Embarcation de migrants arrivée au port de Trapani enSicile, le 17 avril 2015 © Reuters

700 migrants naufragés cette nuit en Méditerranée

Le naufrage d’un chalutier chargé de migrants au large des côtes libyennes pourrait avoir fait jusqu’à 700 morts, a annoncé dimanche le Haut-commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ce chalutier a chaviré à environ 110 km des côtes libyennes avec à son bord plus de 700 personnes, selon le récit de 28 survivants récupérés par un navire marchand, a indiqué aux télévisions italiennes, Carlotta Sami, porte-parole du HCR en Italie. Si ces chiffres étaient confirmés, il s’agirait de la « pire hécatombe jamais vue en Méditerranée », a-t-elle déclaré.

Quelque 21 cadavres ont été récupérés, selon les médias italiens. Il n’a pas été possible dans l’immédiat d’obtenir confirmation de cette information. Le chalutier a lancé dans la nuit de samedi à dimanche un appel au secours reçu par les garde-côtes italiens qui ont aussitôt demandé à un cargo portugais de se dérouter. A leur arrivée sur les lieux, à environ 120 milles (220 km) au sud de l’île italienne de Lampedusa, l’équipage a vu le chalutier chavirer, selon le HCR. C’est probablement quand les 700 migrants à bord se sont précipitées tous du même côté à l’arrivée du cargo portugais que le drame est survenu, a encore dit Mme Sami. Une importante opération de secours a été mise en place avec le concours des marines italienne et maltaise, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la marine maltaise. L’alerte avait été donnée vers minuit, selon ce porte-parole de la marine maltaise.

400 migrants débarqués au Pirée vendredi

Environ 400 migrants sont arrivés vendredi soir au Pirée, grand port près d’Athènes, à bord d’un ferry en provenance de l’île grecque de Lesbos, a-t-on appris auprès des autorités. Ce groupe de migrants fait partie de centaines de personnes qui sont arrivées ces derniers jours à Lesbos, située dans le nord-est de la mer Egée, après avoir quitté les côtes turques proches à bord d’embarcations de fortune.

Le choix du risque

« On vient de Mytilène (chef-lieu de Lesbos), cela faisait deux jours qu’on était dans un camp puis on nous a relâché et on a acheté un billet de bateau à 45EUR pour venir a Athènes », a indiqué à l’AFP Ismaïl Kadilah, 37 ans, avocat kurde d’Alep en Syrie. Ses trois enfants et sa femme sont restés pour l’instant en Turquie mais il compte les faire venir plus tard. « Le voyage entre la Turquie et la Grèce était très dangereux, nous avons pris un bateau gonflable plein à craquer, c’était la nuit (…)Notre vie était en danger en Syrie et surtout nous pensons à l’avenir de nos enfants, ils n’ont pas d’avenir en Syrie », a-t-il déploré. Abshe, un jeune Somalien s’est dit « très content d’arriver en Grèce, un pays paisible alors qu’en Somalie il y a toujours la guerre ». Il préfère toutefois quitter la Grèce pour se rendre en Norvège ou en Allemagne pour « faire sa vie ».

Un problème « très important » en Méditerranée

Pendant les vacances de la Pâques orthodoxe le week-end dernier, plus de 500 personnes sont arrivés sur Lesbos tandis que le nombre de migrants s’est multiplié sur d’autres îles de la mer Egée, qui sépare la Grèce de la Turquie. La ministre adjointe de l’Immigration Tassia Christodoulopoulou a mis sur pied cette semaine un dispositif d’accueil du « flux croissant » de migrants vers les côtes du pays. Elle a appelé les autorités locales à mettre à la disposition de l’Etat des bâtiments abandonnés, des stades ou des casernes pour accueillir les migrants. La ville d’Athènes qui reçoit le plus grand nombre de migrants venant des îles n’est plus capable de faire face toute seule au problème, a indiqué le maire de la capitale Georges Kaminis lors d’une réunion avec la ministre. Selon lui, le problème est « très important et il faut des actions coordonnées avec les autres mairies du pays pour créer des lieux d’accueil non seulement à Athènes mais aussi dans d’autres villes. La mairie d’Athènes dispose de près de 1.800 bâtiments abandonnés qui peuvent servir de centres d’accueil et un hôtel d’une capacité de 50 places dans le centre-ville, a-t-on appris auprès du bureau de presse de la ville. Le nouveau gouvernement de la gauche radicale, au pouvoir depuis fin janvier, applique une politique plus souple en matière d’immigration mais le pays, l’une des portes d’entrée principales de migrants en Europe, ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour y faire face.

Rien que sur la semaine écoulée, il y en aurait eu 11.000. Selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés, il y aurait déjà eu plus de 900 morts cette année lors des traversées périlleuses de la Méditerranée que tentent ces candidats à l’immigration.

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