[EXTRAITS]

Degrelle et l’unité de la Belgique (décembre 1944)

 » Jusqu’alors Hitler ne s’était jamais exprimé clairement au sujet de l’avenir politique qu’il réservait à notre pays. Maintenant que les événements se précipitaient, un premier coin du voile était sur le point d’être levé sous la forme d’un pli de Berlin destiné à Degrelle.

Alors que ce dernier était installé à Limerlé arriva le SS-Stubaf. Jupp Deckers, Allemand ayant vécu en Belgique avant la guerre et qui avait fait partie d’une association d’étudiants flamands. Il était porteur d’un document dactylographié émanant de la Germanische Leitstelle. C’était une lettre contenant le plan futur de l’organisation de l’administration belge dans l’éventualité d’une victoire allemande conçu comme suit :

– la Belgique devait être partagée en trois unités administratives : la Wallonie, Bruxelles et la Flandre. Pour les services communs (douanes, postes, téléphones, chemins de fer, etc.) une administration centrale belge était prévue. La présidence du gouvernement central devait être assumée par un ministre plénipotentiaire allemand qui devait avoir les mêmes pouvoirs qu’un ministre allemand ;

– du point de vue culturel, chacune des unités pouvait disposer d’une direction propre, mais sous le contrôle du ministre allemand. Les postes qui étaient réservés à Degrelle et van de Wiele n’étaient pas bien définis dans ce plan ;

– sur le plan international, la Belgique perdrait son indépendance et serait incorporée dans l’Empire germanique. Au début, et dans le but d’aplanir les difficultés entre les diverses unités, Bruxelles devait être dirigée par un gouvernement allemand.

Degrelle avait étudié ce plan. Il était loin de l’approuver et décida d’écrire au ministère des Affaires étrangères d’Allemagne ainsi qu’à la Germanische Leitstelle pour marquer sa désapprobation et l’impossibilité d’y participer. En effet, le Chef était d’avis que la réalisation de ce plan entraînerait la division de l’unité belge et changerait fondamentalement le statut de la Belgique […]. « 

Degrelle dans l’est de la Belgique

 » Arrivé à Saint-Vith, Degrelle avait déjà pu se rendre compte que les déclarations de Himmler – selon lesquelles les troupes allemandes auraient déjà franchi la Meuse – étaient pure propagande. En conséquence, sa présence sur le territoire belge n’était justifiée, ni militairement, ni politiquement. Cependant, connaissant vaguement les projets allemands, Degrelle décida de rester sur place aussi longtemps qu’une chance de réoccupation existait afin de pouvoir s’opposer aux man£uvres de Jef van de Wiele qui favorisait les plans d’annexion des Allemands. La suite devait lui donner raison puisque, à peine arrivé à Limerlé, il prenait connaissance, d’une manière plus concrète, des intentions des Allemands pour ce qui était de l’avenir politique de la Belgique […].

Le 2 janvier 1945, un médecin-major allemand vint prier l’état-major de Degrelle de lever le camp afin de pouvoir héberger des blessés qui ne cessaient d’affluer de Bastogne. A trois kilomètres de là, le bourg relativement cossu de Limerlé allait héberger pour quelques jours le Chef et ses hommes. Degrelle allait occuper la villa de M. Dufourny et, outre quelques visites au QG. de Dietrich et un déplacement à celui du feld-maréchal Walter Model, sa principale occupation fut de lire, corriger et transformer un ouvrage de six volumes intitulé Les Mémoires de Honoré, valet de chambre de Napoléon prélevé dans la bibliothèque de M. Schmit de Steinbach. Degrelle voulait le faire éditer en Allemagne sous une forme abrégée pour les ouvriers belges travaillant dans les usines. Il s’occupa également de récolter des livres scolaires qu’il destinait aux enfants wallons évacués avec leurs parents […].

Sur place, l’activité de l’état-major de Rex sous la direction de Matthys et de Collard était quasi nulle. Ils avaient envoyé plusieurs messagers en direction de Saint-Hubert, Stavelot et La Roche avec mission de rapporter des renseignements politiques sur la situation en Belgique sous  » l’Occupation américaine « . Ces hommes rentrèrent porteurs de Moniteur, de journaux, de cartes de ravitaillement, de cartes d’identité en blanc et divers renseignements qui furent recueillis par Collard escomptant s’en servir pour les émissions du poste Radio Wallonie Socialiste. Dès que l’avance américaine s’accentua, l’état-major politique rentra en Allemagne quelques jours avant que Degrelle ne décidât de regagner la division à Niederhausen… « 

Moi, Führer des Wallons !, par Eddy De Bruyne, éd. Luc Pire, 381 pages.

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