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Le sp.a en réunion dans la soirée pour donner son prix à la N-VA

Le sp.a débattra dans la soirée d’une note qui doit servir de base à des négociations gouvernementales en Flandre. Le document se concentrera sur la mobilité, le climat et les mesures sociales. Certaines personnalités du parti s’attendent à ce que barre soit placée trop haut pour la N-VA.

Le président, John Crombez, a convoqué le Conseil des présidents et secrétaires de toutes les sections du parti, dans lequel les parlementaires sont également représentés. Il donnera un exposé sur les entretiens qu’il a eus avec le formateur flamand, Bart De Wever (N-VA). Un débat s’ensuivra et, en principe, l’approbation d’une note reprenant les priorités socialistes.

L’une d’elles concerne la mobilité. Le sp.a veut provoquer un glissement de la voiture vers les transports en commun et, pour ce faire, investir massivement dans « De Lijn », la société flamande de transports publics réformée sous la législature précédente par Ben Weyts (N-VA).

En matière sociale, le parti veut réduire à néant les listes d’attente pour les soins des personnes handicapées et demande un milliard d’euros pour le secteur.

Les socialistes réclament également un plan ambitieux pour le climat.

Le parti n’est pas à l’unisson sur l’opportunité d’entrer dans un gouvernement dirigé par la N-VA.

« Ce soir, on fixera le prix qu’il faudra payer pour convaincre le sp.a. Ce prix sera élevé. Ce n’est pas à nous de monter dans un gouvernement. Et si nous le faisons, ce sera avec des mesures tellement rouges et vertes que je crois très peu probable que la N-VA y souscrive », a expliqué le chef de groupe au parlement flamand, Conner Rousseau.

Le député Bruno Tobback est l’un des adversaires les plus résolus à une participation du sp.a au côté d’autres parlementaires, dont Kurt De Loor.

« Nous n’avons pas reçu ce mandat de l’électeur, y compris pour le gouvernement fédéral, en dépit des efforts de l’informateur Johan Vande Lanotte (ex-homme fort du sp.a et proche de M. Crombez, ndlr) », a souligné M. De Loor.

Le bourgmestre de Louvain, Mohamed Ridouani, successeur de Louis Tobback, est sur la même longueur d’ondes. A ses yeux, les socialistes n’ont rien à gagner dans la coalition bourguignonne qui se profile à l’horizon, soit la N-VA alliée à l’Open Vld et sp.a.

« Je suis partisan d’une politique flamande qui investit à nouveau dans les besoins de l’éducation, du bien-être et des soins. Je veux par dessus-tout des pouvoirs publics qui investissent au maximum dans le lien et la cohésion et non qui dressent les gens les uns contre les autres. Je ne vois pas comment nous pourrions former une coalition avec la N-VA et l’Open Vld sur une telle base (…) Entrer dans une coalition de droite avec aussi bien l’Open Vld que la N-VA, ça n’est pas possible », a-t-il indiqué.

Ces tensions internes sont à mettre sur le compte de l’élection présidentielle au sp.a à l’automne, faisait-on remarquer au sein du parti. Deux camps se dessinent, l’un qui soutient M. Crombez, et penche en faveur de la participation, et l’autre qui lui préférerait M. Ridouani, qui penche pour l’opposition.

« Les choses se clarifieraient si John Crombez disait clairement s’il est ou non candidat », a encore dit M. De Loor.

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