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Pakistan: 100 000 manifestants défilent contre le gouvernement

À l’appel de l’opposant politique Imran Khan, au moins 100 000 personnes ont manifesté à Karachi pour dénoncer la corruption du gouvernement civil, dans un contexte de tensions entre le président et l’armée.

Sous la houlette d’une ancienne star de cricket et opposant politique, 100 000 personnes ont manifesté à Karachi, au sud du Pakistan dimanche, pour protester contre le gouvernement civil.
Imran Khan, 59 ans, fondateur et chef de Tehreek-e-Insaaf (PTI) ou Mouvement du Pakistan pour la justice, a pris la tête d’une vague de mécontentement contre le président Asif Ali Zardari, dont les relations avec l’armée sont au plus bas depuis l’affaire du « mémo ».
Entre 100 000 et 150 000 personnes selon la police, et plus de 500 000 personnes selon le PTI, se sont rassemblées dans les rues de la capitale dimanche pour protester contre le pouvoir en place.
« Nous avons besoin d’un gouvernement qui change le système et qui mette fin à la corruption, nous avons besoin que le PTI arrive au pouvoir », a lancé Imran Khan à la foule. « La première chose qu’il nous faut, c’est mettre un terme à la corruption. Je promets que nous en aurons fini avec la corruption d’ici 90 jours. »
Le 30 octobre dernier, Khan, qui est apparu dans de récents sondages comme l’un des hommes politiques les plus populaires du pays, avait organisé un rassemblement semblable à Lahore réunissant entre 100 000 et 200 000 personnes.

Un discours de transparence

Ces dernières semaines, plusieurs dizaines de politiciens, dont certains de premier plan, ont quitté leur parti pour rejoindre le PTI. Depuis, les observateurs se demandent où va s’arrêter la vague Imran Khan. « Corruption, pénuries, chômage, absence de justice… Un fossé béant s’est creusé ces dernières années entre le gouvernement et la population », constate Tauseef Ahmad Khan, un analyste politique de Karachi. Selon lui, « Imran Khan, avec son discours de transparence, comble ce vide, notamment au sein de la jeunesse urbaine des classes moyennes ».

Mais les dirigeants d’autres partis politiques, inquiets de voir le PTI saper leur base électorale, dénoncent l’absence de vision politique d’Imran Khan. S’étonnant de ce soudain engouement pour un homme dont le parti est resté ultra-minoritaire en 15 ans d’existence, ils assurent tous, en privé, qu’Imran Khan est soutenu en sous-main par la très puissante armée.

De son côté, Arif Alvi, porte-parole d’Imran Khan ne doute plus que son parti « gagnera les prochaines élections », prévues début 2013, et qu’Imran Khan deviendra Premier ministre. Toutefois, les analystes politiques sont plus circonspects, soulignant la faiblesse du PTI dans les campagnes.

LeVif.be avec L’express.fr

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