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 » La marque belge est plus visible que la marque flamande « 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Jo Libeer, administrateur délégué de la Voka (patronat flamand) soutient une Belgique plurielle. Belgium is beautiful ? Oui, mais l’urgence est socio-économique !

Le Vif/L’Express : Que pensez-vous de ce regain d’enthousiasme pour la Belgique ?

Jo Libeer : Le problème, c’est que je ne suis pas accroché aux structures ni aux institutions, quelles qu’elles soient d’ailleurs. C’est un trait de mon caractère. Je ne comprends pas que l’on puisse ressentir des émotions pour cela.

De façon plus pragmatique, la marque belge est-elle importante selon vous ?

Je crois que l’on doit être réaliste : à l’étranger, l’image de marque de la Belgique est davantage reconnaissable que celle de la Flandre, certainement dans les pays lointains. Au même titre que l’on connait les Etats-Unis, pas l’Utah. Nous devons être très pragmatiques et voir comment on instrumentalisera cela au mieux pour remporter des succès.
Je ne pense pas que la problème de la Belgique se situe à l’étranger, mais plutôt en interne.

Cela ne fonctionne pas aussi bien que cela le devrait ?

Précisément. Nous venons de réaliser une étude intitulée « Wat voor je geld ? » (« Que recevez-vous pour votre argent ? ») pour tenter d’objectiver les discours entre ceux qui affirment que l’on paye trop d’impôts et ceux qui leur répondent que nous avons les meilleurs systèmes d’enseignement ou de sécurité sociale. Nous avons comparé vingt-quatre pays OCDE en Europe, que nous avons évalués sur 46 critères, des charges administratives pour les entreprises au poids de l’obésité sur la sécurité sociale en passant par la charge C02. La Belgique termine 13e sur 24.
Il y a un problème : nous sommes un des pays où l’on paye le plus d’impôts, mais les services que nous recevons sont du niveau de l’Espagne ou de la France. Nous devrions viser vers les 7e, 8e et 9e places de notre classement où se trouvent les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède. Notre objectif ne consiste pas à dire que cela va mal en Belgique, mais bien que cela pourrait aller mieux. Cela doit être une base de réformes. Belgium is beautiful ? Oui, mais à condition que l’on ait cette ambition-là. Je vous rassure : j’ai fait la fête autour des Diables Rouges, leurs victoires me font le plus grand plaisir. Mais restons les pieds sur terre : l’essentiel, cela reste le socio-économique.

Le dossier La Belgique décomplexée dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

– Les Diables rouges et Stromae, symboles d’une Belgique qui vaut de l’or
– Jean-Claude Marcourt : « Belgique et Wallonie ne sont plus  »has been » »
– Le renouveau belge en 18 dates
– Les patrons belges ont la classe

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