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Federer est-il déjà le super favori pour Wimbledon ?

Maxime Defays Journaliste

Après sa victoire impressionnante et expéditive en finale du tournoi de Halle, le Suisse semble plus que jamais favori pour remporter les lauriers londoniens. Qui va pouvoir arrêter le septuple vainqueur de l’épreuve, qui débute ce lundi ?

Le 16 mai dernier, Roger Federer annonçait par communiqué qu’il ferait l’impasse sur Roland-Garros (où il avait, il est vrai, peu de chances de s’imposer), afin de bien préparer sa deuxième partie de saison, sur des surfaces qu’il affectionne plus que la terre battue, Wimbledon et l’US Open en tête.

« Je travaille dur depuis un mois, mais en vue de jouer encore de longues années sur le circuit, je crois qu’il est préférable de ne pas participer à la saison sur terre battue et de me préparer pour l’herbe et le dur », avait-il déclaré sur son site Internet.

Et on peut le comprendre. Après un début de saison 2017 tout à fait exceptionnel, où le Bâlois de 35 ans remporte successivement l’Open d’Australie (pour la 6e fois de sa carrière), Indian Wells, contre son compatriote Stan Wawrinka, puis Miami face à Nadal, « Rodgeur » avait bien droit à un peu de repos avant d’attaquer la période des tournois sur gazon.

Pour son retour, Roger Federer avait pointé dans son calendrier, pour commencer, le tournoi de Stuttgart (qui se jouait encore il y a trois ans sur terre battue), mais le manque de rythme aura eu raison de sa défaite, surprise tout de même, dès son entrée dans la compétition, face à Tommy Haas.

Mais ce revers n’a pas pour autant découragé le Suisse. Bien au contraire. Engagé une semaine plus tard à Halle, son véritable « jardin », Roger Federer offre un véritable récital et s’adjuge le tournoi allemand pour la 9e fois de sa carrière, aux dépends, cette fois, du malheureux Alexander Zverev. Déjà finaliste l’année dernière, la jeune promesse du tennis mondial (20 ans à peine) a été complètement balayée par le maître des lieux, 6-1 6-3 en moins d’une heure de jeu. « Ce que tu fais sur un court de tennis, on ne le verra plus jamais. C’est toujours un plaisir de te voir jouer. Mais aujourd’hui, tu aurais pu être plus sympa avec moi ! », avait déclaré, très fair-play, le jeune joueur allemand, prouvant bien que les performances réalisées par le Suisse, pas uniquement lors de cette finale, sont impressionnantes, surtout en regard de son âge.

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Roger, seul contre tous à Londres ?

Le choix de faire l’impasse sur plusieurs tournois de terre battue aura donc, pour l’instant, porté ses fruits. Mais attention, aussi, à l’excès de confiance, que son expérience aura tôt fait de calmer. Dans la foulée de sa victoire en Allemagne, et bien que favori pour le tournoi londonien, il est resté tempéré, et n’a pas versé dans l’euphorie: « J’ai super bien joué, je me suis senti bien dès le début. C’était de loin mon meilleur match de la semaine. Après ma longue pause, les sensations sont excellentes, le plaisir de jouer est revenu et je suis en forme pour Wimbledon. J’espère maintenant que je vais rester en bonne santé dans cette deuxième partie de saison et on verra quel sera le résultat ».

Qui va bien pouvoir venir ennuyer le Suisse dans la conquête de son 8e Wimbledon, son 19e titre de Grand Chelem ? La glorieuse incertitude du sport sera toujours au rendez-vous bien sûr, mais le Suisse a démontré une telle maîtrise à Halle que ses concurrents vont devoir puiser dans leurs ressources pour arriver à le détrôner. Mais les prétendants sont tout de même nombreux. Petit tour d’horizon.

Après avoir connu un début de saison plus compliqué sur dur, où il s’est notamment incliné 3 fois en finale, Rafael Nadal a pratiquement tout raflé sur terre battue, en remportant les tournois de Monte-Carlo, de Barcelone, de Madrid, mais surtout Roland Garros. C’est donc en pleine confiance que le Majorquin va entamer cette quinzaine, après avoir déclaré forfait au Queen’s pour être en pleine forme avant d’aborder Londres. Le « hic », c’est que l’Espagnol n’a plus disputé un seul match sur gazon depuis… deux ans. Le double vainqueur de l’épreuve s’est tout de même entraîné sur herbe, chez lui, à Majorque.

De son côté, le numéro 1 mondial Andy Murray, ne respire pas la confiance suite à son élimination au premier tour du tournoi du Queen’s, après pourtant une belle demi-finale à Paris. Après un debut de saison plutôt terne, on pensait l’Ecossais revenu dans le coup, mais sa participation à Wimbledon est peut-être même compromise, suite à son retrait d’un match d’exhibition cette semaine. En cause: une hanche douloureuse. Le public anglais va-t-il devoir se passer de son chouchou, tenant du titre de l’épreuve ?

Federer est-il déjà le super favori pour Wimbledon ?
© Reuters

Novak Djokovic, en manque de confiance mais surtout de résultats lors de cette première partie de saison, n’affiche plus la même sérénité qu’auparavant, et a, pour la première fois depuis 2010, décidé de disputer un tournoi entre Roland-Garros (éliminé en quarts cette année) et Wimbledon, épreuve qu’il a remportée à 3 reprises. Il est cette semaine en lice à Eastbourne, dans le sud de l’Angleterre. « Ces dernières années, j’ai eu la chance de connaitre beaucoup de succès pendant la première moitié de saison. C’est pour ça que je n’éprouvais pas spécialement le besoin de jouer sur gazon avant Wimbledon. Puis la transition entre Roland-Garros et Wimbledon était plus courte, seulement deux semaines », a déclaré le Serbe, prouvant bien qu’il en recherche de confiance, de rythme et de succès avant Londres.

Milos Raonic, finaliste l’année dernière face à Murray, a lui aussi été éliminé dès le premier tour du tournoi du Queen’s, et n’aborde donc pas la quinzaine londonienne dans les meilleures conditions, bien qu’il reste sur deux victoires consécutives face à « Rodgeur ». Le Canadien, mené 2 sets à 1 en demi-finale l’année dernière à Wimbledon, avait réussi à surprendre le Suisse, pour l’emporter en 5 sets rejoindre la finale.

Alexander Zverev, finaliste donc à Halle et vainqueur du tournoi de Rome, semble en pleine phase ascendante, mais n’a pour l’instant jamais réussi à se hisser au-delà du troisième tour dans un Grand Chelem.

Feliciano Lopez, vainqueur du Queen’s, est pour l’instant en forme, et a quand même disposé de Wawrinka, Chardy, Dimitrov, Berdych et Cilic pour s’adjuger le tournoi. À surveiller.

Reste à voir aussi si le Croate Marin Cilic, finaliste au Queen’s, et régulier à Londres (chaque fois en quarts depuis 2014), va pouvoir lui aussi venir embêter le septuple vainqueur de l’épreuve.

Federer arrive à Londres en tant que tête de série numéro 3 et est également considéré par les bookmakers comme le favori du tournoi, devant Murray, Nadal et Djokovic. Vainqueur pour la dernière fois en 2012 (mais finaliste en 2014 et 2015), le Suisse, actuellement co-détenteur du record de victoires à Wimbledon avec Sampras (7), va-t-il devenir le joueur le plus titré du prestigieux tournoi londonien ? Début des hostilités le 3 juillet.

Avec L’Equipe.

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