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« Kim Clijsters est ma partenaire de double préférée »

À la découverte d’Elise Mertens, la nouvelle étoile montante du tennis belge, qui disputera à partir du dimanche 28 mai son tout premier Roland Garros dans la cour des grandes.

Elle est la nouvelle étoile montante du tennis belge. Elise Mertens, 21 ans, originaire de Hamont, est en train de crever l’écran sur le circuit WTA. Lauréate de son premier titre au tournoi de Hobart, héroïne du retour de l’équipe belge dans le Groupe Mondial I de la Fed Cup à la suite d’une victoire contre la Russie, et encore finaliste à Istanbul, la jeune Limbourgeoise a gagné 70 places depuis le début de l’année pour se hisser aux portes du Top 50. Nouvelle n°1 belge, elle s’apprête à disputer à Roland Garros son deuxième tournoi du Grand Chelem en simple et son tout premier en tant que qualifiée directe pour le tableau final.

« C’est une étape qui compte dans une carrière », a confié la native de Louvain. « Nous travaillons toutes pour vivre ces matchs sur les tournois les plus importants du circuit. Je serai encore plus motivée. J’adore jouer sur la terre battue. Parfois, je dis que ma surface préférée est le dur. Parfois, je préfère la terre battue. À mon avis, je me sens à l’aise partout », sourit-elle. « Ce qui est très intéressant, c’est que je suis devenue n°1 belge parce que mon classement grimpe, pas parce que celui de Yanina (NdlR : Wickmayer) ou de Kirsten (NdlR : Flipkens) s’est effondré. C’est avant tout le résultat de mon travail. »

Grâce à sa soeur, pilote de ligne pour KLM

Fille d’un papa fabricant de chaises d’églises et d’une maman institutrice primaire, Elise Mertens a pris sa première raquette en main dès l’âge de 4 ans. C’est sa grande soeur Lauren, aujourd’hui pilote de ligne pour la compagnie aérienne KLM, qui l’a amenée sur les terrains du Tennisclub Hamont, situés à un lob lifté du domicile familial. « Dès les premières frappes, j’ai su qu’elle serait une bonne joueuse », a d’ailleurs confié Johan Brouwers, son premier entraîneur. « Elle remettait toutes les balles au bon endroit, en faisant plus ou moins les bons gestes. Et puis, c’était une bête d’entraînement. Elle n’en avait jamais assez. »

Passionnée, la jeune Elise a usé ses cordages et ses semelles sur la terre battue du club limbourgeois pour gravir progressivement les échelons. Et il y a trois ans, elle a intégré l’académie de Kim Clijsters, son idole, à Bree, afin de peaufiner ses gammes et de réussir le grand saut sur le circuit WTA.

« Mes parents sont des gens simples. Ils ne m’ont jamais mis la moindre pression. », raconta-t-elle. « Lorsque j’étais petite, je regardais toujours les matches de Kim à la télévision. Je voulais devenir comme elle. Le fait de me retrouver à ses côtés au palmarès du tournoi WTA de Hobart m’a procuré une sensation tout particulière. J’ai une très bonne relation avec elle. Je la croise parfois au club et elle m’envoie régulièrement des messages d’encouragement par WhatsApp. C’est sympa. Elle est ma partenaire de double rêvée, mais évidemment, elle a trois enfants dont elle doit s’occuper », sourit-elle.

Coachée par… son petit ami, Robbe Ceyssens

Beaucoup de joueuses sont, ou ont été, entraînées ou coachées par leurs parents sur le circuit WTA. Il suffit de penser aux soeurs Serena et Venus Williams, à Maria Sharapova, Martina Hingis, Jennifer Capriati, Marion Bartoli ou encore à Caroline Wozniacki et Elena Vesnina. Elise Mertens, elle, présente une autre particularité. La droitière de Hamont est, en effet, coachée par… son petit ami, Robbe Ceyssens. Et le moins que l’on puisse dire est que cette relation s’est révélée fructueuse.

« Nous nous sommes connus au club de tennis de Hamont lorsque nous étions enfants. Ensuite, nous nous sommes perdus de vue », expliqua-t-elle. « Nous nous sommes retrouvés par hasard dix ans plus tard, toujours au club. Nous sommes sortis ensemble et depuis l’été dernier, nous avons également décidé de travailler également ensemble. Avec Robbe, j’ai donc fait d’une pierre deux coups ! », sourit-elle. « Nous avons évidemment pris un risque, mais pour l’instant, les choses se passent très bien. Mieux même que nous l’avions imaginé. Nous formons une bonne équipe et nous pouvons parfaitement séparer tennis et vie privée. Robbe me fait parfois sacrément suer à l’entraînement, mais cela ne me dérange pas. Il est aussi très calme. J’espère que nous pourrons encore longtemps continuer ensemble… »

Une passion pour les animaux

Elise Mertens s’était fixé comme objectif d’intégrer le Top 100 en 2017. Aujourd’hui, la droitière de Hamont, a déjà largement fait mieux. Comment envisage-t-elle dès lors la suite ? S’il faut en croire Kim Clijsters, elle est promise à un bel avenir. « Elise ne pratique pas le tennis le plus étincelant, mais elle est très solide et très avide d’apprendre », a confié l’ancienne n°1 mondiale. « C’est une bonne base pour avancer. Elle sait également, désormais, qu’elle peut battre de très bonnes joueuses. Son style se situe entre celui de Kirsten Flipkens et de Yanina Wickmayer. Elle a clairement le niveau pour figurer au sein du Top 50 et réaliser une belle carrière. »

Elise Mertens, en tout cas, ne se prend pas la tête. Sa réaction après son premier titre décroché à Hobart, début janvier, en dit suffisamment à son sujet. La Limbourgeoise aurait pu se laisser emporter par un tourbillon d’émotions, mais elle a gardé les pieds bien sur terre. Son seul cadeau : un… canari. « J’adore les animaux. J’en ai une trentaine à la maison. Quatre chiens, des canards, des poules, des faisans, des hérons et des oiseaux », sourit-elle. « Il est clair que beaucoup de choses ont changé ces derniers mois, mais je ne m’emballe pas. Je prends l’un match après l’autre. Il faut se battre sur chaque point dès le début dans les tournois WTA. Pour l’instant, cela me réussit bien, mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je dois jouer plus vers l’avant, améliorer mon service, vu que je suis assez grande, ainsi que mon retour. Tout cela est en tout cas très excitant », conclut-elle.

Par Serge Fayat.

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