Le Monde diffuse des extraits des conversations de Sarkozy sur écoute

(Belga) L’ancien président français Nicolas Sarkozy, mis en examen (inculpé) pour corruption, a bien promis d’intervenir pour aider un haut magistrat à obtenir un poste de prestige à Monaco, avant de reculer subitement, selon des extraits d’écoutes téléphoniques diffusées par le quotidien Le Monde samedi.

Selon ces retranscriptions, l’ex-chef de l’Etat et son avocat Thierry Herzog évoquent plusieurs fois le désir de Gilbert Azibert, alors en poste à la Cour de cassation, d’être nommé dans la Principauté. Or, M. Azibert a lui aussi été mis en examen, soupçonné d’avoir obtenu des informations couvertes par le secret et renseigné le camp Sarkozy dans une procédure judiciaire le concernant, mais aussi d’avoir tenté d’influer sur le cours de la justice en sa faveur. « Je l’aiderai », dit Nicolas Sarkozy à Me Herzog le 5 février, sur un téléphone acheté sous un faux nom. « Moi, je le fais monter. » Et l’ancien président d’ajouter: « appelle-le aujourd’hui en disant que je m’en occuperai parce que moi je vais à Monaco et je verrai le prince ». Le 24 février, dans une nouvelle conversation, Nicolas Sarkozy annonce à son avocat que son intervention est imminente: « tu peux lui dire que je vais faire la démarche auprès du ministre d’Etat demain ou après-demain ». Mais finalement, Nicolas Sarkozy rappelle son avocat le 26 février, cette fois sur son téléphone « officiel », celui dont les enquêteurs pensent qu’il savait qu’il était sur écoute. L’ancien président affirme alors qu’il a renoncé: « j’ai trouvé que ça ferait un peu ridicule donc j’ai préféré ne pas en parler », dit-il notamment. Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog vont avoir une conversation similaire, mais sur leur portable secret, selon Le Monde. D’après le quotidien, les enquêteurs « pensent avoir établi » que MM. Sarkozy et Herzog ont appris le 25 février que la ligne secrète était aussi sur écoute et qu' »ils auraient donc adapté leur discours » et « éventuellement, leurs actes ». Sollicité par l’AFP, l’avocat de Nicolas Sarkozy dans ce dossier, Pierre Haïk, n’a pas donné suite dans l’immédiat. L’information judiciaire pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction, élargie ensuite à des faits de corruption, avait été ouverte le 26 février. Le délit de corruption peut être constitué par une simple promesse en faveur d’une personne dépositaire de l’autorité publique pour la pousser à agir en vue d’obtenir un avantage. Nicolas Sarkozy est aussi visé dans plusieurs enquêtes, notamment sur les comptes de sa campagne présidentielle de 2012. (Belga)

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