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Curieux vaudeville au Sénat

Le Vif

Un incident sérieux a entaché jeudi midi les travaux de l’assemblée plénière du Sénat à la suite de quoi les travaux ont été suspendus à la demande du chef de groupe PS Philippe Mahoux.

Les socialistes ont contesté la manière dont le sénateur Louis Ide (N-VA) a exercé la présidence en l’absence de Sabine de Béthune (CD&V), empêchée.

L’incident est intervenu à la suite de la demande de Rik Daems (Open Vld) de renvoyer en Commission sa proposition de loi visant à faire évoluer les modalités d’octroi des chèques-repas. Sa proposition de loi initiale visant à intégrer le montant du chèque-repas au salaire avait été rejetée en Commission et la séance plénière était invitée jeudi à acter ce rejet. Mais, en plénière, M. Daems a demandé à ce que la Commission puisse à nouveau se réunir, le Conseil national du travail ayant entre-temps donné un avis favorable au chèque-repas électronique.

Louis Ide a fait voter par un « assis-levé » la demande de M. Daems puis renvoyé le texte en Commission, sous les vives protestations du PS et du sp.a qui ont contesté avec force la manière d’opérer du président faisant fonction, son refus justifié au nom du règlement, de laisser certains membres s’exprimer, ainsi que le résultat du vote de procédure. La séance a alors été suspendue à la demande de M. Mahoux qui a également dénoncé la « complicité » du greffier. Il a exigé une réunion d’urgence du Bureau.

Sous les ors du Sénat s’est ensuite joué un fielleux vaudeville. M. Ide a rouvert la séance après 10 minutes mais M. Mahoux a demandé d’attendre la présidente Sabine de Béthune pour reprendre les travaux. S’en sont suivies une série de demandes de suspension émanant des bancs de la majorité, et de protestations dans le chef de la N-VA. Invoquant une nouvelle fois le règlement, M. Ide a alors interrompu la séance par à-coups à l’invitation des sénateurs Delpérée et Miller, scandalisés.

Finalement, la séance a repris peu avant 15 heures sous la présidence de Mme de Béthune. Mais le dernier acte de cette curieuse pièce devait encore être joué, la présidente devant à nouveau céder le témoin pour réunir le Bureau à propos de l’avenir du Sénat. « Mais à qui? Pas à un fasciste », a lancé Philippe Moureaux (PS) lui-même qualifié de « stalinien » par Louis Ide. C’est finalement au sénateur germanophone Louis Siquet qu’il est revenu de diriger l’heure des questions dans ce climat orageux.

En début de soirée, de retour au perchoir, Mme de Béthune est revenue sur les incidents de la journée, se réjouissant qu’entre-temps les esprits se soient calmés et que les travaux puissent continuer sereinement. Elle a rappelé le contenu du règlement du Sénat, admettant que dans certains cas « les débats sur le fond et la procédure pouvaient déborder l’un sur l’autre ». M. Ide a estimé que M. Mahoux devait des « excuses » à l’administration. Refusant de polémiquer, ce dernier s’en est tenu aux explications de la présidente les qualifiant de « suffisantes ». Il a considéré l’incident « clos ».

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