Attaques contre des commerces de boissons alcoolisées à Bagdad, 9 morts

(Belga) Des assaillants armés ont ouvert le feu samedi sur des commerces vendant des boissons alcoolisées à Bagdad, tuant neuf personnes, a-t-on appris de sources policière et médicale alors que les violences ont déjà fait plus de 6.200 morts depuis janvier.

Au moins cinq autres personnes ont été blessées dans ces attaques qui ont eu lieu dans le quartier de Waziriyah, selon les mêmes sources. Les commerces de boissons alcoolisées constituent une cible privilégiée des groupes intégristes, d’autant qu’ils sont souvent gérés par des minorités religieuses. En mai, des assaillants armés munis de silencieux avaient tué 12 personnes dans des magasins d’alcool à Bagdad. Toujours samedi, une bombe posée en bord de route a tué une personne et blessé quatre autres dans le secteur de Doura à Bagdad, alors qu’une explosion dans la ville de Mossoul (nord) a fait trois morts et 12 blessés. Les violences qui endeuillent l’Irak depuis plus de dix ans ont connu cette année un nouveau pic, avec plus de 6.250 morts depuis janvier, faisant craindre un retour au conflit confessionnel ayant ensanglanté le pays après l’invasion menée en 2003 par les Etats-Unis. Elles se sont intensifiées après un assaut des forces de sécurité en avril sur un rassemblement anti-gouvernemental de manifestants sunnites. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées dans l’assaut et les affrontements qui s’étaient déclenchés par la suite. Les sunnites protestent depuis près d’un an contre les discriminations dont ils s’estiment victimes de la part des autorités aujourd’hui dominées par les chiites. Les autorités se disent particulièrement inquiètes de la résurgence de groupes liés à Al-Qaïda, enhardis par le conflit en Syrie voisine, et accusent des insurgés sunnites liés au réseau extrémiste de la plupart des attentats. Analystes et diplomates étrangers s’accordent à dire que le gouvernement ne parvient pas à gérer la frustration de la minorité sunnite, qui s’estime discriminée par le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki. La paralysie de l’appareil politique, due en grande partie aux différends entre sunnites et chiites, associée à une corruption endémique, contribue aussi à alimenter l’instabilité, à l’approche des législatives du 30 avril. (Belga)

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