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Tony Martin va-t-il détrôner Cancellara ?

Lors du Mondial contre-la-montre individuel ce mercredi, Tony Martin peut avancer d’un pas dans la concrétisation de son rêve: détrôner Fabian Cancellara du titre de meilleur spécialiste du chrono du siècle.

Si l’Allemand, en l’absence de Cancellara, qui se concentre sur la course sur route, est couronné champion du monde pour la quatrième fois d’affilée, il fera même mieux que le Suisse. Celui-ci a remporté le titre en contre-la-montre individuel en 2006, 2007, 2009 et 2010, mais en 2008, il n’a pas participé au Mondial, fatigué par les JO de Pékin. Cancellara a été champion olympique en Chine et c’est le seul trophée qui fait encore défaut à Tony Martin, qui a terminé deuxième derrière Bradley Wiggins aux Jeux de Londres.

Les JO de Rio constituent d’ailleurs le principal objectif du Panzer mais entre-temps, il veut s’illustrer en championnat du monde : le coureur OPQS vise entre cinq et dix titres, ce qui veut dire que, puisqu’il a 29 ans, il doit briller chaque année jusqu’à l’âge de 35 ans. Cela peut paraître utopique, compte tenu de la percée de Tom Dumoulin (23 ans), mais d’un autre côté, Martin est tellement maniaque dans sa préparation, qu’il s’agisse de son alimentation, de son matériel ou de son mental, que son hégémonie pourrait être plus longue que celle de Cancellara, qui a perdu sa passion du chrono après 2010.

Sur plusieurs points Martin surpasse déjà le Suisse. Après sa victoire à la Vuelta, l’ancien agent de police en est à 39 succès contre le chrono, soit trois de moins que Cancellara jusqu’à la saison de ses 29 ans. Mais si le Panzer remporte un quatrième titre mondial individuel, il ne sera plus qu’à deux victoire de Cancellara. En plus, ce n’est que sa septième saison pro alors que Spartacus a mis dix ans à récolter ses 42 triomphes. Le pourcentage de victoires de Martin est également un rien meilleur que celui du Suisse au même âge : 39 sur 91, soit 42,86 %, contre 42 sur 100.

Si le coureur OPQS s’adjuge le Mondial, comme tout le monde s’y attend, il aura gagné 8 de ses 14 contre-la-montre cette année (57,14 %), après un phénoménal 10 sur 13 (76,92 %) l’année dernière. Depuis fin mai et son succès au Tour de Belgique, il n’en a plus perdu un seul… sauf le par équipe du Mondial : sept sur huit !

Martin a entamé la saison avec un maigre un sur six mais il a couru un contre-la-montre pentu en Romandie, terminant deuxième à 84 centièmes de Chris Froome, et trois épreuves de moins de dix kilomètres, qui constituent son seul point faible. Jusqu’à présent, sur des distances courtes, Martin n’a triomphé que cinq fois sur 28 (17,86 % alors que les courses plus longues lui permettent d’atteindre 53,96 % de victoires, 34 sur 63). Peu d’observateurs doutent qu’il échoue à Ponferrada, à moins que Bradley Wiggins, qui ne pense qu’au Mondial depuis des semaines, ne lui mette des bâtons dans les roues.

PAR JONAS CRÉTEUR

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