Un gabarit repensé de A à Z

Dans un alignement d’étroites maisons mitoyennes non loin du centre de Nivelles, l’habitation passe inaperçue. Pourtant, une fois la porte d’entrée franchie, on découvre un aménagement intérieur plutôt inattendu. Modernité, sobriété, simplicité.

Acheter à Nivelles une maison financièrement abordable, tel était l’objectif de Julien Gourdin et de sa compagne. L’affaire fut rapidement conclue : la deuxième maison visitée, au prix dérisoire de 92 000 euros, s’est avérée la bonne.  » Malgré l’agencement de la maison et son état, j’ai immédiatement perçu son potentiel. Je savais qu’une rénovation lourde s’imposait pour arriver au résultat que je voulais, mais c’était un excellent test.  » Pour Julien, jeune architecte, ce chantier était aussi une occasion de s’essayer à de nouvelles expériences.

A l’intérieur des murs, l’habitation présente à peine 3,60 mètres de large. Heureusement, la hauteur des plafonds est au-dessus de la moyenne, contrebalançant ainsi l’impression d’exiguïté. Cet atout a aussi permis de rehausser le sol d’origine pour l’isoler correctement. A l’époque, le rez-de-chaussée comprenait un couloir ainsi que deux petites pièces en enfilade et deux annexes vers l’arrière, mais aucune vue sur le jardin, qui présentait en outre un fort dénivelé par rapport à la rue.  » Nous avons abattu toutes les cloisons et diminué le dénivelé en créant une terrasse à mi-hauteur.  » De cette façon, la grande pièce de vie (cuisine, salle à manger et salon) bénéficie maintenant d’une vue vers l’extérieur.

Pour repartir sur une structure de base solide, l’architecte a choisi de refaire tous les planchers des étages, de même que la charpente et la couverture de toiture. La façade arrière (avec ses deux annexes) a subi le même sort que les cloisons intérieures. Elle a été démolie afin de pouvoir intégrer un nouveau volume. En ossature bois, ce dernier apporte quelques précieux mètres carrés supplémentaires. Vitré sur toute la hauteur et une bonne partie de sa largeur, il transforme littéralement l’espace de départ.

Pour désencombrer, il fallait aussi repenser l’emplacement des escaliers. L’architecte a accolé celui du bas à un mur mitoyen, avec un prolongement vers l’extérieur via une passerelle. Réalisé en béton brut, il présente un aspect artisanal et naturel avec des grains épais bien visibles. Toujours dans une optique d’allégement, la volée menant jusqu’à l’étage est à claire-voie, en mélange de bois et d’acier.

Outre une bonne isolation et des châssis à triple vitrage, de nombreux équipements permettent de réduire la facture énergétique : deux pompes à chaleur (une pompe air-eau pour le chauffage par le sol au rez-de-chaussée et l’eau chaude sanitaire, et une pompe air-air pour chauffer ou refroidir les pièces des deux niveaux supérieurs), des panneaux photovoltaïques, une ventilation mécanique à double flux et un poêle à bois dont la buse distribue la chaleur à l’étage.

Réalisation : Julien Gourdin (Bureau 2g). Tél. : 067 34 29 77.

www.bureau2g.be

Découvrez l’intégralité du texte et des plans de ce reportage dans le magazine Je vais construire/ Tu bâtis je rénove de décembre-janvier en vente chez votre libraire. www.jevaisconstruire.be

Vanessa Uyttenhove