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Bruxelles : un RER qui manque d’ambition

Les ministres wallon et bruxellois de l’Emploi, André Antoine et Benoît Cerexhe (tous deux cdH), ont dénoncé mardi le manque d’ambition et de moyens consacrés au développement du Réseau Express Régional (RER), après avoir pris connaissance du plan d’investissement préparé par Infrabel

Ce plan du gestionnaire du réseau ferroviaire porte sur une durée de 12 ans (2013-2025) et s’élève à quelque 25 milliards d’euros. Le RER y représente 1,278 milliard d’euros, « soit 5 % seulement », commentent MM Antoine et Cerexhe dans un communiqué commun. En outre, ces moyens s’étalent jusqu’en 2022 pour les travaux d’infrastructure pour la mise à quatre voies de la ligne 124 Uccle/Nivelles et de la ligne 161 Watermael/Louvain-la-Neuve. Les montants reportés en 2019/2020/2021 et 2022 ne représentent que 64 millions d’euros. Dès lors, le plan d’Infrabel et le plan transport de la SNCB, qui lui est lié, « relèguent le RER – et principalement ses branches sud – au rang des politiques et investissements accessoires », estiment les ministres régionaux. A leurs yeux, les Bruxellois doivent sur ce point « faire alliance » avec les Wallons pour revendiquer le respect du calendrier initial (2016). André Antoine et Benoît Cerexhe rappellent les enjeux de mobilité des navetteurs wallons vers Bruxelles et de compétitivité de la Région bruxelloise en matière d’accessibilité des entreprises, « avec le risque non négligeable de voir l’activité économique se déplacer de Bruxelles vers son hinterland nord ».

Par ailleurs, les deux ministres estiment que l’acquisition des 95 automotrices programmée en 2013, pour un montant de 157 millions, est bien trop réduite pour assurer un développement correct de l’offre RER.Ils s’interrogent sur le fait que le matériel roulant annoncé comme étant dédié au RER entre déjà en service d’ici 2013. « Cette disponibilité signifie que le montant prévu pour le RER servira finalement au financement plus classique de la SNCB », analysent-ils. « Les Bruxellois n’obtiennent rien ou presque pour réaliser les mesures d’accompagnement », ajoute Benoît Cerexhe. Ces mesures « sont pourtant prévues dans les accords de coopération, notamment pour assurer le financement des arrêts et de leurs aménagements. Les seules sommes prévues pour les gares RER à Bruxelles sont de 3,5 millions ». Le planning initialement établi par Infrabel en 2011 prévoyait la mise en service du tunnel Schuman-Josaphat pour fin 2015, la mise à quatre voies de la L161 Bruxelles-Ottignies et de la L50A Bruxelles-Denderleeuw pour fin 2016 et celle de la L124 Bruxelles-Nivelles pour fin 2020.
Outre les difficultés budgétaires qui poussent Infrabel à étaler ses moyens jusqu’en 2022, un recours d’habitants de Linkebeek (Brabant flamand)introduit en septembre 2010 contre un permis négocié entre cette commune de la périphérie bruxelloise et Infrabel n’a toujours pas été examiné, relevaient mardi Le Soir et La Capitale. André Antoine et Benoît Cerexhe demandent dès lors à Infrabel de « tout faire » pour régler la problématique des recours contre le permis d’urbanisme octroyé sur la partie de la ligne sise en Flandre.

Avec Belga

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