L’avocat général à la Cour de cassation déplore une justice de classe

(Belga) Les riches criminels financiers échappent trop souvent à une condamnation ou reçoivent la possibilité d' »acheter » leur procès, déplore Damien Vandermeersch, avocat général à la Cour de cassation, dans un article publié mardi dans le quotidien flamand De Tijd. Ces pratiques doivent être revues, affirme-t-il.

« Atterrir en prison est souvent une réalité pour les moins nantis, alors qu’il s’agit plutôt d’une possibilité théorique pour les riches », indique-t-il. Que les criminels en col blanc s’en sortent le plus souvent sans ou avec une légère peine peut s’expliquer de différentes manières, selon Damien Vandermeersch. Ainsi, la Belgique a une bonne loi anti-blanchiment d’argent, mais les enquêtes et procédures autour de la criminalité financière sont souvent si complexes que les magistrats n’y voient plus que l’arbre et non la forêt cachée derrière. « Trop souvent, la procédure se termine sur une simple reconnaissance de culpabilité », précise l’avocat général à la Cour de cassation. « Et si une peine de détention est prononcée, il s’agit en général d’une peine avec sursis ». Par ailleurs, il déplore le fait que ces criminels échappent souvent également à une punition financière conséquente. Damien Vandermeersch s’en prend finalement au procédé très répandu de la transaction pénale, qui permet à l’auteur de faits répréhensibles de payer en échange de l’abandon des poursuites à son encontre. Il évoque un moyen justement critiqué permettant aux riches d’échapper aux griffes de la justice. Selon lui, il est même question de « la forme la plus perfectionnée de blanchiment », car de l’argent sale serait parfois utilisé pour payer ces transactions pénales. (Belga)

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