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Le retour de Federer en cinq questions

Le Suisse va faire son grand retour à la compétition à Doha ce mercredi. On n’avait plus revu l’Helvète sur un terrain depuis son élimination en demi-finale de l’Australian Open 2020.

Une blessure au genou et la crise sanitaire ont éloigné des projecteurs l’homme aux vingt majeurs. Le monde de la petite balle jaune attend impatiemment le retour du prodige, toujours motivé mais surtout passionné. Que peut-on donc attendre du meilleur ennemi de Nadal ?

Une trop longue absence ?

Le tennis est un sport où la confiance et les séries de victoires règnent. Pour cela, il faut du rythme. Federer en manque cruellement. Absent du circuit depuis janvier 2020, le Bâlois n’a jamais passé autant de temps à la maison dans sa longue et fructueuse carrière. Pas de quoi non plus affoler les fervents supporters de RF. Lors de sa dernière longue période d’inactivité, après Wimbledon 2016, beaucoup l’envoyaient déjà à la retraite, à « seulement » 35 ans. Il n’en sera rien. Le Suisse revient plus fort que jamais en Australie et remporte son tant attendu 18ème tournoi du Grand Chelem lors d’une finale épique face à Rafael Nadal. Quelques semaines plus tard, il remporte le Sunshine Double (victoires aux Masters 1000 d’Indian Wells et Miami). Pour couronner le tout, il soulève son huitième Wimbledon avant de défendre son titre en Australie l’année d’après. Une longue pause qui a finalement fait plus de bien que de mal au mari de Mirka.

A-t-il encore des cordes à son arc, à l’aube de ses 40 ans ?

Au grand désarroi de ses plus grands fans, personne n’est éternel. Pas même l’horloge suisse. L’homme fêtera ses 40 ans durant les JO de Tokyo (son dernier grand objectif ?), un âge conséquent dans ce sport épuisant. Si son retour se passe bien et qu’il parvient à se battre pour gagner, le Suisse prolongera peut-être son séjour sur le circuit en 2022. En revanche, il n’est pas impensable que Sa Majesté tirera sa révérence cette année s’il remarque que son heure est passée.

Encore performant en Grand Chelem ?

Federer sait qu’il a très peu de chances de soulever pour la deuxième fois la Coupe des Mousquetaires sur le sol parisien. La faute à un Rafael Nadal imprenable et à un jeu peu adapté à la lenteur de la terre battue. Son grand objectif a neuf lettres : Wimbledon. Le Bâlois est dans son jardin à Londres, et malgré des défaites décevantes et frustrantes en finale (on se souvient de ses balles de match en finale face à Djokovic en 2019), il est toujours redoutable sur gazon. Il faudra voir cet été s’il parvient encore à être performant sur une quatorzaine, au meilleur des cinq sets. L’une de ses plus grandes motivations, mis à part les Jeux, est de remporter un 21ème titre majeur. Il reprendrait ainsi l’avantage sur Nadal (20 GC) et creuserait l’écart sur un Djokovic nettement plus jeune (18 GC). Le Suisse veut être le GOAT et pour y parvenir, il doit être seul détenteur du plus grand nombre de majeurs gagnés.

Quelle motivation sans public ?

Qu’il joue à Bâle ou au fin fond de fin fond de l’Asie, Federer sera favori et aura le public acquis à sa cause. Le détenteur du record d’audience dans un match de tennis a l’habitude d’être soutenu et porté par ses fans (Ndlr : lors d’une exhibition face à Zverev, 42 000 Mexicains sont venus l’applaudir en novembre 2019). Il sera intéressant de voir si les rencontres sans spectateurs auront un impact négatif sur lui. Le Suisse s’en est sorti grâce à la foule à plus d’une reprise. Sans aller bien loin, on se souvient de son match face à Tennys Sandgren dans la Rod Laver Arena où l’Helvète sauve sept balles de match avant de rejoindre le dernier carré. Si les supporters sont acquis à sa cause, ils mettent une pression indirecte sur le rival qui se sent seul au monde. De quoi vous déstabiliser, sauf si vous vous appelez Novak Djokovic.

Federer prêt à jouer, coûte que coûte ?

La réponse est non. S’il était physiquement prêt à disputer le dernier Open d’Australie, les deux semaines préalables de quarantaine auront eu raison de lui. Mari et père de quatre enfants, l’homme de 39 ans ne veut plus quitter trop longtemps son domicile familial. Vu les temps qui courent, il n’est pas impossible qu’on lui exige de nouvelles quarantaines avant l’entame de tel ou tel tournoi. Si la gestion de la crise sanitaire en Europe venait à s’endurcir comme c’est le cas en Australie, il est peu probable que le Suisse soit disposé à se séparer de sa famille pendant plusieurs semaines.

Le niveau tennistique du Suisse est un mystère, qui commencera à se dévoiler dès ce mercredi. Seule certitude, la motivation est toujours intacte. Pour la plus grande joie de ses nombreux supporters.

Par Mariano Spitzer (st.)

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