De la poussière des townships à la poussière d’étoiles…

(Belga) Personne de sa famille n’a jamais quitté l’Afrique du Sud: mais Mandla Maseko, un jeune DJ d’un township près de Pretoria, va probablement devenir en 2015 le premier Africain noir à passer quelques minutes dans l’espace.

Vainqueur d’un concours international organisé par une société privée américaine, cet amateur d’émotions fortes de 25 ans a gagné le droit de participer à un vol qui le propulsera à 103 km d’altitude. Une hauteur d’où l’on peut contempler la planète bleue et expérimenter l’absence de pesanteur. L’annonce de sa nomination, avec 22 autres heureux élus du monde entier, est passée totalement inaperçue dans son pays. C’était le 5 décembre. Quelques heures après le décès de Nelson Mandela. Il devrait pourtant s’envoler en 2015 à bord de l’une des mini-navettes de la société SXC (spacexc.com/en/home), basée en Floride, qui propose d’ores et déjà sur son site internet d’acheter des tickets, à 100.000 dollars l’unité, pour un saut de puce d’une heure au total qui permettra à ses clients de passer environ cinq minutes dans l’espace. Pas de vol orbital, mais un retour rapide au point de départ, à bord d’un avion-fusée à décollage horizontal. Premiers vols commerciaux sont prévus fin 2014. Les gagnants du concours — acteurs d’une grande opération de promotion de ce nouveau type de tourisme –, se sont distingués parmi un million de candidats de 75 pays. Mandla Maseko avoue s’être inspiré, en tentant sa chance, de Barack Obama et de Nelson Mandela, « ces gars qui ont brisé des frontières », pour devenir les premiers présidents noirs de leurs pays. « C’est comme si Mandela m’avait dit: +j’ai fait ma course jusqu’au bout, maintenant voici la torche, continue à courir, va et deviens le premier Sud-africain noir dans l’espace », dit-il à l’AFP, qu’il reçoit dans son township de Mabopane, banlieue de la capitale Pretoria. De famille très modeste, le futur touriste de l’espace a interrompu ses études de génie civil faute de moyens financiers, et économise en se produisant comme DJ dans des fêtes ou des soirées. Après son voyage dans l’espace, son rêve est de reprendre ses études et de se spécialiser en génie aéronautique, pour viser une carrière d’astronaute et « planter un jour le drapeau sud-africain sur la lune ». C’est en entendant une annonce à la radio que Mandla a décidé d’envoyer sa candidature. Sans y croire vraiment. La première démarche consistait à envoyer une photo de soi-même « en train de sauter dans le vide ». Le jeune homme a d’abord songé à sauter du toit de la petite maison de ses parents, mais sa mère a réussi à l’en dissuader. Il s’est alors replié sur le mur d’enceinte de la propriété, haut de deux mètres, et a demandé à un ami de le prendre en photo avec un téléphone mobile. C’est cette photo qui lui a valu sa sélection pour une première série de tests physiques en Afrique du Sud. Retenu pour ses aptitudes, il a alors été invité aux Etats-Unis pour la sélection définitive de ce concours, organisé par l’Academie spatiale américaine AXE Apollo Academy, et parrainé par Unilever et SXC. Enfant de choeur à l’église anglicane du quartier dans sa jeunesse, toujours chanteur dans une chorale de gospel, Mandla Maseko est parti une semaine en Floride, se soumettre à des épreuves en centrifugeuse, des vols acrobatiques en avion et des sauts en parachute avec chute libre. Sa mère Ouma, femme de ménage dans une école, assure qu’elle avait toujours cru en son destin: « Lorsque j’étais enceinte de Mandla, je savais que j’allais donner naissance à une étoile, mais je ne savais pas comment ». Sa rencontre, et sa photo, avec Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir posé le pied sur la lune en 1969, fut un autre grand moment du voyage. « C’était comme si j’étais dans l’espace », se souvient-il. Lorsqu’on lui demande d’où lui est venue cette envie d’extraordinaire, Mandla répond seulement qu’il aime les voyages et les poussées d’adrénaline. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire