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Boîte noire automobile : « Cinq ans que j’en ai une… »

La boîte noire est de plus en plus souvent évoquée dans le monde automobile. Elle enregistre les différents paramètres de la voiture. Un frein pour les libertés, une avancée pour la sécurité ? Quoi qu’il en soit, le système est déjà  » ancien « .

La fameuse boîte noire, à l’instar de celle qui équipe les avions, enregistre plusieurs paramètres de la conduite tels que la vitesse, l’anticipation du freinage, la négociation des virages ou le respect de la vitesse maximale autorisée. Et ce afin de déterminer si le « pilote » a une conduite « pacifique » ou au contraire « agressive » (et donc plus à risques).

Plusieurs compagnies d’assurances, qui proposent ce système, octroient des récompenses aux meilleurs conducteurs : voir le prix de son assurance diminuer.

« Avant, ça clochait au niveau de la technique. Mais aujourd’hui, faire fonctionner ce système de boîte noire est parfaitement possible » explique Benoît Godart, porte-parole de l’Institut Belge de la Sécurité Routière. Et si cette mesure serait certainement bénéfique d’un point de vue de la sécurité sur la route, « la seule barrière, c’est que les compagnies d’assurances doivent trouver un accord avec la commission de la protection de la vie privée », ajoute l’IBSR.

Généralisation de la formule malgré des réticences

Avec la mise en place de cette fameuse boîte noire, AXA « entend récompenser les jeunes » conducteurs. Corona Direct l’a, lui, déjà testé avec 5.000 assurés qui roulent plus de 10.000 kilomètres par an.

AG Insurance, quant à elle, a décidé de ne pas appliquer ce procédé. En cause : « les données et les signaux émis par un tel système ne sont pas fiables » annonce l’assureur. De plus, « vous observez une amélioration au cours des deux premiers mois, mais ensuite, le progrès se résorbe ».

Une pratique pourtant « ancienne »

Si aujourd’hui on évoque ce phénomène de l’installation de boîtes noires dans les véhicules comme quelque chose de nouveau, cette pratique est pourtant déjà utilisée depuis un certain temps. Ainsi, nous avons contacté un jeune assuré dont la voiture est équipée de ce système depuis… cinq ans.

Lionel Gillet s’est vu proposer, en 2011, par P&V Assurances, l’installation d’une « Go Box ». « Elle me permet d’économiser 100 euros/an mais aussi d’obtenir des informations sur ma voiture comme l’endroit où elle se trouve en cas de vol, ou obtenir des statistiques de roulage », explique le jeune conducteur. « Je suis également prévenu par sms si ma batterie est quasiment à plat », ajoute-t-il.

Il semblerait donc que la technologie concernant l’analyse de données des automobilistes ne soit pas nouvelle. Ce qui l’est, par contre, c’est l’analyse des statistiques de conduite.

S’il affirme avoir une entière confiance en la confidentialité des données recueillies concernant sa localisation ou sa voiture (comme stipulé dans le contrat), Lionel Gillet verrait d’un mauvais oeil que des statistiques de conduite voient le jour, notamment d’un point de vue de la protection de la vie privée. « C’est quelque chose de très contraignant », explique-t-il.

Quentin Droussin

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