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Ukraine: une manifestation monstre ce dimanche

Le Vif

La grogne ne retombe pas en Ukraine. Sur la place de l’Indépendance à Kiev, environ 200 000 opposants, partisans de l’intégration pro-européenne, sont actuellement réunis. Ils réclament le départ du président Viktor Ianoukovitch après sa visite en Russie ce vendredi.

Les opposants au président Viktor Ianoukovitch espèrent rassembler un million de personnes ce dimanche sur la place de l’Indépendance à l’occasion d’une nouvelle grande manifestation. Ces derniers accusent le président ukrainien de vouloir « vendre l’Ukraine à la Russie ».

L’Ukraine continue de se mobiliser

Les opposants ukrainiens partisans de l’intégration européenne espèrent mobiliser ce dimanche jusqu’à un million de personnes pour protester contre le volte-face du pouvoir sur un accord d’association avec l’Union européenne au profit de la Russie. Le refus du pouvoir de signer fin novembre l’accord d’association avec l’UE négocié depuis trois ans et les violences contre les manifestants il y a une semaine ont plongé ce pays de 46 millions d’habitants dans une crise politique sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui a porté au pouvoir des pro-occidentaux.

Soutenue par les Etats-Unis et les Européens, l’opposition appelle à une manifestation ce dimanche à 10H00 GMT sur la place de l’Indépendance, haut lieu de la Révolution orange occupée depuis une semaine par les protestataires qui y ont hérissé des barricades. « Nous devons être plus d’un million et nous allons forcer le président Viktor Ianoukovitch à remplir nos conditions », a lancé ce samedi le boxeur Vitali Klitschko, l’un des leaders de l’opposition.

« La manifestation peut se terminer de façon tragique »

Entre 200 000 et 500 000 personnes selon les sources – s’étaient rassemblées le 1er décembre sur cette place après une dispersion violente la veille d’une manifestation au même endroit qui a fait des dizaines de blessés dont de nombreux étudiants.
L’opposition réclame l’organisation d’élections anticipées ainsi que la punition des responsables des violences policières et la libération de personnes mises en détention provisoire pour des « troubles » et qu’elle juge innocentes.

La tension est montée d’un cran après la visite ce vendredi du président Viktor Ianoukovitch en Russie où il a discuté avec son homologue Vladimir Poutine du « partenariat stratégique ». L’opposition a affirmé ce samedi que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union douanière menée par Moscou avait été décidée lors de cette rencontre et accusé le président de vouloir « vendre l’Ukraine » à la Russie.

L’information sur la prétendue adhésion de l’Ukraine dans l’Union douanière en échange d’un important rabais du prix du gaz russe et de crédits de plusieurs milliards de dollars est aussi apparue sur le Twitter d’Edward Lucas, rédacteur du magazine britannique The Economist. « Le projet d’un accord sur le partenariat stratégique est prêt, il a été paraphé, mais Ianoukovitch n’a pas osé le signer », a déclaré ce samedi l’un des dirigeants de l’opposition Arseni Iatseniouk. Selon lui, ce document qui prévoit l’adhésion de l’Ukraine dans l’Union douanière d’ex-républiques soviétiques menée par la Russie sera signé le 17 décembre au cours d’une visite de Viktor Ianoukovitch à Moscou.

« La manifestation de dimanche peut se terminer de façon tragique s’il (Ianoukovitch) a vendu l’Ukraine », a lancé Arseni Iatseniouk, allié de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.

Les Européens dénoncent des « pressions économiques » du Kremlin

Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a « catégoriquement démenti » ces informations en les qualifiant de « mensonges et provocations ». Le président Ianoukovitch a fait escale en Russie après une visite en Chine qu’il n’a pas annulée malgré une contestation sans précédent contre son régime. La Russie qui a joué un rôle décisif pour dissuader l’Ukraine de signer un accord de l’association avec l’Union européenne fin novembre a accusé les capitales occidentales d’ingérence dans les affaires ukrainiennes. Les Européens dont le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle ont pour sa part dénoncé des pressions économiques et menaces « inacceptables » du Kremlin à l’encontre de Kiev. En récession depuis plus d’un an et en fort déficit public, l’Ukraine est au bord d’un défaut de paiement. Pour de nombreux experts, Moscou pourrait offrir à l’Ukraine un rabais sur le gaz pour la récompenser d’avoir renoncé à l’accord d’association proposé par l’UE.

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