© Belga

Paris-Roubaix : Philippe Gilbert dompte l’Enfer du Nord

Philippe Gilbert (Deceuninck- Quick-Step) a remporté la 117e édition de Paris-Roubaix (WorldTour), dimanche. Au terme des 257 km de course entre Compiègne et le Vélodrome de Roubaix, Gilbert a battu dans un sprint à deux l’Allemand Nils Politt (Katusha-Alpecin). Il décroche le quatrième Monument de sa carrière.

En l’absence de Fernando Gaviria (UAE Team Emirates), fiévreux, 174 coureurs ont pris le départ à Compiègne pour un périple de 257 km agrémenté de 29 secteurs pavés, pour un total de 54,5 kilomètres.

Malgré de nombreuses tentatives, personne ne parvenait à se dégager du peloton en début de course. Ce n’est qu’après 83 kilomètres de course, à une dizaine de kilomètres du premier secteur pavé, qu’un groupe de neuf coureurs se formait à l’avant. On y retrouvait cinq Belges, Frederik Frison (Lotto Soudal), Bert Van Lerberghe (Cofidis), Frederik Backaert (Wanty-Gobert), Kris Boeckmans (Vital Concept-B&B Hotels) et Michael Van Staeyen (Roompot-Charles). A la sortie du premier secteur pavé, Troisvilles, ils étaient rejoints par quinze hommes dont les Belges Edward Theuns (Trek-Segafredo), Tim Declercq (Deceuninck – Quick-Step), Yves Lampaert (Deceuninck – Quick-Step) et Jasper Philipsen (UAE Team Emirates).

Le peloton n’a jamais laissé plus d’une minute aux échappés. Le regroupement a eu lieu après 135 km de course. La trouée d’Arenberg était difficile pour Wout van Aert (Jumbo-Visma), qui cédait du terrain. L’ancien champion du monde de cyclocross parvenait à réintégrer le peloton après le secteur de Wallers mais chutait peu après. Il revenait dans le peloton à 72 km de l’arrivée au prix d’un bel effort.

A 65 km de l’arrivée, un trio se formait devant, avec Philippe Gilbert (Deceuninck – Quick-Step) et les Allemands Nils Politt (Katusha-Alpecin) et Rüdiger Selig (BORA-hansgrohe). Les trois hommes prenaient vingt secondes d’avance avant de voir une contre-attaque se dessiner derrière. Van Aert était le premier à partir en contre, le vainqueur sortant Peter Sagan (BORA-hansgrohe) plongeait dans sa roue.

Le Slovaque accélérait ensuite. Un nouveau groupe de six coureurs se formait devant, avec Gilbert, Politt, Sagan, van Aert, Yves Lampaert (Deceuninck – Quick-Step) et Sep Vanmarcke. Profitant de la supériorité numérique des Deceuninck – Quick-Step, Gilbert attaquait à 23 km de l’arrivée. Sagan et Politt réagissaient. Vanmarcke et Lampaert revenaient dans un deuxième temps, alors que van Aert était lâché. Gilbert attaquait à nouveau dans le Carrefour de l’Arbe, à 17 km de l’arrivée. Sagan, Politt et Vanmarcke étaient attentifs.

A la sortie, Politt tentait sa chance. Seul Gilbert l’accompagnait. Le duo prenait 20 secondes d’avance. Les deux hommes arrivaient ensemble sur le Vélodrome. Gilbert se montrait le plus rapide. Le Remoucastrien décroche, à 36 ans, le quatrième Monument de sa carrière après le Tour de Lombardie (2009 et 2010), Liège-Bastogne-Liège (2011) et le Tour des Flandres (2017). Seul Milan-Sanremo manque toujours à son palmarès. Il s’agit de sa 75e victoire professionnelle.

Derrière, Yves Lampaert complétait le triomphe de Deceuninck – Quick-Step en prenant la troisième place, à 13 secondes.

« Je me rapproche de mon rêve »

Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step) a remporté dimanche Paris-Roubaix (WorldTour) pour accrocher une cinquième fois un Monument à son palmarès. Le coureur liégeois a remporté quatre des cinq Monuments, mais le Tour de Lombardie à deux reprises, se rapprochant du grand chelem. « Je me rapproche de mon rêve », a déclaré Gilbert à l’arrivée. A 36 ans et déjà vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, du Tour des Flandres, de Paris-Roubaix et du Tour de Lombardie, il ne lui manque plus que Milan-Sanremo.

« Je suis un homme heureux. Je sentais que la forme revenait au fil des jours après avoir été malade au Tour des Flandres. Cela m’a vraiment remis en confiance pour aujoud’hui et je crois que j’ai fait une belle course aussi tactiquement. J’ai toujours ce rêve en moi de gagner tous les Monuments, j’ai fait ce rêve un peu fou il ya une dizaine d’année. C’est un objectif qui se rapproche et j’en suis encore plus proche aujourd’hui, c’est une grande fierté ».

Philippe Gilbert a dessiné son offensive assez loin de l’arrivée dimanche, attaquant une première fois à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée. « Les longues échappées ne me font pas peur et je sais que souvent cela tourne même en faveur. Je me suis lancé dans le boulot comme on dit, et j’étais bien avec Politt, un coureur très courageux qui ne rechigne pas sur les relais et je savais qu’être en sa compagnie, c’était l’idéal. On s’est retrouvé de nouveau ensemble dans le final. On n’a plus calculé, on a roulé à bloc, après c’est le meilleur qui gagne et tant mieux pour moi, c’était moi ».

Gagner Paris-Roubaix revêt un saveur particulière pour Philippe Gilbert. « C’est très spécial, parce que c’était un choix osé. Quand j’ai dit il y a trois ans que j’avais décidé de me mettre à fond sur ces classiques, beaucoup de gens ont dit que les pavés, ce n’était pas pour moi, et ils étaient pessimistes. Depuis, j’ai gagné le Tour des Flandres puis Paris-Roubaix. J’ai pu transformer mes qualités de puncheur qui m’ont fait gagner l’Amstel, Liège-Bastogne-Liège et la Flèche Wallonne. Je suis devenu un coureur différent et j’en suis très heureux. »

Contenu partenaire