Hassan Rohani. © Guillaume Payen/reporters

Le président iranien se rend à l’ONU en quête de soutien face à Washington

Le Vif

Le président iranien Hassan Rohani a quitté Téhéran lundi pour assister aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, où il va chercher des soutiens face aux pressions « cruelles » des Etats-Unis.

M. Rohani a déclaré aux journalistes juste avant son départ que sa délégation se rendait à l’ONU, malgré les réticences de l’administration américaine à leur délivrer des visas.

« Pour nous, c’est essentiel de participer à l’Assemblée générale de l’ONU et de discuter à plusieurs niveaux », a dit M. Rohani avant de monter dans l’avion. « Les Américains ne veulent pas laisser (l’Iran participer), mais nous tenons à le faire ».

Téhéran et Washington sont à couteaux tirés depuis que, en mai 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, réimposant des sanctions économiques et en décrétant de nouvelles contre la République islamique dans le cadre d’une campagne de « pression maximale ».

« Les actions cruelles qui ont été engagées contre la nation iranienne, ainsi que les problèmes compliqués auxquels notre région est confrontée doivent être expliqués aux peuples et aux nations du monde », a-t-il dit.

Alors que la tension ne cesse de monter dans la région stratégique du Golfe, le président iranien a déclaré dimanche qu’il présenterait à l’ONU un plan de coopération régionale destiné à assurer la sécurité du Golfe, du détroit d’Ormuz et de la mer d’Oman.

M. Rohani a invité les autres pays riverains du Golfe à joindre cette coalition « pour maintenir la sécurité régionale », dans un contexte de tensions qui ne cessent de croitre dans cette région crucial pour l’approvisionnement mondial de pétrole.

Washington et Téhéran ont frôlé l’affrontement militaire direct en juin. Le président américain Donald Trump avait dit avoir annulé in extremis des frappes contre des cibles iraniennes après que la République islamique eut abattu un drone américain dans la zone du détroit d’Ormuz.

La pression est montée d’un cran supplémentaire au lendemain d’une attaque aérienne le 14 septembre contre des installations pétrolières stratégiques en Arabie Saoudite, que Washington et Ryad ont, à des degrés différents, attribué à Téhéran.

Lundi, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a accusé l’Iran d’être « avec un très haut degré de probabilité » derrière ces attaques. Il s’exprimait à bord d’un avion l’emmenant à New York où il doit participer aux travaux de l’Assemblée générale de l’ONU et notamment rencontrer le président iranien.

Les Etats-Unis vont chercher à l’ONU un soutien international face à Téhéran, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, soulignant toutefois sur la chaîne ABC vouloir ainsi que le président Trump « donner à la diplomatie toutes les chances de réussir ».

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