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L’UE renforce ses moyens de réaction aux frontières extérieures

Le Vif

L’Union européenne a activé lundi un nouveau système de surveillance de ses frontières extérieures du sud pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine et éviter de nouveaux naufrages au large de ses côtes.

L’entrée en service du système Eurosur coïncide avec le sauvetage de 120 Syriens dont l’embarcation était à la dérive depuis dimanche au large des côtes de la Calabre, au sud de l’Italie.

« Eurosur va donner accès en temps réel à des informations permettant d’identifier les risques et les problèmes aux frontières extérieures afin de permettre aux Etats de prendre des décisions », a expliqué lundi Michele Cercone, porte-parole de Cecilia Malmström, commissaire chargée de la Sécurité et des Affaires intérieures.

« C’est un système extrêmement performant et il est opérationnel » depuis lundi, a-t-il insisté. Il doit permettre aux États membres de réagir plus rapidement aux incidents isolés ainsi qu’aux situations de crise survenant aux frontières extérieures.

Eurosur « est une authentique réponse européenne qui permet de sauver la vie des migrants qui voyagent dans des embarcations de fortune surchargées, d’éviter d’autres tragédies en Méditerranée, mais aussi d’intercepter les bateaux rapides qui acheminent des stupéfiants », avait soutenu Cecilia Malmström lors de la présentation de cet instrument.

La Commissaire doit présenter mercredi la grande action de surveillance et de sauvetage que l’UE se prépare à mener dans les eaux de la Méditerranée de Chypre à Gibraltar. Elle sera un banc d’essai pour Eurosur.

Les moyens et les fonds nécessaires ont été identifiés par un groupe de travail mis en place au lendemain du dernier sommet européen le 25 octobre. Cette opération suscite toutefois des réserves au Parlement européen quant à ses finalités.

Les eurodéputés ont notamment dénoncé le flou juridique concernant le sauvetage en mer et demandé la modification des règles en igueur
qui imposent à l’Etat où débarquent les personnes secourues en mer d’assurer leur hébergement, d’examiner les éventuelles demandes d’asile et d’expulser les personnes non autorisées à entrer dans l’UE.

Eurosur a débuté ses activités avec dix-huit pays de l’UE – Bulgarie, Croatie, Chypre, Estonie, France, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Lettonie, Malte, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Espagne – et la Norvège.

Ils seront rejoints le 1er décembre 2014 par huit autres pays de l’UE – Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, République Tchèque et Suède – et trois Etats membres associés de l’Espace Schengen (Islande, Liechtenstein et Suisse).

Le Royaume-Uni et l’Irlande, qui ont refusé d’adhérer à l’espace Schengen, pourront s’associer à cette coopération.

Eurosur a été dotée d’un budget de 224 millions d’euros pour la période 2014-2020.

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