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Trop chaud pour jouer à l’Open d’Australie?

« On n’est pas des robots », a lancé Alizé Cornet, passée « près du malaise » vendredi dans la canicule de Melbourne lors de sa défaite face à Élise Mertens.

Alors que la température atteignait 40 degrés, Cornet a été obligée de s’allonger sur le court au début du deuxième set, puis de demander un temps mort médical alors que le score était de 7-5, 2-1 pour sa rivale. « C’est le coup de chaud typique. J’ai commencé à me sentir très mal, à avoir la tête qui tourne et des frissons partout dans le corps. Je sentais que si je continuais sur le même rythme j’avais de grandes chances de faire un vrai malaise. J’ai tout de suite appelé les kinés et grâce à leurs soins j’ai pu me sentir un peu mieux et finir le match », a raconté la Niçoise, qui réclame un changement du règlement.

Alors que la température atteignait 40 degrés, Cornet a été obligée de s'allonger sur le court au début du deuxième set, puis de demander un temps mort médical.
Alors que la température atteignait 40 degrés, Cornet a été obligée de s’allonger sur le court au début du deuxième set, puis de demander un temps mort médical.© BELGA

« Personne n’a envie de vivre ce qu’on a vécu sur les courts ces deux derniers jours. On a envie que la règle change. Je comprends qu’ils (les organisateurs) aient envie de lancer les matches quoi qu’il arrive. C’est du business. Faut que ça roule et faut que ça tourne. Mais à un moment donné on n’est pas des robots, on n’est pas des pions qu’on met sur le court », a-t-elle estimé. « On pousse nos limites super loin. Parfois le corps ne peut pas absorber toute cette chaleur. Au retour de service, quand je baissais la tête, j’avais l’impression d’être dans un four ».

Conditions étaient « limite » à cause de la chaleur

Cornet a repris à son compte une expression employée la veille par son compatriote Julien Benneteau: « Je suis d’accord, ils nous envoient un peu à l’abattoir. J’ai l’impression qu’ils attendent qu’il y ait un drame pour changer (la règle), un drame qui peut survenir à n’importe quel moment dans ces conditions. Il faudrait peut-être une coalition de joueurs et qu’on dise qu’on boycotte, qu’on n’y va pas. Notre santé n’est pas prise en compte », a-t-elle dit.

La veille, c’était le Serbe Novak Djokovic qui avait estimé que les conditions de jeu étaient « limite » lors de sa victoire contre le Français Gaël Monfils. La température s’approchait alors des 40 degrés. « Les gens diront qu’à ce niveau, en tant que professionnel, on doit être en forme. C’est le début de la saison. On s’entraîne dur pour être en mesure de supporter ce genre de conditions, pour être dur », avait déclaré le joueur. « Mais je pense qu’il y a une limite entre être en forme et mettre sa santé en danger. C’était juste à la limite. »

« Certains jours, le superviseur du tournoi devrait reconnaître qu’il faut laisser aux joueurs quelques heures pour que (la température) baisse. Je sais qu’il y a la question des billets. Si les matchs n’ont pas lieu, les gens ne seront pas contents. Nous faisons partie d’une industrie. Notre sport est devenu une industrie, comme la plupart des autres sports. C’est plus du business que du sport. Parfois, ça me préoccupe, je n’aime pas ça, en tant que personne qui a commencé à jouer, et qui continue à le faire, pour le fait de jouer. Bien sûr, nous avons beaucoup de chance d’être très bien rétribués. En même temps, le plus important, c’est notre santé, après l’âge de 30 ou 35 ans » concluait Novak Djokovic.

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