La plateforme citoyenne BxlRefugees dénonce des dépôts de migrants à sa porte par l’Office des Etrangers

Une quinzaine de personnes libérées du centre fermé 127bis ont été reconduites par des fonctionnaires de l’Office des Étrangers directement à la Porte d’Ulysse, a dénoncé mardi la Plateforme citoyenne de Soutien aux Réfugiés BxlRefugees, qui gère ce centre d’hébergement d’urgence.

la Plateforme citoyenne a constaté ces dépôts vendredi, samedi, dimanche et lundi. Il s’agissait d’une décision prise à part entière par l’Office des Etrangers, confirme Dominique Ernould, porte-parole de l’organisme. Elle assure que ces dépôts n’auront plus cours.

À l’image des raccompagnements vers le parc Maximilien organisés à l’été 2018, la plateforme citoyenne s’inquiète de savoir si consigne est désormais donnée de raccompagner les migrants du centre fermé 127bis directement devant le centre d’accueil situé à Haren. Elle rappelle que son dispositif d’accueil est saturé depuis le pic hivernal du mois de janvier et qu’elle a de plus dû accueillir les personnes évacuées de la gare du Nord le mois dernier.

Dominique Ernould justifie cette décision de l’Office des Etrangers par le fait qu’il s’agissait de personnes interceptées au motif qu’elles étaient en séjour illégal, mais qui proviennent de pays vers lesquels le rapatriement est rendu difficile voire impossible, notamment le Soudan et l’Erythrée: « Les maintenir dans un centre de rétention au-delà d’un délai raisonnable n’a pas de sens. A partir du moment où ces personnes ne demandent pas de protection internationale à la Belgique en entamant une procédure d’asile, on estimait qu’on devait à tout le moins leur offrir un accueil et c’est ainsi que la décision a été prise de les déposer devant le centre d’hébergement de la Porte d’Ulysse ».

Elle avance qu’il y a eu quelque 23 personnes qui ont ainsi été déposées devant le centre. Si ces migrants sont informés des possibilités qu’ils ont en Belgique d’introduire une procédure d’asile, ils souhaitent souvent continuer leur route vers le Royaume-Uni. A l’avenir, l’Office des Etrangers avisera au cas par cas, en fonction des demandes des migrants, mais ne les déposera plus devant la porte d’Ulysse. « Si cette réalité existe, c’est qu’il y a une aberration, un vide administratif », estime Mehdi Kassou, porte-parole de la plateforme citoyenne. « Il y a une série d’acteurs – la plateforme citoyenne et le hub humanitaire – qui ont mis en place une solution, mais il va falloir à un moment donné rencontrer ces acteurs pour développer une solution structurelle ».

Il appelle Maggie De Block, la secrétaire d’Etat en charge de l’Asile et de la Migration dans le gouvernement en affaires courantes, à discuter avec eux de ce problème dès maintenant. Le cabinet de Mme De Block ne souhaite pas faire de nouveaux commentaires face à la répétition d’une demande déjà connue et à laquelle une réponse a déjà été formulée à plusieurs reprises. Pour rappel, la position défendue est de refuser de créer des circuits parallèles par rapport à ce qui existe déjà. Il y a des procédures pour demander l’asile en Belgique. A défaut, les personnes reçoivent un ordre de quitter le territoire. Le cabinet continue à réfléchir à une solution pour ces personnes en séjour illégal dans la discrétion et la sérénité, mais ne communiquera pas de manière prématurée.

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