Centrafrique – Des soldats burundais et tchadiens de la Misca échangent tirs et grenades

(Belga) Des échanges de tirs sont intervenus lundi après-midi à Bangui entre soldats tchadiens et burundais de la force africaine déployée en Centrafrique (Misca), a-t-on appris dans la nuit de lundi à mardi auprès du chef du contingent burundais au sein de la Misca. Selon le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana, les Tchadiens ont lancé une grenade en direction des Burundais alors que ceux-ci venaient d’intercepter six ex-rebelles Séléka dans le nord de la capitale.

Le responsable militaire a indiqué que la grenade avait explosé sans faire de dégâts et assuré que le contingent burundais avait « fait preuve de retenue » mais que des soldats à l’avant-garde avaient tout de même essuyé des coups de feu et répliqué, blessant trois Tchadiens. « Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Sélékas, en tirant dans tous les sens », puis ils « sont revenus en force dans l’après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés », a poursuivi le lieutenant-colonel, ajoutant que « les soldats du contingent burundais sont très disciplinés et aguerris et n’ont aucune responsabilité dans les incidents d’hier ». Selon une source militaire interrogée à Bujumbura, « des tensions existaient déjà avec les Tchadiens, qui n’ont pas bien accueilli le fait d’être redéployés à l’intérieur de la Centrafrique et remplacés notamment par des soldats burundais dans la sécurisation de Bangui ». La défiance de la population majoritairement chrétienne à l’égard des soldats tchadiens de la Misca, accusés de complicité avec les ex-rebelles Séléka, est croissante. Le ressentiment a encore été alimenté lundi par un autre incident, quand une patrouille de soldats tchadiens a brièvement ouvert le feu sur quelques milliers de manifestants rassemblés devant l’aéroport, faisant un mort. Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté mardi matin dans la capitale pour dénoncer l’opération militaire française Sangaris en cours dans le pays. De nombreux musulmans, sympathisants de l’ex-Séléka, accusent l’armée française de « partialité » dans ses opérations de désarmement en cours des belligérants. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire