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Historique: Rafael Nadal s’offre son 14e Roland-Garros, son 22e Grand Chelem mais n’annonce pas encore sa retraite

En finale, l’Espagnol n’a pas tremblé contre le jeune Casper Ruud, novice à ce stade de l’épreuve. Il s’est facilement imposé en trois sets. Nadal possède désormais deux victoire en Grand Chelem de plus que ses deux rivaux Novak Djokovic et Roger Federer.

Rafael Nadal, invaincu en finale de Roland-Garros, est rentré encore un peu plus dans la légende du tennis et des Internationaux de France, en remportant dimanche une 14e fois le rendez-vous parisien: 6-3, 6-3 et 6-0 en 2h18 minutes.

Le Majorquin, 5e mondial, a écarté le jeune Norvégien de 23 ans, Casper Ruud, 8e au classement ATP, en finale pour accrocher aussi à son palmarès un 22e tournoi du Grand Chelem (un record), lui qui a déjà remporté l’Open d’Australie en janvier. Il laisse Novak Djokovic (qu’il a écarté en quarts de finale en quatre sets à Paris en 4h12 dans un match programmé tardivement et prolongé jusqu’à 1h16 du matin) et Roger Federer, 20 titres chacun, à deux longueurs désormais. Si le premier set tombe dans l’escarcelle de Nadal en 48 minutes (6-3), l’Espagnol, mené 1-3 dans le deuxième, aligne ensuite cinq jeux d’affilée pour boucler la manche sur le même score et dans pratiquement le même laps de temps (52 minutes). Le Norvégien craquait complètement dans le dernier set (6-0 en 30 minutes) pour laisser Rafael Nadal aligner 11 jeux d’affilée et à son bonheur.

Casper Ruud compte 8 titres à son palmarès, dont sept sur terre battue. Il s’entraîne à l’académie de son adversaire aux Baléares et les deux hommes ne s’étaient jamais affrontés encore sur le circuit.

A 36 ans, Rafael Nadal affiche un ahurissant bilan sur terre battue de 473 victoires pour 46 défaites soit 91% de réussite et même 112 victoires pour 3 défaites à Roland-Garros soit 97% de réussite. A 36 ans et 2 jours, il est aussi devenu le joueur le plus âgé à remporter Roland-Garros. Son palmarès à la Porte d’Auteuil est unique avec des victoires en 2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2017, 2018, 2019 et 2020

Roland-Garros: Nadal insatiable, increvable, imbattable

Les années passent, les blessures se multiplient, les douleurs s’amplifient, mais à Roland-Garros Rafael Nadal reste Rafael Nadal: deux jours après avoir fêté ses 36 ans, l’Espagnol a repoussé les limites statistiques en décrochant son 14e titre sur la terre battue parisienne, son 22e trophée du Grand Chelem.

« Je n’ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Je n’aurais jamais pensé être compétitif à 36 ans, ni même (il y a quelques mois) être en mesure de jouer ici une fois de plus », a déclaré Nadal en référence à son pied gauche douloureux après avoir battu le Norvégien Casper Ruud 6-3, 6-3, 6-0.

« Je ne sais pas ce qui va se passer dans l’avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible », a-t-il promis à la foule. Des mots qui ont déclenché une ovation.

Oubliée la défaite en demi-finales l’an dernier ! À tout seigneur tout honneur, c’est sous les yeux du roi d’Espagne Felipe VI que le maître de la terre battue a reçu sa 14e Coupe des Mousquetaires en son royaume du court Philippe-Chatrier.

Corps peu fiable

Malgré un corps désormais peu fiable (sa douleur chronique au pied gauche peut à tout moment se réveiller et lui coûter le match), le N.5 mondial a traversé cette année un tableau particulièrement relevé et exténuant avec notamment un 8e de finale de cinq sets et 4h21 contre Félix Auger-Aliassime, puis un quart de quatre sets et 4h12 contre Novak Djokovic et une demie de 3h13 pour… même pas deux sets contre Alexander Zverev qui a abandonné sur une terrible blessure à la cheville droite.

Dimanche, dès l’échauffement, le public a annoncé la couleur avec des « Rafa! Rafa! ». Puis dès les premiers échanges, ce sont les joueurs qui ont dévoilé leurs cartes: comme prévu, ce serait bien un match de bûcherons entre deux spécialistes de la terre battue.

Mais dans ce domaine, le monde du tennis n’a jamais rien vu de mieux que le phénomène Nadal: 473 victoires pour 46 défaites soit 91% de réussite et même 112 victoires pour 3 défaites à Roland-Garros soit 97,5% de réussite.

Ruud, qui jouait sa toute première finale de Grand Chelem, qui plus est face à son idole, n’a pas réussi à pousser Nadal dans ses limites physiques entraperçues durant la demie avortée contre Zverev.

Reviendra-t-il ?

De temps à autre, il a réussi des exploits (16 coups gagnants contre 37 pour Nadal) qui, conjugués à quelques fautes directes de Nadal (18 contre 26 pour Ruud), lui ont permis de ne pas sombrer.

Mais l’Espagnol était venu chercher le trophée: il a mis une main sur la Coupe au premier set, l’a agrippée au deuxième et l’a soulevée au troisième. Il n’y avait rien à faire pour le Norvégien. Pour preuve ce 11 jeux à 0 infligé par l’Espagnol qui était mené 3-1 dans le deuxième set et n’a plus laissé le moindre jeu à Ruud jusqu’à la fin.

Après l’inimaginable titre en Australie où il s’était imposé en janvier après six mois d’arrêt pour soigner son pied puis un covid, Nadal a réalisé l’improbable à Roland-Garros en s’imposant malgré une préparation d’autant plus réduite à sa portion congrue que la douleur au pied l’a empêché de dépasser les 8e de finale à Rome, le seul tournoi sur terre joué avant de venir à Paris.

« C’est fou ce qui m’arrive cette année. Sans ma famille et mes proches, j’aurais déjà pris ma retraite », a-t-il reconnu.

La joie qui illuminait son visage en soulevant la Coupe des Mousquetaires cachait d’ailleurs mal une question de plus en plus lancinante: désormais ouvertement en bagarre avec son corps, Rafa reviendra-t-il à Roland-Garros ? Le reverra-t-on même en tournoi ?

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