ont joué leur rôle d’ executive producers et ont contribué à la mise en forme du script.

Étonnamment, Green et Smith n’ont pas parlé au père Richard lui-même. En 2016, celui-ci a été victime de deux attaques qui ont provoqué des dégâts neurologiques irréversibles et l’ont ensuite fait sombrer dans la démence. Il assiste encore de temps à autre à un entraînement de ses filles, comme le montre une séquence Instagram de Venus, postée en été. Mais il n’est plus apparu en public depuis des années.

Will Smith (53 ans), qui s’est laissé pousser une barbe drue et a avalé un sacré paquets de muffins pour prendre dix kilos, est fantastique dans le rôle, d’après les premiers commentaires. Saniyya Sidney et Demi Singleton, les jeunes actrices qui tiennent le rôle des joueuses, n’ont pas ménagé leur peine non plus: pendant six mois, elles ont suivi des cours de tennis quatre fois par semaine afin de perfectionner leur technique.

Le résultat est un film agréable, qui gomme toutefois les côtés les plus durs de l’histoire, comme la sévérité extrême et l’arrogance de Richard. À voir le succès de King Richard aux États-Unis, le biopic va certainement être un succès au box-office aussi. Il pourrait même être récompensé par un Oscar: les connaisseurs sont sûrs que Will Smith va obtenir une troisième nomination. En Belgique, le film sort en salles le 1er décembre.

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