© David Widart 2012

Dans les rues, mes potes et les autres

Le Vif

S’il n’y avait que le mur de briques rongées par les pluies et les ans, on pourrait situer la scène dans Bruges-la-morte.

Non loin s’ouvrirait un portail de pierres sculptées qui mènerait à un couvent ou une brasserie bien au chaud. Mais le sol de béton fendillé désigne une autre histoire. Nous sommes au pays de Liège et plus précisément à Bressoux qui des hauteurs d’une colline rejoint la Meuse industrielle et cherche un avenir entre la centrale électrique, l’abattoir et l’abbaye du Bouhay où survit une réplique de la grotte de Lourdes. Gosses des rues, tatoués et tendres années. Voilà le terrain de David Widart, 31 ans. Voilà le territoire de ses potes. L’homme n’est pas un photographe diplômé. Il tire à vue sur ce qui le touche depuis que la passion lui a offert sa raison de vivre. Il a appris son métier sur le tas. Merci les copains. Ses cadrages invitent les contrastes de lumière, le flux des situations éphémères, les instants pas toujours bénis. Alors oui, dans cette rue sans perspective, un homme déboule. Le chien montre les dents. Violence ordinaire. Salut l’ami. Aux cimaises, d’autres instants volés : une pièce vide, un lapin blanc porté dans les bras, une nuque marquée de cicatrices… Tendresse bordel.

Bruxelles, Espace Contretype. 1 rue de la Jonction. Jusqu’au 5 janvier.
Guy Gilsoul

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