Caroline Désir, Elio Di Rupo, Christie Morreale, Pierre-Yves Dermagne, Frédéric Daerden, Valérie Glatigny, Philippe Henry, Céline Tellier, Pierre-Yves Jeholet, Valérie De Bue, Willy Borsus, Bénédicte Linard et Jean-Luc Crucke. © BELGA IMAGE

Nouveaux noms et têtes connues: voici le casting complet des gouvernements « arc-en-ciel »

Les militants du PS, du MR et enfin d’Ecolo ont approuvé jeudi dans la soirée la participation de leurs partis aux gouvernements en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles. On connait désormais le nom des différents ministres ainsi que leurs portefeuilles de compétences. Portraits.

Gouvernement wallon

Elio Di Rupo (PS): Ministre-président

Elio Di Rupo
Elio Di Rupo© BELGA IMAGE

Elio Di Rupo redeviendra vendredi, pour la troisième fois de sa carrière le locataire de l’Elysette, surnom donné au siège du gouvernement wallon. A l’âge de 68 ans, il sera à nouveau le ministre-président wallon.

Elio Di Rupo est né à Morlanwelz le 18 juillet 1951. Il est le cadet d’une famille d’immigrés italiens de sept enfants arrivés en Belgique. Son père, travailleur dans une mine de charbon, meurt alors qu’Elio Di Rupo n’a qu’un an.

Poussé par un enseignant auquel il voue une immense gratitude, le jeune homme fait des études universitaire et décroche -avec grande distinction- une licence en chimie à l’université de Mons.

Chercheur, assistant, il devient en 1985 directeur de recherches et inspecteur général de l’Energie au ministère de la Région wallonne, avant d’intégrer différents cabinets ministériels wallons.

En 1982, il est élu conseiller communal à Mons, puis échevin en 1986. Elu l’année suivante député, il quittera ce mandat pour un siège au Parlement européen en 1989.

Il revient sur la scène nationale lors des élections 1991, mais en tant que sénateur cette fois, en recueillant 31.000 voix de préférence.

En janvier 1992, il rejoint l’exécutif de la Communauté française et prend en charge l’Education. Il affronte la fin de la grogne enseignante du début des années ’90 et lance une série de réformes profondes. En mai 1993, il reçoit en sus la compétence sur l’audiovisuel.

A la suite de la démission de Guy Coëme emporté par le scandale Agusta, il entre en 1994 au gouvernement fédéral et devient vice-Premier ministre et ministre des Communications et des Entreprises publiques.

En 1996, il traverse l’une des périodes les plus difficiles de son existence. Dans le contexte de l’affaire Dutroux, il est accusé par un jeune homosexuel, Olivier Trusgnach, de l’avoir abusé sexuellement alors qu’il était mineur d’âge. Un jugement le blanchit totalement.

Marqué par cette affaire qui révèle au grand public son orientation sexuelle, il se fera alors le défenseur régulier de la présomption d’innocence.

Après les élections de 1999, il négocie les accords du gouvernement « Arc-en-ciel » et devient ministre-président wallon. Il quitte toutefois rapidement la fonction lorsqu’il est élu, en octobre de la même année, président du PS lors du premier suffrage universel des membres du parti.

En 2005, il redevient ministre-président wallon à la suite de la démission de Jean-Claude Van Cauwenberghe, emporté par les affaires carolorégiennes. Il cumule alors les fonctions de président du PS et de ministre-président, et reste le bourgmestre empêché de Mons.

Réélu très confortablement (89,5%) à la tête du PS en juillet 2007, il cède l’Elysette à Rudy Demotte et redevient bourgmestre à part entière de Mons.

Après les élections du 10 juin 2007, une majorité orange bleue tente de former une coalition de centre-droit. Mais c’est le blocage. La Belgique plonge dans une nouvelle crise institutionnelle. Le PS est appelé à la rescousse.

Le 10 juin 2010, lors d’élections fédérales anticipées, le PS redevient le premier parti en Communauté française, ce qui l’amène à négocier avec les nationalistes flamands de la N-VA, vainqueurs incontestables en Flandre. Plus d’un an de palabres ne permettront pas la conclusion d’un accord avec la N-VA. Le 21 juillet 2011, socialistes, libéraux, démocrates-chrétiens et écologistes tant du nord que du sud du pays décident alors d’aller de l’avant sous la houlette d’Elio Di Rupo.

Ils mettront encore près de six mois pour s’entendre à huit sur une sixième réforme de l’Etat et à six (sans les écologistes) constitueront un gouvernement fédéral, dirigé par M. Di Rupo. Pour la première fois depuis 1973 et Edmond Leburton, un francophone accède au 16 rue de la Loi.

La coalition « tripartite classique » mène une série de réformes et doit procéder à un assainissement budgétaire considérable pour éponger les effets de la crise financière.

En mai 2014, Elio Di Rupo s’attend à une reconduction de l’attelage: celui-ci a progressé en sièges et a trouvé une majorité du côté flamand. Mais la N-VA est la grande gagnante du scrutin. Le CD&V préfère changer d’alliance. Sentant le coup venir, Elio Di Rupo précipite une alliance avec le cdH du côté francophone qui envoie le MR dans l’opposition. Ulcérés, les libéraux francophones convoleront seuls dans une coalition avec la N-VA, le CD&V et l’Open Vld .

S’ouvre alors une période politique particulièrement tendue. Pour la première fois depuis 1988 ans, le PS siège dans l’opposition à la Chambre. Elio Di Rupo est reconduit à la tête de son parti mais le front francophone qui avait permis la 6e réforme de l’Etat a volé en éclats et, en interne, Paul Magnette s’affirme de plus en plus comme le futur président du parti.

En juillet 2017, le PS vit une nouvelle déconvenue, lorsque le cdH rompt son alliance de 13 ans avec les socialistes et les envoie dans l’opposition en Wallonie. La première victime en sera toutefois M. Magnette qui perd la ministre-présidence.

En octobre 2018, à l’issue des élections communales, Elio Di Rupo doit céder le maïorat de sa chère ville de Mons au premier de sa liste, Nicolas Martin.

En mai 2019, les socialistes connaissent le même ressac que les deux autres familles politiques traditionnelles et enregistrent le plus mauvais score électoral de leur histoire. Ils demeurent toutefois le premier parti francophone. Elio Di Rupo mène les négociations qui aboutiront en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles à un gouvernement arc-en-ciel, comme en 1999.

Christie Morreale (PS): Emploi, Santé, Formation et Action sociale

Christie Morreale
Christie Morreale© BELGA IMAGE

La sénatrice socialiste liégeoise Christie Morreale, qui est appelée à devenir ministre wallonne de l’Emploi, de la Santé, de l’Action sociale, et de l’Egalité des chances, est arrivée en politique par le truchement de Laurette Onkelinx. Elle en partage le terreau d’origine, à Ougrée, ainsi que le tempérament, les combats et le sourire débridé.

Femme volontaire, elle a dû faire sa place face aux conservatismes machistes, en arrachant sa première candidature sur une liste. Dès avant l’obtention de son diplôme en criminologie, elle se retrouve dans des cabinets ministériels, à commencer par ceux de Laurette Onkelinx, à l’Emploi et à la Justice, au sein desquels elle oeuvre à l’émancipation des femmes, à l’égalité des genres et la lutte contre la violence. Elle poursuivra dans des cabinets wallons.

Très jeune, Christie Morreale se fait remarquer par le président du PS Elio Di Rupo qui lui propose en 2003 de devenir l’une des vice-présidentes du parti. Elle n’a alors que 28 ans et est inconnue du grand public. Elle conservera cette fonction jusqu’en 2011, date à laquelle elle deviendra sénatrice.

En 2014, après un an de suppléance, Christie Morreale est élue directement, pour la première fois, au parlement de Wallonie et siège à l’assemblée de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle se spécialise dans l’enseignement, en remplacement de Caroline Désir, accaparée par sa fonction de cheffe de groupe au parlement bruxellois.

Intéressée par la défense de l’environnement, Christie Morreale se dit plus proche d’Ecolo que du MR même si socialistes et réformateurs partagent les responsabilités dans sa ville d’Esneux dont elle a été échevine.

En juillet dernier, Christie Morreale aurait pu devenir présidente du Sénat si elle n’avait pas été coiffée sur le poteau par Sabine Laruelle (MR).

A Liège, elle est proche de Jean-Pascal Labille et formait un ticket avec Jean-Claude Marcourt pour tirer la liste régionale. Avec un score de 13.287 voix, elle a pris du galon parmi les personnalités socialistes du cru.

Pierre-Yves Dermagne (PS): Logement et Pouvoirs locaux

Pierre-Yves Dermagne
Pierre-Yves Dermagne© BELGA IMAGE

Le député régional Pierre-Yves Dermagne a été désigné ministre des Pouvoirs Locaux et du Logement. Il avait déjà occupé un maroquin dans le gouvernement Magnette au premier semestre de l’année 2017, exerçant, déjà, la tutelle sur les Pouvoirs locaux.

Succédant brièvement au démissionnaire Paul Furlan, égratigné par l’affaire Publifin, il avait retrouvé son poste de député en juillet 2017 lors du renversement d’alliance provoqué par Benoît Lutgen. Il devint alors chef de file socialiste dans l’opposition.

Originaire de Rochefort dont il est devenu bourgmestre en octobre 2018, cet avocat a fait ses classes comme attaché parlementaire, ainsi que comme chef de cabinet adjoint du ministre Philippe Courard. Il fut aussi conseiller auprès de la ministre wallonne Eliane Tillieux.

Conseiller provincial à Namur dès 2006, il était devenu député provincial en 2012 puis député wallon et de la Communauté française en 2014.

En octobre 2015, il s’était fait remarquer en signant dans la presse – avec ses coreligionnaires Nicolas Martin et Christophe Colligon – un plaidoyer pour la régionalisation des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est une des figures montantes du parti socialiste.

Willy Borsus (MR): Economie, Agriculture, Aménagement du territoire

Willy Borsus
Willy Borsus© BELGA IMAGE

A 57 ans, le libéral Willy Borsus revient au gouvernement wallon, non plus comme ministre-président, une fonction qu’il a exercée durant un peu plus de deux ans à la tête d’une majorité associant le cdH à son parti, mais comme numéro deux, aux côtés d’Elio Di Rupo qui y fait son deuxième retour.

Né le 4 avril 1962, ce fils d’ouvrier agricole est gradué en sciences juridiques de l’IESN (Namur). Il a été secrétaire général du Conseil des Comités nationaux de la Jeunesse d’Europe. Il fait sa véritable entrée en politique en 1988 en étant élu conseiller communal à Somme-Leuze, commune de la province de Namur, dont il deviendra le bourgmestre 6 ans plus tard. Il est également attaché parlementaire de Charles Cornet d’Elzius et, en 1993, le président du PRL, Jean Gol, en fait l’un des trois vice-présidents du parti.

En 1994, Willy Borsus est élu conseiller provincial de Namur. Un an plus tard, il devient président du Conseil et en profite pour secouer l’institution en l’appelant à se moderniser. Il patientera jusqu’en 2004 pour décrocher son premier mandat parlementaire, au parlement wallon. Entretemps, il a été conseiller au cabinet du ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Michel Foret. La déferlante des affaires politico-judiciaires qui touchent le PS permet à ce fin débatteur d’apparaître sous les projecteurs. Le député déploie ses talents oratoires et son art de la joute verbale au sein de la Commission spéciale chargée de faire la lumière sur le fonctionnement de l’AWIPH, puis plus tard dans des dossiers comme ceux de la gestion du Forem ou des réformes du Code de la démocratie locale menées à la hussarde par la majorité PS-cdH pour trouver une solution à la crise carolorégienne. Parallèlement, il s’affirme comme un fin connaisseur de l’aménagement du territoire et de son byzantin CWATUP.

En 2009, les Réformateurs entament leur deuxième législature dans l’opposition et Willy Borsus reprend le poste de chef de groupe au parlement wallon, occupé par Serge Kubla. L’opposition menée tambour battant par le MR n’a pas porté les fruits attendus. Le style se fait plus consensuel même si Ecolo ou le ministre du Budget, André Antoine (cdH), font régulièrement les frais des attaques libérales.

Au sein du parti, Willy Borsus se range aux côtés de Charles Michel quand éclate la fronde contre le président, Didier Reynders. Le chef de groupe wallon prend la tête du groupe Renaissance qui rassemble les rebelles. En octobre 2009, il est désigné vice-président exécutif du parti. Son influence va croissant. Il se charge notamment de la préparation du scrutin communal de 2012 qui permettra au MR de décrocher le plus grand nombre de bourgmestres en Wallonie.

En décembre 2013, Willy Borsus crée la surprise. Le président de la Fédération namuroise du MR fait savoir qu’il se présentera aux élections régionales en province de Luxembourg afin de ramener aux libéraux les sièges qui leur ont échappé de justesse lors des scrutins précédents. Le pari sera gagnant, également lors des communales à Marche-en-Famenne en 2018 et aux régionales en 2019, face à un autre ministre wallon, René Collin (cdH).

En octobre 2014, Willy Borsus entre au gouvernement fédéral dirigé par Charles Michel. Il reprend le portefeuille de l’Agriculture, des PME et des Indépendants, détenu auparavant par Sabine Laruelle. Le poste est important pour le MR car il touche le coeur de son électorat mais offre peu de visibilité médiatique à son détenteur dont la mission principale est d’achever l’harmonisation du statut social des indépendants avec celui des autres travailleurs, réalisée en grande partie sous les législatures précédentes.

Il avait accédé à la tête de l’exécutif wallon en juillet 2017, après l’appel pressant du président du cdH, Benoît Lutgen à un changement de majorité, jusqu’alors dominée par le PS, associé au centre démocrate Humaniste, et par ailleurs empêtré dans les secousses provoquées par le dossier Publifin.

Jean-Luc Crucke (MR): Finances, Budget, Aéroports et Sports

Jean-Luc Crucke
Jean-Luc Crucke© BELGA IMAGE

Né en 1962 à Renaix, cet avocat, licencié en droit de l’Université de Liège, est l’un des représentants de la génération des « quinquas » du MR.

Grâce à la constitution d’une nouvelle majorité en Wallonie, Jean-Luc Crucke accède à nouveau à la responsabilité ministérielle qui lui avait échappé au fil des législatures et qu’il n’avait pu exercer que durant les deux dernières années. Il hérite du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives.

Au cours de ses études, Jean-Luc Crucke fait la rencontre d’un professeur dont l’influence sera déterminante, Jean Gol, l’une des figures historiques des libéraux francophones. Il entre chez les jeunes du PRL qu’il présidera en 1990. En 1988, il est élu au conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing dont il devient le premier échevin et, en 1997, le bourgmestre. En 2002, il prend la présidence de la Fédération MR du Hainaut occidental. Début 2004, il remplace pour quelques mois Olivier Chastel à la Chambre.

En 2004, Jean-Luc Crucke est élu au parlement wallon. Il réalise le troisième score de sa circonscription derrière Rudy Demotte et Chantal Bertouille. Il s’affirme comme l’un des parlementaires en vue de son groupe qu’il quittera toutefois en 2007 pour rejoindre la Chambre. En 2009, Jean-Luc Crucke décroche son deuxième mandat au parlement régional.

Orateur énergique, il est l’une des figures de l’opposition à la majorité olivier sous la législature précédente.

En 2014, Jean-Luc Crucke réalise le deuxième score de sa circonscription devant Rudy Demotte, dont il est proche malgré leurs orientations politiques différentes. Il siège à nouveau au parlement wallon dans l’opposition. Il sera l’un des membres les plus en vue de la commission d’enquête Publifin.

Au sein du MR, le député s’affiche comme l’un des partisans de Didier Reynders quand éclate la fronde menée par Charles Michel et Willy Borsus.

Fer de lance du régionalisme dans son parti, il s’affirme avec son compagnon d’armes, Pierre-Yves Jeholet, en faveur d’une Belgique à 4 Régions. Leur combat reçoit un soutien croissant au sein du MR mais toutefois insuffisant pour être inscrit dans la nouvelle doctrine du parti.

Ce parfait bilingue était l’une des personnalités du MR attendues au gouvernement fédéral en 2014 mais il ne figurera finalement pas au casting de l’équipe Michel. Sa voisine tournaisienne, Marie-Christine Marghem, sera en revanche désignée pour exercer les compétences de l’Energie et de l’Environnement.

A l’été 2017, il est toutefois nommé ministre, mais à la Région, après que le cdH eut décidé de débrancher la prise de la majorité qu’il formait avec le PS, permettant aux libéraux de renouer avec le pouvoir en Wallonie. Jean-Luc Crucke est alors nommé ministre du Budget, des Finances, de l’Energie, des Aéroports et du Climat.

A ce titre, c’est lui qui emmène la délégation belge à la COP24, la conférence des parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en Pologne tout en plaidant pour que la Belgique organise la COP26. L’idée sera finalement abandonnée, en raison notamment de son coût et du manque d’enthousiasme de la Flandre alors que le gouvernement fédéral, lui, est en affaires courantes.

En mai 2019, Jean-Luc Crucke est réélu député wallon, avec 18.400 voix de préférence.

Valérie De Bue (MR): Fonction publique, Tourisme et Patrimoine

Valérie De Bue
Valérie De Bue© BELGA IMAGE

Après une première expérience ministérielle de deux ans au sein du gouvernement MR-cdH, Valérie De Bue rempile mais à la gestion d’autres compétences (e.a. Fonction publique, Informatique, Simplification administrative, Allocations familiales, Tourisme, et Sécurité routière).

Née le 7 octobre 1966 à Vilvorde, Valérie De Bue est licenciée en sciences économiques de l’Université catholique de Louvain. Elle a également décroché un diplôme d’études spécialisées en aménagement du territoire et urbanisme. Au début des années 2000, après avoir travaillé à l’intercommunale du Brabant wallon pendant 10 ans, elle rejoint le cabinet de Charles Michel, alors ministre des Affaires Intérieures de la Région wallonne.

Après s’être présentée sans succès aux élections communales de 2000 à Nivelles, elle est élue députée fédérale pour la première fois en 2003, un mandat qu’elle exercera durant 11 ans.

En 2006, elle devient échevine nivelloise, une fonction confirmée 6 ans plus tard.

En mai 2014, Valérie De Bue, tête de liste du MR en Brabant wallon pour les élections régionales, est élue au parlement wallon. Elle est également désignée sénatrice de communauté.

En juillet 2017, après que le cdH eut envoyé valser le PS, elle est nommée ministre régionale des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructure sportives. Son mandat sera notamment marqué par l’adoption de décrets portant sur la bonne gouvernance en Région wallonne, né du scandale Publifin.

Céline Tellier (Ecolo): Environnement, Nature, Bien-être animal et Rénovation rurale

Céline Tellier
Céline Tellier© BELGA IMAGE

Constituant une des arrivées surprises au gouvernement wallon, Céline Tellier a commencé à se faire un nom depuis son accession récente au secrétariat général d’Inter-Environnement Wallonie.

Titulaire d’un doctorat en sciences sociales et politiques de l’ULB, Céline Tellier débute sa carrière en 2011 au sein de cette organisation de défense de l’Environnement.

A l’époque, elle est chargée de mission dans le domaine de la mobilité.

Six ans plus tard, elle est nommée directrice politique et secrétaire générale adjointe de l’organisation. Le 1er avril dernier, elle en devient enfin la secrétaire générale.

Elle aurait été contactée la semaine dernière par Jean-Marc Nollet, le co-président d’Ecolo, pour faire partie du prochain gouvernement wallon.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les militants écologistes ont donné leur feu vert à sa nomination en tant que ministre de l’Environnement et de la Nature.

Philippe Henry (Ecolo): Climat et Mobilité

Philippe Henry
Philippe Henry© BELGA IMAGE

Fort du soutien de l’Assemblée générale des Verts, Philippe Henry revient au gouvernement wallon qu’il avait dû quitter à l’issue du scrutin de 2014, comme son parti, pour y prendre en charge, notamment, la compétence de la Mobilité qu’il avait déjà exercée entre 2009 et 2014.

Ingénieur civil de formation, Philippe Henry, né en avril 1971 à Charleroi, a étudié à l’Université de Liège.

Le parcours politique wallon de cet ancien président de la Fédération des Etudiants Francophones (FEF) remonte à 1999, année de sa première élection au parlement de la Région du Sud du pays. C’est toutefois au milieu des années’90, au sein du mouvement étudiant que germe en lui un profil politique et en tout cas son sens du combat pour les idées.

Durant sa formation, il est président de la Fédé, la délégation étudiante de l’ULg, puis, en 1994 et 1995, de la Fédération des étudiants francophone (FEF), à l’époque des grandes grèves contre la réforme de l’enseignement supérieur.

Il est élu député régional et communautaire en 1999, des mandats qu’il conserve jusqu’en 2004.

Conseiller communal à Sprimont et Directeur politique d’Ecolo, il est également élu député fédéral en 2007.

Deux ans plus tard, à la suite du succès électoral d’Ecolo aux élections régionales, il est nommé ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité, du Transport et des sites désaffectés au sein du gouvernement Demotte II.

En 2014, il échappe à la débâcle des Verts et reste député wallon tout en étant désigné sénateur de communauté.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les militants d’Ecolo l’ont finalement préféré, au terme d’un vote serré, à Manu Di Sabato pour le poste de ministre wallon en charge du Climat, de la Mobilité, des Infrastructures et de l’Energie.

Fédération Wallonie-Bruxelles

Pierre-Yves Jeholet (MR): Ministre-président

Pierre-Yves Jeholet
Pierre-Yves Jeholet© BELGA IMAGE

Appelé à reprendre la tête du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet franchit un nouveau pallier dans une carrière politique aussi active que riche de multiples expériences à différents niveaux de pouvoir.

Né à Verviers en 1968, Pierre-Yves Jeholet est licencié en communication sociale de l’Université catholique de Louvain (UCL), après une candidature en droit. C’est dans le journalisme qu’il fait ses premières armes, d’abord comme correspondant sportif au journal Le Courrier à Verviers, puis comme journaliste à Radio Ciel dont il deviendra rédacteur en chef (1992-1995).

Son parcours politique est intrinsèquement lié à celui de Didier Reynders. Il devient son attaché de presse en 1995, puis assistant parlementaire, avant d’être désigné chef de cabinet adjoint et porte-parole de celui qui est devenu ministre des Finances (1999). Dans sa commune de Herve, Pierre-Yves Jeholet devient le chef de groupe du PRL-MR dans l’opposition.

Les années 2000 lui font parcourir deux allers-retours entre le Fédéral et la Wallonie. A l’issue des législatives de 2003, il supplée Didier Reynders à la Chambre, avant d’être élu au Parlement wallon en juin 2004. Il préside notamment la commission Culture et Audiovisuel du Parlement de la Communauté française et s’active dans la commission spéciale Immo-Congo du Parlement wallon (2006). Le libéral retrouve la Chambre en juin 2007, à nouveau comme suppléant de Didier Reynders. Porte-parole du parti, Pierre-Yves Jeholet est aussi rapporteur de la commission d’enquête parlementaire Fortis (2009). Il revient cette année-là au Parlement wallon et y reste après les législatives de 2010. En octobre 2012, il ravit le mayorat de Herve en décrochant une majorité absolue.

Aux élections régionales de 2014, il participe à la progression du MR qui fait atteindre aux réformateurs un score historique en Wallonie, et décroche à titre personnel la possibilité de cumuler ses mandats de bourgmestre et député. Le départ du chef de groupe MR au parlement wallon Willy Borsus pour le gouvernement fédéral lui permet de reprendre ce poste en vue, où il s’affirme parmi les plus régionalistes en plaidant notamment pour une Belgique à quatre Régions et pour la régionalisation de l’Enseignement. Interrogé vendredi sur La Première (RTBF), M. Jeholet a assumé son plaidoyer régionaliste et ses critiques passées sur l’insuffisance des cohérences entre entités francophones et l’absence d’efficacité. Aujourd’hui, il se dit « rassuré » à la lecture des deux déclarations de politique régionale et communautaire, qui, à l’entendre n’ont « jamais été aussi décloisonnées ».

En juin 2017, le cdH débranche la prise de la majorité qu’il formait avec le PS, ce qui permet au MR de revenir aux affaires. Willy Borsus devient alors Ministre-Président wallon, Pierre-Yves Jeholet étant quant à lui nommé vice-président du gouvernement régional et ministre de l’Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation.

A ce poste, il porte entre autres l’emblématique projet de réforme des Aides à la promotion de l’Emploi (APE), suscitant la colère du secteur et de vives critiques de la part de l’opposition. La réforme n’aboutira finalement pas en raison du ralliement, au printemps 2019, d’une députée libérale – Patricia Potigny – aux Listes Destexhe, une décision qui a fait voler en éclat la majorité MR-cdH qui ne tenait qu’à un siège.

En mai 2019, Pierre-Yves Jeholet, qui se présentait comme tête de liste libérale à la Région wallonne dans la circonscription de Verviers, est réélu député wallon avec plus de 16.600 voix de préférence.

Frédéric Daerden (PS): Budget, Égalité des chances

Frédéric Daerden
Frédéric Daerden© BELGA IMAGE

Frédéric Daerden, appelé à devenir ministre, notamment du Budget et de la Fonction publique, au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, est le fils de l’ancien ministre Michel Daerden, personnalité haute en couleur du PS liégeois, décédée en août 2012.

Doté de la même apparence physique, mais d’une indolence moins voluptueuse, il s’inscrit dans les pas de celui qui l’avait initié au révisorat d’entreprise et dont il a hérité du goût pour la chose publique. Il est également chargé de cours à HEC Liège.

Leurs destins se croisent une nouvelle fois en 2009, alors que Frédéric Daerden s’exile à Strasbourg, la candidature de « Papa » l’empêchant d’effectuer un troisième mandat à Namur.

En 2014, il arrive à la Chambre où il s’affirme comme spécialiste de la Sécurité sociale. Ses joutes verbales teintées d’accent liégeois, avec le ministre calidifontain des Pensions Daniel Bacquelaine (MR) marqueront les esprits.

En 1999, il avait repris de son père les rênes du bureau de réviseurs d’entreprise DC & Co, fondé par ce dernier. Alors que dix ans plus tard, des accusations de conflits d’intérêt sont portées auprès de la Justice, dénonçant un « système Daerden », Frédéric finira par rompre tout lien avec le secteur en 2011.

C’est qu’entre-temps, il est aussi devenu bourgmestre d’Herstal. Faiseur de voix, il conserve une belle notoriété, en dépit de la concurrence de plus en plus féroce à Liège du PTB.

Au sein de la Fédération socialiste liégeoise, Frédéric Daerden n’a pas eu voix au chapitre après le décès de son père. Marquée par des tensions historiques entre rivaux socialistes, parmi lesquels Michel Daerden a été un acteur de premier plan, la Fédération liégeoise s’était reconstituée autour d’un « club des cinq » scellant une alliance objective.

Mais ce club a volé en éclat en 2018, après qu’André Gilles et Stéphane Moreau eurent été poussés vers la sortie dans l’affaire Publifin. L’ex-député-bourgmestre de Seraing Alain Mathot a lui quitté la vie politique.

Sans casseroles et porteur d’un bilan honorable, proche d’Elio Di Rupo, Frédéric Daerden devient, à l’aube de ses cinquante ans, une personnalité qui compte au parti socialiste.

Caroline Désir (PS): Enseignement obligatoire

Caroline Désir
Caroline Désir© BELGA IMAGE

Caroline Désir est l’une des figures récentes du PS à Bruxelles. Elue au parlement régional en 2009 et 2014, elle occupait le 26 mai dernier la deuxième place sur la liste socialiste pour la Chambre à Bruxelles. Elle est également Vice-présidente de la Fédération bruxelloise du Parti Socialiste, depuis 2011.

Née en 1976, Caroline Désir porte un patronyme connu des Bruxellois et des téléspectateurs d’un certain âge puisqu’elle la petite fille de Georges Désir, célèbre animateur de la RTBF avant d’embrasser la politique et de devenir, notamment, ministre régional de 1989 à 1991 et bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert.

Mais sa progression personnelle dans le sérail politique a rapidement fait connaître son prénom, d’abord au PS, et ensuite dans sa commune, ainsi que dans les parlements de la Région bruxelloise et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Caroline Désir est licenciée en droit de l’ULB. Cette formation lui a ouvert les portes du cabinet du ministre-président Charles Picqué au début de la décennie précédente. C’est via cette collaboration active qu’elle a fait son entrée et ses premières armes en politique.

Dans la foulée, elle a fait son apparition sur l’échiquier politique local, plus précisément au conseil communal d’Ixelles.

Dans les parlements bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle s’est investie dans les domaines de l’enseignement, de l’emploi, de la formation, et du logement. Elle fut également sénatrice.

Au parlement bruxellois, elle était cheffe du groupe socialiste durant les deux dernières années de la législature 2014 – 2019. Dans l’hémicycle, sa voix de velours n’a pas atténué le poids des mots qu’elle met toujours au service de son idéal social, et jamais à celui des attaques ad hominem.

La députée est également échevine à Ixelles depuis 2013. Elle occupait la deuxième place sur la liste PS-sp.a au dernières élections communales.

Bénédicte Linard (Ecolo): Petite enfance, culture, médias

Bénédicte Linard
Bénédicte Linard© BELGA IMAGE

Bénédicte Linard (Ecolo), qui devient ministre de la Petite enfance, de la Culture, des médias, de la Santé et des droits des femmes, en Fédération Wallonie-Bruxelles est arrivée en politique en 2009 au cabinet du ministre wallon Jean-Marc Nollet.

Agée de 43 ans, cette romaniste de formation avait auparavant enseigné le français à Anderlecht.

Elle s’est lancée dans la politique locale, à Enghien, en 2012, avant de remplacer au parlement wallon le bourgmestre Olivier Saint-Amand. Entre 2014 et 2018, elle a été échevine des Finances.

Le 26 mai dernier, Bénédicte Linard a été élue directement au parlement de Wallonie.

Elle a en outre succédé à Barbara Trachte comme cheffe de groupe au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en juillet dernier après que cette dernière fut devenue ministre bruxelloise.

Elle a également participé aux négociations pour la rédaction de la déclaration de politique générale à la Fédération associant Ecolo au PS et au MR.

Bénédicte Linard a également été administratrice du Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces (CECP).

Valérie Glatigny (MR): Enseignement supérieur, Promotion de Bruxelles, Sport

Valérie Glatigny
Valérie Glatigny© MR

Le nom de Valérie Glatigny a été confirmé, dans la nuit de jeudi à vendredi, par les libéraux pour venir occuper dans le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles un poste en vue. Elle sera en charge, dans le nouvel exécutif francophone, de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de Promotion sociale, de la Recherche scientifique, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de Justice, de la Promotion de Bruxelles, de la Jeunesse et du Sport.

Originaire des Ardennes, la quadragénaire est actuellement installée en Région bruxelloise, à Woluwé-Saint-Pierre. Elle était conseillère auprès du président du Parlement européen quand elle est apparue en mai dernier comme première suppléante sur la liste d’Olivier Chastel aux élections européennes. Elle a réalisé près de 20.000 voix.

Dans une brève vidéo de présentation à l’occasion de la campagne en vue de ces élections, elle avait souligné son intérêt pour le niveau décisionnel européen, confessant même « une certaine obsession pour le projet européen ».

« Je ne suis pas une politicienne professionnelle, je pense que ça se voit », admettait-elle également sans détour. « Je suis plutôt une experte des questions européennes ». Elle racontait par ailleurs son amour de la richesse multiculturelle de la capitale belge , un aspect international qu’elle vit elle-même au quotidien, son compagnon étant allemand.

Femme « formidable, de coeur, de talent et de conviction » selon un message Facebook admiratif de Mathieu Michel, député provincial et frère de Charles, Valérie Glatigny a accordé vendredi matin sur La Première un premier entretien de future ministre. « Je préfère prendre le temps de l’écoute pour l’instant, du dialogue, écouter ce qui monte du terrain avant de prendre des décisions », a-t-elle indiqué, admettant devoir encore prendre pleinement connaissance des dossiers qui l’occuperont ces prochaines années.

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