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Les dix leçons de vie de Nelson Mandela (vidéo)

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Au-delà du militant anti-apartheid et du dirigeant politique, l’ancien président sud-africain est devenu, par son combat aux accents universels, une icône. Résumé de sa « philosophie de vie ».

La vie de Nelson Mandela est un combat politique. Et de son action se dégage une sorte de philosophie de vie. Le journaliste américain Richard Stengel l’a côtoyé pendant vingt ans. Cette complicité est relatée dans Les chemins de Nelson Mandela (éditions Michel Lafon). Militante belge emprisonnée pour sa lutte contre l’apartheid, Hélène Passtoors a bien connu, elle aussi, Madiba (mettre le lien de son intv). C’est sur la base de ces deux témoignages que les principaux enseignements du parcours de Nelson Mandela sont ici résumés.

1. Rester modéré. « Sa réaction mesurée (devant le conflit ouvert qui se profilait entre les Noirs et les Blancs à la fin de l’apartheid) a joué un grand rôle dans le fait que l’Afrique du Sud n’a pas sombré dans la guerre civile. »

2. Avoir du courage. Lors du procès Rivonia en 1964, qui aboutira à son emprisonnement, il n’hésite pas à plaider coupable. Coupable « de se battre pour les droits de l’homme et pour la liberté, coupable de lutter contre les lois injustes, et pour défendre son peuple opprimé. »

3. Diriger en écoutant. « Diriger de l’arrière », tel était le credo de Nelson Mandela. « Un bon chef n’impose pas plus son opinion qu’il n’exige des autres qu’ils le suivent. Il écoute, il propose une synthèse, puis il s’efforce de façonner les idées et d’orienter les gens vers une action, un peu comme le jeune berger mène son troupeau depuis l’arrière. »

4. Savoir s’adapter. « Dans sa vie, Mandela a souvent changé d’avis au gré des circonstances. Pour lui, c’est une simple question de bon sens. Quand il voit venir un événement qu’il juge inévitable, il modifie son point de vue. Mais il ne change pas de cap pour autant. » Illustration avec son combat contre l’apartheid. « Mandela n’a jamais été un Gandhi. » Partisan de la non-violence, il s’est résolu à mener la lutte armée parce qu’il ne voyait pas d’autre issue pour parvenir à supprimer l’apartheid.

5. Faire montre d’humilité. « Mieux vaut ne pas différer ce qui est inévitable, même si ce n’est pas la solution à laquelle vous souhaitez parvenir. »

6. Tenter de comprendre les autres. Nelson Mandela « a appris que les humains sont des créatures complexes, et qu’ils obéissent à des milliers de motivations ». A propos de ses geôliers et ses bourreaux, il a compris que « ces hommes-là n’étaient pas inhumains. On leur avait juste imposé leur inhumanité ».

7. Prendre l’initiative. « Mandela a été un leader. Un homme capable de prendre des risques ». Son inflexion en faveur de la lutte armée en témoigne. Comme sa décision d’ouvrir des négociations avec les dirigeants de l’apartheid.

8. Keep cool. « Parfois, en restant calme, on court fortement le risque de sembler rébarbatif, mais ce n’est pas quelque chose qui dérange Mandela. Il préfère toujours pécher par excès de calme et de monotonie plutôt que de céder à la nervosité ». Mandela a compris qu’exprimer sa colère ne servait qu’à diminuer sa puissance, tandis qu’en la cachant, il devenait plus fort .

9. Une certaine vanité ne fait pas de mal. Nelson Mandela était très soucieux de son image. Dans le contexte de confrontation avec les Blancs, il ne voulait pas prêter le flanc à une critique superficielle. Il en allait aussi de la dignité du peuple noir d’Afrique du Sud.

10. L’ubuntu, un modèle de leadership africain. La philosophie de l’ubuntu stipule que « le pouvoir vient des autres, et que le moi s’améliore dans une interaction non égoïste avec autrui ». un homme n’est ce qu’il est que grâce aux autres.


G.P.

Une leçon de journalisme

Marc Epstein, rédacteur en chef du service Monde de L’Express, a rencontré Nelson Mandela, alors président de l’Afrique du Sud, en 1995. « Lorsqu’on est journaliste, il y a quelques très rares leaders avec qui il faut sans doute suspendre cette distance critique qu’il faudrait en principe avoir avec tout le monde », se souvient-il.


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