Faut-il vendre ou acheter ?

Où sont les valeurs refuges ? L’or, l’immobilier, les télécoms… ?

EST-CE QUE LA BAISSE VA SE POURSUIVRE ?

Au milieu de l’année 2007, le problème des subprimes n’était qu’une vague rumeur qui n’était pas vraiment prise au sérieux alors que le niveau des cours du pétrole commençait à inquiéter. Peu d’économistes percevaient les risques d’une croissance économique basée sur l’endettement. La hausse des cours du pétrole en 2008 a déclenché la crise des subprimes, et le coup de frein a été brutal pour l’économie et les marchés boursiers. Les acteurs économiques (entreprises et ménages) ont réagi en se restructurant et en réduisant à marche forcée leur endettement.

La situation est aujourd’hui différente : le pétrole reste en dessous des niveaux atteints en 2008 et les entreprises sont financièrement saines. En outre, par rapport aux bénéfices que les entreprises dégagent, les cours boursiers traduisent des valorisations à des niveaux extrêmement bas. Comme le signale le banquier international HSBC dans une étude récemment publiée,  » il est difficilement envisageable de voir les économies occidentales ralentir de manière significative, alors que les chiffres d’activité sont déjà à des niveaux extrêmement faibles « .

La baisse pourrait donc encore se poursuivre quelque temps, si les chiffres de croissance tardent à témoigner d’une hausse de l’activité. Mais le risque baissier est nettement plus faible qu’il ne l’était en 2008. Il n’y a plus de bulle sur les marchés boursiers.

EST-CE LE MOMENT D’ACHETER EN BOURSE OU, AU CONTRAIRE, FAUT-IL REVENDRE ?

Pour certains spécialistes, ce que nous observons actuellement n’est qu’une pause dans la croissance du cycle économique et est typique d’un milieu de cycle économique. Et ils estiment que les cours pourraient commencer à se reprendre dans les mois qui viennent, notamment grâce à la baisse du pétrole qui donnera un coup de fouet à la croissance dans les pays développés durant le second semestre.  » Le timing pour revenir sur les Bourses est actuellement très difficile à déterminer « , souligne HSBC. Il faudra avant tout que les incertitudes actuelles se dissipent et que la croissance donne des signes d’amélioration aux Etats-Unis et dans les pays émergents.

Inversement, revendre aux niveaux actuellement très bas des cours revient généralement à perdre de l’argent. Depuis la mi-2007, seulement quelques actions belges affichent une progression et le recul moyen des titres s’élève à 35 % pour les grandes actions composant l’indice Bel20 et à 26 % pour les petites et moyennes capitalisations de la cote.

L’OR, UNE VALEUR REFUGE ?

L’or continue de profiter du climat d’incertitude ambiant et bat record sur record alors même que les Bourses plongent. Le métal jaune est en effet souvent associé à une valeur refuge dans les temps troublés, une moyen de paiement ultime qu’il sera possible de monnayer partout dans le monde et dans n’importe quelle circonstance. Acheter de l’or peut donc se justifier à partir du moment où l’on croit que les facteurs d’incertitude vont continuer à augmenter. Les prévisions les plus folles circulent quant au niveau que l’once d’or pourrait atteindre dans le futur.

William De Vijlder (BNP Paribas Investment Partners) souligne toutefois que l’or n’est pas pour autant une valeur sûre, et son cours peut connaître des fluctuations particulièrement importantes à la hausse ou à la baisse.  » Il ne faut cependant pas oublier qu’il est quasi impossible de définir la valeur intrinsèque de l’or. « 

La hausse du cours sur les dernières années n’a été provoquée par une hausse de la demande physique pour l’industrie ou par une baisse des quantités produites, mais bien par l’afflux d’investisseurs qui ont acheté de l’or par le biais de fonds négociés en Bourse (ETF pour Exchange Traded Funds). Si le support offert par ces flux d’investissement venait à disparaître (suite à une amélioration des perspectives économique, par exemple), le cours du métal jaune pourrait trébucher lourdement.

Toutefois, dans les circonstances actuelles, il reste toutefois un placement très intéressant, à condition d’être prêt à vendre rapidement si le marché se retourne.

QUELLES SONT LES AUTRES VALEURS REFUGES ?

Les matières premières ont fortement augmenté ces dernières années, la demande des pays émergents à forte croissance poussant les cours vers des niveaux de plus en plus élevés. Avec les incertitudes économiques actuelles, les cours des métaux ont déjà commencé un mouvement de correction. Et plusieurs analystes ont commencé à revoir à la baisse leurs prévisions pour les différents métaux.

Par contre, des valeurs très défensives comme l’immobilier ou les télécoms, qui distribuent des dividendes très élevés, peuvent constituer de bons investissements dans les conditions actuelles. Lors de la crise de 2008, les immobilières figuraient d’ailleurs parmi les rares valeurs à avoir bien résisté au mouvement de baisse. Dans ce domaine, il faudra préférer les sicafi exposées sur des segments comme le résidentiel, les maisons de retraite ou les espaces commerciaux. Ces trois segments sont généralement peu affectés par les remous économiques. Par contre, l’immobilier de bureaux restera sous pression en raison de la fébrilité persistante du marché locatif bruxellois.

Les valeurs qui distribuent des dividendes élevés sont d’autres actions qu’il faut garder à l’£il. Telenet est actuellement le champion du dividende en Bourse de Bruxelles, avec un rendement attendu à 13,6 % pour l’exercice en cours. Comme le signalait l’analyste de KBC Securities,  » Telenet pourrait distribuer la moitié de sa capitalisation actuelle sous forme de dividendes dans les trois années à venir « .

F. L.

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