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« La Coupe Davis est tout en haut de ma liste. Je veux la gagner »

Nick Kyrgios, le n°1 australien, est un spectacle à lui tout seul lorsqu’il monte sur un court de tennis. Portrait d’un Special K que la Belgique devra terrasser au Palais 12 de Brussels Expo si elle veut disputer à nouveau la finale.

Il a l’allure d’une rock star, multiplie les frasques plus farfelues les unes que les autres, mais il sait jouer au tennis… Nick Kyrgios (ATP 17), 1,93 m sous la toise et 85 kg sur la balance, est l’homme que l’équipe belge de Coupe Davis devra terrasser, du 15 au 17 septembre, sur la terre battue du Palais 12 de Brussels Expo, si elle désire atteindre la finale pour la deuxième fois de son histoire.

Fils d’un Grec-Australien, patron d’une entreprise de peinture, et d’une Malaisienne ingénieure informaticienne, Nicholas Hilmy Kyrgios, de son vrai nom, est en effet la nouvelle star du tennis australien. Révélé aux yeux du monde entier à l’été 2014 par une accession en quart de finale à Wimbledon après une victoire contre Rafael Nadal, le droitier de Canberra, âgé de 22 ans, est un sacré personnage. Un Special K, comme l’on dit, sans jeu de mots.

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Ancien n°1 junior et déjà vainqueur de trois titres sur le circuit ATP – tous conquis en 2016 – Nick Kyrgios est un spectacle à lui tout seul lorsqu’il monte sur un court de tennis. Avec ses bras de pieuvre, son service de plomb et son insolente décontraction, l’Australien est capable de sortir les coups de raquette les plus incroyables – il adore frapper la balle entre ses jambes, face ou dos au filet – et d’afficher en même temps les comportements les plus détestables.

« Ce n’est pas quelqu’un dont je suis spécialement fan, mais il faut reconnaître que ce sont des joueurs comme lui qui font vendre des tickets et se déplacer les foules », a d’ailleurs confié Steve Darcis à son sujet lors du dernier Australian Open, où il avait failli le rencontrer au troisième tour. « Je pense que les gens prennent nettement plus de plaisir à venir voir un Nick Kyrgios que quelqu’un d’incolore, qui ne dégage aucune émotion. »

Au rayon des écarts de conduite les plus célèbres du jeune Australien, on citera son dérapage verbal dans son match contre le Suisse Stan Wawrinka au tournoi ATP Masters 1000 de Montréal, en août 2016. « Kokkinakis (NdlR : son compatriote) a b… ta copine mec, désolé de te le dire », lui avait-il lancé lors d’un changement de côté. Cela lui avait coûté 25.000 dollars d’amende et une suspension de 28 jours avec sursis. Ou encore sa démobilisation peu glorieuse contre l’Allemand Misha Zverev – le frère aîné d’Alexander – deux mois plus tard au tournoi ATP Masters 1000 de Shanghai, qui lui avait valu huit semaines de suspension et la recommandation de consulter un psychologue.

L'équipe australienne de Coupe Davis
L’équipe australienne de Coupe Davis© ISOPIX

Nick Kyrgios ne s’en cache d’ailleurs pas, le tennis n’est pas toute sa vie. Il préfère de loin le basket-ball, mais ce sont ses parents qui l’ont poussé vers la petite balle jaune. « Ils ont sûrement pensé que ce serait plus simple au tennis. J’aimais vraiment plus le basket. Je pourrais y jouer toute la journée », a confié le droitier de Canberra, grand fan des Boston Celtics et de Kevin Garnett et Russell Westbrook. « Je ne connais pas la durée de ma carrière, mais Dieu, aide-moi si je joue toujours au tennis à 30 ans. Il y a tellement d’autres choses dans ce monde… », a-t-il ajouté.

Imprévisible. Tel est sans doute le terme qui caractérise le mieux Nick Kyrgios. Il l’a encore prouvé de manière éclatante ces dernières semaines. Faisant fi de ses problèmes à la hanche gauche et de ses déboires sentimentaux, l’enfant terrible du tennis australien se hissa jusqu’en finale au tournoi ATP Masters 1000 de Cincinnati, en battant au passage David Goffin (ATP 14) et Rafael Nadal (ATP 1). Et dix jours plus tard, il s’inclinait au premier tour à l’US Open contre son compatriote John Millman (ATP 235) dans un match où il se blessa à l’épaule.

« C’est l’histoire de ma carrière. J’aurai de bonnes semaines et de mauvaises semaines. Ce sont les montagnes russes. Je ne suis pas assez investi dans mon sport, Il y a des joueurs qui sont plus sérieux, qui veulent progresser et moi, je ne suis pas comme ça. À Cincinnati, j’allais jouer au basket deux heures par jour. J’allais manger des glaces et des milk-shakes tous les jours. À l’US Open, j’étais plus sérieux et je me blesse à l’épaule. Je n’arrête pas de décevoir les gens… », soupira-t-il. Avant d’ajouter, « la Coupe Davis est une de mes priorités de l’année. Je l’ai placée tout en haut de ma liste. C’est mon objectif de la gagner. »

Bref, de la manière dont il se comportera dans l’enceinte du Palais 12 de Brussels Expo pourrait fort bien dépendre l’issue de cette excitante demi-finale.

Serge Fayat

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