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Le Brésil fait la chasse aux corrompus

Le Vif

Ébranlé par le scandale du Mensalão de 2005 à 2012, le Brésil fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités. Relayées par les chaînes de télévisions locales, les opérations anti-corruption « Robusta » (Rio de Janeiro), « Fratelli » (Sao Paulo) ou « Máscara Negra » (Rio Grande do Norte) ont mobilisé tous les envoyés spéciaux du pays.

A leur réveil mardi, les Brésiliens ont pu assister au lancement d’une nouvelle telenovela, ces feuilletons quotidiens des pays hispanophones et lusophones. Sauf que cette fois-ci, c’était pour de vrai. Partout dans le pays, des escadrons de policiers ont procédé à des interpellations en direct. Trafiquants de drogue, évadés fiscaux et fonctionnaires corrompus en étaient les cibles privilégiées. Le dispositif fait suite au Mensalão, un vaste réseau de corruption au Brésil dirigée par le chef de cabinet de l’ancien président Lula, José Dirceu, entre 2005 et 2012.

Relayées par les chaînes de télévisions locales, les opérations « Robusta » (Rio de Janeiro), « Fratelli » (Sao Paulo) ou « Máscara Negra » (Rio Grande do Norte) ont mobilisé tous les envoyés spéciaux du pays. Elles rassemblent des délits aussi variés que l’évasion fiscale dans la vente du café (Rio de Janeiro) ou les embauches frauduleuses pour l’organisation d’évènements festifs (Rio Grande do Norte).

Parmi les autres irrégularités, on trouve des malversations dans les organismes d’État et municipaux, la surfacturation de produits et services, l’utilisation de sociétés écrans, le blanchiment d’argent, l’achat de jugements et les traditionnelles évasions fiscales.

92 mandats d’arrêt, 337 de perquisition et de saisie

Spécialisé dans les opérations policières de grande ampleur, le Groupe national de lutte contre les organisations criminelles, en partenariat avec d’autres organismes, a lancé cette semaine une vaste opération anti-corruption dans 12 Etats brésiliens. Environ 150 promoteurs et 1300 policiers ont participé au démantèlement des gangs responsables du détournement d’1,1 milliard de reais (425 millions d’euros) des caisses publiques.

Au total, l’intervention implique 92 mandats d’arrestation, 337 mandats de perquisition et de saisie, 65 mises sous scellés et 20 mandats de destitution des fonctionnaires. Les enquêtes sont menées dans les États de Bahia, Ceará, Espirito Santo, Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Minas Gerais, Pernambouc, Paraná, Rio Grande do Norte, Rio de Janeiro, São Paulo et Rondônia.
S’il garde un fort indice de corruption d’après l’ONG Transparency International, le Brésil conserve sa position de pays le moins corrompu des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Quitte pour cela à multiplier les opérations coup de poing.

Par Bruno Cravo

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