Ottignies-LLN : focus sur les grosses pointures

Ils sont politiques, acteurs culturels, rois de l’immobilier ou actifs dans la vie associative. Tous pèsent à leur manière sur la vie d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Voici comment.

JEAN-LUC ROLAND, bourgmestre

Premier bourgmestre Ecolo de Wallonie, Jean-Luc Roland (61 ans) a pris les rênes de la Ville en 2000. Il ne les lâchera qu’en 2018, à la fin de son troisième mandat. Une longue période qui lui aura permis d’asseoir son autorité et de marquer de son empreinte le développement d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Homme respecté, tant par la majorité que par l’opposition, il a développé une vraie vision pour sa ville. On est loin des clichés de l’Ecolo braqué sur le développement durable et la mobilité. Il est par exemple l’homme qui a donné le feu vert au centre commercial L’esplanade (lire aussi page 106) et a remis de l’ordre en matière de sécurité à Louvain-la-Neuve.  » Une vraie personnalité, au-dessus du lot, ouverte au dialogue, fidèle en parole et dans ses convictions « , note un bourgmestre libéral d’une commune voisine. Son réseau, essentiellement brabançon, est très important. Alors que son parcours au sein des instances d’Ecolo en fait un homme écouté. Dernier élément : sa succession redonne de l’appétit à quelques seconds couteaux et même à l’opposition libérale, mise au placard par le jeu des alliances électorales depuis quinze ans.

PHILIPPE BARRAS, directeur de l’Inesu

 » Un homme ultrapuissant à Louvain-la-Neuve.  » La confidence provient d’un promoteur immobilier qui vient d’avoir affaire à lui. Il en ressort d’ailleurs quelque peu dépouillé. Philippe Barras, le directeur de l’Inesu, le bras immobilier de l’UCL (lire aussi page 100), est un homme envié. Rien ne se construit à Louvain-la-Neuve sans son aval (l’Université est propriétaire du foncier). Pas étonnant s’ils sont nombreux à lui faire la cour. Avec des succès divers toutefois, puisque cet ancien directeur du TEC Brabant wallon n’hésite pas à trancher dans le vif, histoire que le développement urbain ne s’écarte pas trop des principes fondateurs.  » Un seul projet sur dix qui m’est soumis passe la rampe « , précise Philippe Barras. Ses différentes expériences professionnelles à la direction d’Automatic Systems et du TEC ont bien étoffé son carnet d’adresses. Même si les noms se sont vraiment empilés une fois qu’il est arrivé à l’UCL. Il est également très bien introduit à la Région wallonne, notamment dans le cabinet de Carlo Di Antonio.  » Il fait partie du sérail politique CDH même s’il réfute l’affirmation « , précise un membre du collège qui ne le porte pas spécialement dans son coeur.

MARC FRANCAUX, UCL

Prorecteur aux affaires régionales, professeur de physiologie de l’exercice et responsable de l’Ecole en Sciences de la Motricité à l’UCL, Marc Francaux a pris du galon ces dernières années. Il s’investit de plus en plus dans le développement sportif de Louvain-la-Neuve. Ce proche du clan Borlée était notamment l’un des porteurs du projet de centre d’élites. Sur le plan sportif, il a quelque peu pris le relais d’Yves Leroy, ancien directeur du centre sportif de Blocry. Ce dernier, retraité en 2014, après 25 ans de services, était un personnage très écouté des politiques locaux. Ses demandes étaient suivies à la lettre.  » Je suis certain que son successeur, Marc Jeanmoye, aura la même envergure, précise Philippe Barras. Il a des projets de développement pour le centre sportif. Il faut simplement lui laisser un peu de temps.  »

JEAN MARTIN, président du Cercle du lac

A la tête du Cercle du lac (lire aussi page 96), le cercle d’affaires de Louvain-la-Neuve qui a déménagé en 2013 dans un nouvel écrin, ce serial entrepreneur dispose d’un carnet d’adresses bien fourni. Car l’homme connaît du monde. Patron de la société Sapristic, active dans l’informatique, il fait partie des fondateurs du Cercle du lac dont il assure la présidence depuis le 1er janvier dernier. Son implication dans le monde entrepreneurial n’est pas neuve : il a également été président d’Axe 425, l’association d’entreprises de Mont-Saint-Guibert et Louvain-la-Neuve. Le Cercle du lac, créé en 2007, compte plus de 900 membres. Il axe sa politique vers la  » socialisation  » des entrepreneurs –  » 75 % de nos membres font des affaires entre eux « , précise-t-il – et l’innovation.

JEAN-LUC SON, développeur immobilier

Directeur du service de promotion urbaine de l’UCL pendant douze ans à la fin des années 1990, Jean-Luc Son est aujourd’hui développeur immobilier pour le compte de tiers au sein de la société REIM. Il coordonne notamment l’important projet Courbevoie, qui sera érigé sur le futur parking RER situé à l’entrée de Louvain-la-Neuve. On y retrouvera près de 600 logements et un parc. Jean-Luc Son dispose d’un carnet d’adresses épais comme une dalle de béton. Son parcours le menant à l’UCL et chez Thomas & Piron l’a bien aidé. Homme de réseaux, il est en passe de développer un important projet à Ottignies.

GUIDO ECKELMANS, administrateur délégué d’Eckelmans Immobilier

Le roi du logement étudiant. Et un des pionniers en la matière à Louvain-la-Neuve. Il dirige l’agence immobilière éponyme créée en 1963. Dans son portefeuille, on retrouve des milliers de logements situés dans la plupart des sites universitaires de Bruxelles et de Wallonie. Guido Eckelmans s’est diversifié ces dernières années dans le résidentiel. Il a construit plusieurs résidences à Louvain-la-Neuve. Son dernier projet, de haut standing et baptisé Agora, qui sera situé en face de l’Aula Magna, concerne 30 000 m2 (hôtel, appartements, résidence-service). Il bouclera la dalle de Louvain-la-Neuve.

Guido Eckelmans est également fort impliqué dans la vie associative néo-louvaniste. Il soutient par exemple financièrement l’unique école secondaire du Brabant wallon pour adolescents souffrant d’autisme.

PHILIPPE ALLARD, président de l’association des habitants de LLN

La fonction fait davantage que l’homme. Philippe Allard, président de l’Association des habitants de Louvain-la-Neuve depuis l’an dernier, fait aujourd’hui partie des hommes qui comptent à Louvain-la-Neuve. Il représente une force de contestation qui fédère plus de 1 200 personnes. Soit un quart des ménages néo-louvanistes. En quarante ans, l’association a acquis une légitimité qui lui permet d’être entendue rapidement par le collège.  » Nous donnons des avis sur tout ce qui peut influencer la qualité de vie des habitants « , lance cet ancien employé de GlaxoSmithKline. Il est arrivé en 2006 dans le quartier des Bruyères et s’est directement impliqué dans la vie associative. Pour en être un des fers de lance quelques années plus tard.

GABRIEL ALLOING, directeur de la Ferme du Biéreau

Avec Patrick de Longrée (Aula Magna), Vincent Geens (centre culturel) et Armand Delcampe (Vilar), Gabriel Alloing (45 ans) forme le quatuor culturel de la cité. A la tête de la Ferme du Biéreau depuis 2008, une structure gérée par la Ville et l’UCL, il propose une offre culturelle innovante et rassembleuse. Proche de l’échevin de la Culture David da Câmara, ce metteur en scène français arrivé à Louvain-la-Neuve à 12 ans dispose d’un important réseau dans le milieu. Il est également apprécié par le collège communal. Sa dernière initiative est de recourir à la récolte de fonds pour financer la rénovation de la cour et de l’écurie.

Par Xavier Attout

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