Conseils de profs aux parents

 » Ne soyez pas des consommateurs d’école, demande Rudy Wattiez, de la CGE. Ne choisissez pas votre établissement sur la base de critères marchands, de réputation ou d’homogénéité du public.  » L’école doit aussi répondre aux attentes de votre enfant. Informez-vous sur ses caractéristiques, son projet pour qu’elle corresponde à vos valeurs et que vous et votre enfant ayez davantage envie de vous y impliquer.

 » Sortez du syndrome Dolto, ajoute Régis Dohogne, porte-parole de la CSC-Enseignement. Quelles que soient les qualités de votre enfant, il n’est ni roi ni empereur, mais un citoyen en construction : sa liberté s’arrête là où commence celle des autres.  » Si l’élève vit déjà cela en famille, il aurait plus de facilités à s’adapter à l’école. Selon le philosophe Alain Renaud,  » nos devoirs de parents ne se limitent pas au fait d’assurer une bonne communication en famille. Nous avons aussi un devoir de disponibilité, un devoir de transmission du contenu éducatif « .

 » Acceptez que l’école demande à l’élève des efforts, poursuit Dohogne. Même si l’enseignement doit être attrayant, le fait d’acquérir des savoirs et des compétences ne relève pas du jeu. Soyez attentif à ce travail. Mesurez à sa juste valeur l’investissement de votre enfant.  »

Soyez des alliés des enseignants.  » Nous vivons dans une société où les générations s’entremêlent, écrit la psychopédagogue Eliane De Vleeschouwer, dans La Famille aux frontières du lien (Ed. Feuilles familiales). Que penser, par exemple, quand un parent fait alliance avec l’enfant contre un enseignant ? Comment conduire l’enfant vers la maturité si je considère que cet enfant est mon semblable ? Je n’ai donc plus rien à lui apprendre.  »

 » Considérez qu’au-delà de l’intérêt individuel de votre fils ou de votre fille, l’école doit répondre à un projet collectif, précise encore Dohogne. Chaque élève est inséré dans un groupe. L’enseignant n’est pas un précepteur et peut difficilement organiser un enseignement individualisé.  »

Devenez des partenaires de l’école.  » Reconnaissez sa spécificité, insiste Wattiez. A l’origine, l’école a aussi été créée pour limiter le pouvoir des familles, qui doivent donner à leur enfant le droit de s’émanciper en dehors d’elles. Ne faites donc pas d’ingérence, en contestant par exemple systématiquement les cotations. Aux confrontations individuelles, préférez l’action collective.  » Pour cela, utilisez au mieux les temps et les espaces qui vous sont donnés, même s’ils sont peu nombreux : prenez votre place au sein des conseils de participation, aux réunions ou dans les associations de parents.  » Afin de vouloir pour notre école, comme le dit le pédagogue Philippe Meirieu, ce que je veux pour mon enfant « , conclut Wattiez. D.K.

Dorothée Klein

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