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Charleroi SC

De retour dans l’anonymat ?

Au bout de l’été, le mercato carolo aura été l’un des moins agités de l’élite. Le résultat d’une volonté affirmée très tôt par Mehdi Bayat, désireux d’offrir à son nouvel entraîneur une équipe aux automatismes déjà rodés pour faciliter son acclimatation, mais aussi de faire confiance à un groupe qui était parvenu à relever la tête en fin de saison dernière pour atteindre un barrage européen inespéré quelques semaines plus tôt.

Une politique assumée, mais qui a fait grincer certaines dents dans le Pays Noir, craignant que les performances exceptionnelles de Victor Osimhen aient masqué les carences importantes d’un groupe trop léger pour revendiquer une participation à la lutte pour le top 6.

Le diagnostic s’est confirmé lors des premières sorties de la saison, malgré un succès de prestige à domicile face à l’Antwerp et un match nul encourageant face à Gand. Prête sur le plan collectif, aussi bien tactiquement que physiquement, l’équipe est apparue en manque de qualités individuelles dans certains secteurs.

Travaux en surfaces

Derrière, Modou Diagne est venu compenser le départ de Javier Martos et la perte de Gabriele Angella dans l’axe de la défense. Le secteur semble toutefois trop peu fourni en qualité pour tenir le choc dans la durée. Entre les perches, le jeune Rémy Descamps est venu du PSG pour endosser le costume de doublure de Nicolas Penneteau, abandonné par un Rémy Riou désireux de retrouver du temps de jeu.

Belhocine va devoir trouver la solution pour associer ses deux buteurs, Nicholson et Rezaei, à Bruno et à Morioka.

Dans l’autre surface aussi, l’état de Charleroi était préoccupant. Avec seulement cinq buts marqués sur leurs quatre premières sorties, les Zèbres étaient loin de pouvoir compter sur une pointe de référence, comme c’était le cas la saison dernière. Une fois Osimhen parti à Lille, le club zébré s’est donc offert les services de Shamar Nicholson, avant d’acter le retour d’un Kaveh Rezaei privé de perspectives à Bruges.

À première vue, les deux hommes pourraient former un duo complémentaire, mais créent un puzzle difficile à assembler dans l’esprit de Karim Belhocine. Le Franco-Algérien devra trouver la solution pour associer ses deux buteurs à Massimo Bruno, homme en forme du début de saison, ainsi qu’au Japonais Ryota Morioka, toujours à la poursuite de ses sensations depuis son arrivée dans le Hainaut. Tout en ménageant des opportunités pour le jeune Frank Tsadjout, attaquant à la frappe impressionnante prêté par le Milan AC.

Charleroi SC

Un retour à trois ?

L’équation pourrait mener Charleroi vers l’utilisation d’une défense à trois, système que Belhocine a testé pendant la préparation et qu’il connaît particulièrement bien pour l’avoir pratiqué sous les ordres méticuleux d’ Hein Vanhaezebrouck. L’an dernier, déjà, c’est après un retour à une ligne arrière renforcée dans l’axe que Felice Mazzù avait relancé la saison des siens pour les amener aux portes de l’Europe. Au sein du groupe comme dans les méninges du staff, le changement de système serait donc loin d’être un voyage vers l’inconnu. Par contre, les ressources défensives seront peut-être insuffisantes pour l’exploiter de la meilleure des manières.

Charleroi a donc décidé de miser sur la continuité face à une concurrence qui a montré les muscles et sorti les billets. Avec des injections de qualité sans doute légèrement insuffisantes pour s’inviter en play-offs 1 d’ici quelques mois, et le risque de laisser filer les locomotives de l’élite en rentrant un peu plus dans le rang. En cas d’échec dans la course au top 6, ce serait en effet la première fois depuis la reprise du club que les Carolos terminent la phase classique en play-offs 2 pour une deuxième année de rang.

IN/OUT

IN

Moutha-Sebtaoui (RSC Anderlecht), Diagne (AS Nancy, Fra), Descamps (PSG, Fra), Nicholson (NK Domzale, Svn), Rezaei (Club Bruges), Tsadjout (AC Milan, Ita).

OUT

Baume (RWDM), Garita (US Boulogne, Fra), Biatoumoussoka (US Avranches, Fra), Rodes (Union Titus Pétange, Lux), Martos (FC Andorra, Esp), Wildemeersch (Francs Borains), Moutha-Sebtaoui (F91 Dudelange, Lux), Dervite (Doxa Katokopia, Cyp), Osimhen (Lille OSC, Fra), Grange (LB Châteauroux, Fra), Riou (SM Caen, Fra), Pollet (Gazélec Ajaccio, Fra), Noorafkan (Sepahan FC, Irn), Bedia (ES Troyes AC, Fra), Perbet (OH Louvain).

À suivre Shamar Nicholson

La quête du successeur de Victor Osimhen a finalement abouti en Slovénie, quelques kilomètres au nord-est de Ljubljana. C’est là, dans le modeste mais ambitieux club de Domzale, que Shamar Nicholson a découvert l’Europe. Débarqué de Jamaïque, où il avait évité de peu de sombrer dans la spirale des gangs suite à l’assassinat de son père, le colosse de Kingston claque vingt buts en une petite soixantaine de matches et frappe à la porte de l’Europe occidentale. Malgré les sollicitudes du Cercle, c’est Mehdi Bayat qui l’attend sur le seuil pour lui faire découvrir le football belge, récemment marqué par les prestations de son compatriote Leon Bailey.

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Déjà sélectionné à une dizaine de reprises chez les Reggae Boyz, il s’est mis en évidence lors de la Gold Cup cet été, avec deux buts marqués dont un dans le rôle de super sub face aux États-Unis en demi-finale, insuffisant pour atteindre la dernière marche de la compétition. Son sens du but a également frappé sur la scène européenne, trouvant le chemin des filets à deux reprises face à Malmö quelques jours avant de quitter la Slovénie.

Présence physique

Nicholson répond au profil attendu par Karim Belhocine, désireux d’attirer un attaquant à la présence physique importante dans le Pays Noir. Au sein du club, on prête au nouveau venu un style de jeu qui n’est pas sans rappeler celui de Wesley. De quoi devenir une cible pour le jeu long de Nicolas Penneteau, mais aussi pour les centres de Massimo Bruno. Dans un registre de pivot, son association avec Kaveh Rezaei pourrait devenir l’un des nouveaux points forts du jeu carolo.

Du côté de Charleroi, on espère que les deux hommes passeront la barre des dix buts cette saison, compensant la perte d’un Osimhen dont la présence dans la surface adverse avait suffi à masquer les carences importantes d’une saison de transition. Le retour de l’Iranien, protégé du Mambour lors de son premier passage, ôtera un peu de pression à Nicholson, devenu le troisième transfert le plus cher de l’histoire du club derrière Osimhen et Dodi Lukebakio, achetés pour être revendus dans la foulée.

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