© AFP

David Goffin joue pas de rock’n’roll

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Décembre 2014, on rencontre David Goffin pendant une heure et demie. Séance confession intime de celui qui vient d’être élu Come-back kid de l’année par les tennismen professionnels. Après une longue galère, il est revenu sur l’affiche, plus haut que jamais. Il est dans le top 25 mondial, waw !

Entre-temps, il a fait du top 10 sa maison. Mais rien ni personne n’a réussi à changer l’homme. Même pas ce compte en banque qui a explosé. Rien que son parcours au récent Masters, c’est une recette extraordinaire (comme on dirait à un conseil communal) de 1.158.000 dollars. Le cap symbolique des 10 millions d’USD, c’est peut-être / probablement pour 2018. Alors, on repense à ce qu’il nous a raconté il y a trois ans.

« Pourquoi tu montres aussi peu tes émotions sur le court ? »

« J’essaie toujours de rester calme. Dès que je m’énerve, si je montre mes émotions, je deviens moins lucide et je joue moins bien. »

« Tu ne crois pas que les gens préfèrent voir un gars qui se lâche, style McEnroe, Connors ou Nastase ? »

« OK mais je suis d’abord là pour gagner des matches, pas pour amuser le public, pas pour imiter McEnroe ou Monfils. »

Goffin est resté Iceborg 2, copyright Olivier Rochus. Allumer le feu, Ma gueule, Requiem pour un fou, L’idole des jeunes, ce n’est décidément pas son truc. David a l’idée, son idée de la vie publique. On en revient à ses confessions privées, comme celle-ci : « J’adore porter un costume. Si je pouvais, j’en porterais tous les jours. Vous ne me verrez jamais monter sur un court avec des écouteurs ou des tenues bariolées. »

On peut regretter ce côté trop peu bling bling, trop peu touchy, trop peu bad boy. Parce qu’on peut penser que l’extravagance, le sens du spectacle, les réactions déjantées, ça fait aussi partie du tennis. Mais bon, puisqu’il préfère se concentrer sur ses seuls résultats. Là, rien à redire. Top 10 mondial donc, première participation au Masters et directement la finale après des démonstrations contre Nadal et (son idole de toujours) Federer, finale de Coupe Davis. Et peut-être que, sans cette grosse chute fatale à sa cheville, on parlerait peut-être aujourd’hui de lui comme du vainqueur de Roland Garros 2017.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire