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Stephens/Keys, la nouvelle vague américaine

Le tennis féminin américain peut envisager sereinement l’avenir: avec l’émergence de Sloane Stephens, lauréate à 24 ans de l’US Open, et sa compatriote battue en finale Madison Keys, 22 ans, la relève des soeurs Williams, 35 et 37 ans, semble assurée.

Pour la troisième fois en moins de douze mois, le classement WTA aura lundi une nouvelle N.1 mondiale: l’Espagnole Garbine Muguruza va succéder à la Tchèque Karolina Pliskova, restée au sommet pendant huit semaines après en avoir chassé l’Allemande Angelique Kerber.

Aucune de ces trois joueuses n’a brillé à Flushing Meadows à l’image de Kerber, tenante du titre tombée dès le 1er tour et qui va plonger au classement (14e).

Tout un symbole, Pliskova a mordu la poussière et perdu sa première place mondiale lors de sa défaite en quarts de finale face à CoCo Vandeweghe.

La Californienne est l’une des quatre Américaines qui ont monopolisé le dernier carré du dernier tournoi du Grand Chelem de l’année, une première depuis 1981 à New York.

Si Vandeweghe n’a pas pesé lourd en demi-finale face à Keys (6-1, 6-2), elle incarne cette nouvelle vague de joueuses âgées entre 22 et 25 ans qui ont été blessées ou ont tardé à prendre leurs marques sur le circuit, avant de vivre un été 2017 plein de promesses.

– Des SMS sur son canapé –

Il y a encore quelques semaines, Stephens se déplaçait avec des béquilles et ne pouvait pas poser son pied gauche opéré fin janvier pour consolider une fracture de fatigue.

Elle avait sombré à la 957e place mondiale et suivait sur son canapé l’Open d’Australie en échangeant des SMS avec sa grande amie Madison Keys, privée elle aussi du rendez-vous de Melbourne sur blessure à un poignet.

La Floridienne appartient désormais au cercle fermé des joueuses sacrées en Grand Chelem et va grimper à la 17e place mondiale: « Quand on a un titre majeur à côté de son nom, les choses changent, je ne sais pas si j’ai percé, si je perce ou si je suis en train de percer, mais je suis à jamais une lauréate de l’US Open », a-t-elle rappelé.

« Je ne sais pas comme je vais faire pour faire mieux, en matière de come-back, il n’y a sans doute pas mieux », a souri la première Américaine ne portant pas le patronyme des Williams sacrée à l’US Open depuis Linday Davenport en 1998.

Stevens (16e mondiale lundi), Keys (12e), et Vandeweghe (16e) on donné un petit coup de vieux aux soeurs Williams, leurs modèles.

L’aînée, Venus, a réalisé à 37 ans une saison impressionnante avec deux finales en Grand Chelem (Australie, Wimbledon) et un retour dans le top 5 mondial pour la première fois depuis 2012.

Sa cadette Serena qui vient de mettre au monde son premier enfant, espère à 35 ans être opérationnelle pour l’Open d’Australie en janvier pour ajouter un 24e titre majeur à sa collection.

– La prodige Gauff –

Son absence soudaine a complétement changé la donne pour ses principales rivales et décomplexé les « baby-Williams », Stephens et Keys.

« La patronne n’est plus là et personne n’était préparée à ce qu’elle disparaisse du jour au lendemain », observe son entraîneur, le Français Patrick Mouratoglou.

Pour lui, « l’émergence des jeunes Américaines n’est pas une surprise, il fallait juste qu’ellent arrivent à maturité, elles ont des qualités énormes ».

Alors que Muguruza, Pliskova ou encore la Roumaine Simona Halep peuvent rêver de s’installer dans le trône de N.1 mondiale, Mouratoglou parie, lui, sur Keys et Stephens.

« Les vraies patronnes c’est plus elles que d’autres. Quand Serena va revenir, la saison prochaine va être particulièrement intéressante », a-t-il prévenu.

La nouvelle vague américaine a déjà fait des émules: les juniors américaines ont remporté Roland Garros et Wimbledon avec deux joueuses différentes, en attendant la finale de l’US Open dimanche entre Cori Gauff, prodige de… 13 ans et une autre Américaine, Amanda Anisimova.

« Le tennis américain va vraiment très bien », a insisté Keys qui peut finir 2017 en offrant aux Etats-Unis en novembre la Fed Cup face au Belarus pour la première fois depuis 2000.

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