© BELGA

« Cette finale, c’est la chance de notre vie »

La Belgique a rendez-vous avec l’histoire contre la Grande-Bretagne emmenée par Andy Murray en finale de la Coupe Davis, du 27 au 29 novembre, sur la terre battue du Flanders Expo de Gand.

La Belgique s’apprête à vivre un moment unique dans son histoire, du 27 au 29 novembre, sur la terre battue du Flanders Expo de Gand qui affichera complet jusqu’aux pigeonniers. Pour la première fois depuis plus d’un siècle – 111 ans exactement – elle se retrouve, en effet, en finale de la Coupe Davis, la plus prestigieuse des épreuves par équipes en tennis, l’équivalent de la Coupe du Monde de football ! David Goffin, Steve Darcis & Cie y défient la Grande-Bretagne emmenée par Andy Murray, champion olympique et actuel n°2 mondial.

« C’est monstrueux ! », raconte Steve Darcis, le héros de la qualification au cinquième match décisif en demi-finale contre l’Argentine, le 20 septembre à Forest National. « Quand je repense qu’il y a deux ans, j’étais en train de me morfondre dans mon salon, passant mon temps à mettre de la glace sur mon épaule en compote sans savoir si je rejouerais un jour. C’est la plus belle victoire de ma carrière ! Parce qu’elle est pour l’équipe. Je suis un privilégié. Peu de joueurs ont la chance de vivre de tels moments… »

Cette accession en finale de la Coupe Davis, c’est l’exploit d’une vie pour les joueurs belges qui ne connaîtront peut-être jamais, contrairement à Kim Clijsters et Justine Henin, l’ivresse d’un triomphe dans un tournoi du Grand Chelem. Pour Steve Darcis, qui a vécu de nombreuses galères dans sa carrière, c’est carrément un rêve de gosse qui se réalise. Le Liégeois, 31 ans, 84e à l’ATP, a toujours vibré pour ce Saladier d’Argent de près de 7 kilos et 33 centimètres de haut issu en… 1899 de l’imagination de Dwight Filley Davis, un étudiant américain de l’université de Harvard.

« J’adore la Coupe Davis ! », confie le droitier de Sprimont. « J’ai toujours rêvé de jouer pour mon pays lorsque j’étais plus jeune. Il y a beaucoup de pression, mais cela me motive terriblement. Et puis, on forme une vraie équipe. Avec David, Ruben (Ndlr : Bemelmans) et les autres, nous sommes très proches, sur le terrain comme en dehors. Le staff est formidable aussi. Massages, drainages, bains de glace, tout le monde est toujours aux petits soins pour moi, même passé minuit, comme contre l’Argentine. Quelle belle récompense ! »

Si David Goffin, 16e mondial, est actuellement le meilleur joueur belge, Steve Darcis est le « Mister Davis Cup ». Le Liégeois, surnommé « Shark » en raison du tatouage en forme de requin qu’il porte sur l’épaule droite, reste ainsi sur 12 victoires sur ses 14 derniers simples à enjeux disputés dans la compétition. Et en battant l’Argentin Federico Delbonis 6-4, 2-6, 7-5, 7-6 (7/3) dans un cinquième match homérique en demi-finale, c’est la quatrième fois consécutive qu’il a apporté le point décisif à la Belgique.

« Steve Darcis, c’est le premier nom que je coche dans ma sélection », glisse d’ailleurs avec un petit sourire Johan Van Herck, le capitaine belge, pas peu fier du parcours de l’équipe. « J’étais content que tout le monde me saute dessus », raconte, pour sa part, le joueur liégeois en référence à la marée noir-jaune-rouge, David Goffin en tête, qui s’était abattue sur lui après son smash victorieux sur la balle de match contre l’Argentine. « Pour tous, c’est énormément d’émotions. Une finale pour un petit pays comme le nôtre, vous imaginez ? »

Cette finale, c’est donc contre la Grande-Bretagne que la Belgique la disputera. Clin d’oeil du destin, en 1904, à l’époque où le tennis se jouait encore avec des raquettes en bois et en long pantalon, les Belges avaient également défié les British Isles pour le titre. William Le Maire De Warzée et Paul De Borman s’étaient inclinés 5-0 sur le gazon de Wimbledon contre les frères Doherty entre autres. Cette fois, c’est à Gand et sur terre battue que l’apothéose a lieu, face aux frères Murray.

« Si Andy Murray a remporté ses deux premiers tournois sur terre battue cette année (Ndlr: Munich et Madrid), ce n’est pas sa surface de prédilection », explique encore Steve Darcis. « Cela vaut également pour leur double, le niveau de jeu de Jamie Murray étant bien meilleur sur dur. Le double, justement, pourrait être crucial. On n’a pas 50 occasions de disputer une finale de Coupe Davis dans une carrière. C’est la chance de notre vie, mais aussi celle des Britanniques. »

Même si elle bénéficiera de l’avantage du terrain et pourra compter sur le soutien de plus de 10.000 personnes, la Belgique ne partira pas favorite contre la Grande-Bretagne. Mais si elle atteint le cinquième match décisif, Steve Darcis ne compte pas laisser passer l’occasion…

Serge Fayat

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire