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« Likez » pour assouvir votre soif de violence

Une page Facebook connait une ascension fulgurante de son nombre de « like ». En deux semaines, elle en a récolté plus de 10.000. Son nom : « Les fights de Bx ». Une page créée par des anonymes qui incitent les jeunes bruxellois à poster, sur le réseau social, des images de bagarres.

Sur ces vidéos, souvent filmées avec des GSM, on peut voir des jeunes adolescents s’affronter sous les encouragements d’un public. Un spectacle désolant qui prend désormais une dimension supplémentaire, en se prolongeant sur internet. Devant leur écran d’ordinateur, ils sont près de 10.000 à adhérer à la page et, pour la plupart, à commenter les vidéos. Des commentaires qui ne sont certainement pas là pour blâmer. « Ajaaa elle gere afou » (sic), « apart tirer les cheveux elle a rien foutu la meuf« (sic), sont le genre de réponse d’internautes qui fleurissent sur les vidéos.

La dernière publication en date va même plus loin. Elle montre la photo d’un adolescent sur le point de se faire tabasser et est assortie du commentaire « 100 mentions j’aime et je mets la vidéo en ligne! ». Une forme de teasing. Dans la foulée, ils sont 634 à afficher un petit pouce levé sous la photo. Plus d’un demi-millier à vouloir regarder un garçon se faire rouer de coups. Aberrant !

Voilà que Facebook devient un vecteur d’incitation à la violence. Comment se fait-il qu’en deux semaines d’existence, le réseau social n’ait pas supprimé cette page ? Olivier Bogaert, commissaire à la Computer Crime Unit de la police fédérale explique. «  Seul Facebook peut supprimer la page. Elle ne répond pas aux conditions d’utilisation du réseau. En tant qu’utilisateur, il est donc possible de la signaler. Mais il faut attendre que la demande soit traitée. Mon signalement a été fait il y a 18 heures. Mais plus il y aura de signalements, plus la maison mère de Facebook en prendra connaissance rapidement. » Il n’existe donc aucun moyen pour la police belge de faire supprimer rapidement ce genre de contenu. Face à Facebook, la police belge n’est qu’un utilisateur comme un autre.

En attendant, cet appel à la violence gratuite continue en toute impunité. Triste spectacle, définitivement.

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