Des loisirs dans l’air

De plus en plus sophistiqués, les divertissements proposés à bord rencontrent un vrai succès auprès des passagers. Un marché sur lequel le français Thales mise gros.

Une toile ou un roupillon : ce sont, en substance, les deux activités préférées des passagers d’un long-courrier, selon une récente étude du cabinet Inflight Management Development Centre. Au cours d’un vol de 8 heures, ils passeraient même 180 minutes à dormir et presque autant (170 minutes) à visionner des films, la lecture n’arrivant qu’en troisième position (80 minutes). Il est vrai qu’avec l’introduction d’écrans individuels de plus en plus sophistiqués et une offre de programmes toujours plus riche – entre 15 et 200 films, voire 600 sur la première classe d’Etihad, la compagnie basée à Abou Dhabi, les jeux vidéo, les programmes musicaux, la carte interactive du vol – la palette des distractions à bord n’a cessé de s’élargir ces dernières années.  » Etre capable d’offrir autant de divertissements à tout moment au cours d’un vol requiert une technologie aussi complexe que celle du système de mission d’un avion de combat « , note François Quentin, directeur général des activités aéronautiques de Thales.

Le groupe industriel français connaît bien le sujet : depuis le rachat, en 1999, d’une petite société d’électronique californienne, il est devenu, avec le japonais Panasonic, l’un des deux acteurs mondiaux du secteur. Il s’est même arrogé 40 % de ce marché – estimé à 1,7 milliard de dollars en 2007 – derrière le leader mondial, Panasonic. Après avoir investi plus de 150 millions d’euros dans sa filiale américaine, Thales entend continuer à accroître son offre, avec le téléphone portable à bord, l’accès à Internet ou la télévision en direct.

Reste à convaincre les compagnies de s’équiper. Car l’équation financière est loin d’être évidente, comme l’a montré l’échec, en 2006, du service de connexion à Internet proposé par Boeing. Souvent gratuits pour le passager, les divertissements coûtent en effet cher au transporteur : entre 2 et 5 millions de dollars pour l’équipement d’un avion, à quoi s’ajoute la location des films, dont la facture varie entre 20 et 40 millions de dollars par an. Mais l’investissement peut se révéler rentable : Air Canada, qui a doté d’écrans individuels ses avions destinés aux vols régionaux, a enregistré en dix-huit mois un bond de 10 % du taux d’occupation sur ces lignes. l

Eric Chol

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