Un don par qui

Si vous trouvez une donneuse, vous êtes sauvée, ou presque  » : telle est la litanie des gynécologues. Et une obsession pour les femmes qui rêvent d’attendre un jour un enfant grâce à un don d’ovocyte.

Un grand nombre de receveuses préfèrent un  » don direct  » (ou don dirigé), provenant d’une s£ur ou d’une cousine, ce qui lève toute incertitude sur les origines de l’enfant. En revanche, pour ce dernier, cela ne facilite pas forcément la  » clarté  » des relations de famille. Au centre de fertilité de l’hôpital Erasme, en 2007, cette formule a concerné 52 % de Belges et 36 % de Françaises.

Autre possibilité de recevoir un ovocyte : certaines équipes, telles celles de l’AZ VUB, à Bruxelles, encouragent les femmes impliquées dans une fécondation médicalement assistée à donner leurs ovocytes en surnombre.

Le don peut être anonyme : receveuse et donneuse ne se connaîtront jamais. Pour peu que le couple parental reste très discret lors de ses tentatives de grossesse et décide de ne jamais parler de ses origines à l’enfant, celui-ci grandira donc au c£ur d’un grand  » secret de famille « . Mais ce silence touche aussi, parfois, les bébés nés d’un don direct.

Pour répondre aux demandes, largement supérieures aux offres, certains centres de fertilité, comme par exemple celui d’Erasme, encouragent également le  » don croisé « . Son principe ? La femme recrute seule une donneuse (parmi ses amies ou dans sa belle-famille, par exemple). Les ovocytes prélevés (en général, une douzaine) seront partagés entre plusieurs receveuses. Dans ce cas de figure,  » la première tentative d’implantation de l’embryon a lieu, en moyenne, dans les six mois. En cas d’échec, nous nous engageons à faire bénéficier la receveuse de 3 autres transferts d’embryon  » frais  » (non congelé – cela augmente le taux de réussite), provenant de dons différents à chaque fois « , détaille la Pr Anne Delbaere. Pour l’équipe médicale, ce système exige un très grand travail logistique, car il faut synchroniser les cycles de plusieurs receveuses avec celui de la donneuse. A Erasme, les ovocytes récoltés servent également à des femmes de moins de 40 ans, venues sans donneuse. Pour elles, cependant, il n’y aura qu’une seule chance de bénéficier d’un ovocyte, avec un seul transfert d’embryon et après un délai supérieur à un an.

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